Читаем Vie de Napoléon полностью

Mais il est plus probable que les rois vainqueurs se seraient divisé la France. Il était prudent de détruire ce foyer du jacobinisme. Le manifeste du duc de Brunswick aurait été accompli et tous les nobles écrivains qui garnissent les Académies auraient proclamé l’impossibilité de la liberté. Depuis 1793, jamais les idées nouvelles n’avaient couru d’aussi grands dangers. La civilisation du monde fut sur le point d’être reculée de plusieurs siècles. Le malheureux Péruvien gémirait encore sous le joug de fer de l’Espagnol, et les rois vainqueurs eussent donné dans les délices de la cruauté, comme à Naples[38].

De tous les côtés, la France était donc sur le point de disparaître dans les abîmes sans fonds où, de nos jours, nous avons vu la Pologne engloutie.

Si jamais des circonstances quelconques pouvaient prescrire les droits éternels qu’a tout homme à la liberté la plus illimitée, le général Bonaparte pouvait dire à chaque Français: «Par moi, tu es encore Français; par moi, tu n’es pas soumis à un juge prussien, ou à un gouverneur piémontais; par moi, tu n’es pas esclave de quelque maître irrité et qui a sa peur à venger. Souffre donc que je sois ton empereur.»

Telles étaient les principales pensées qui agitaient le général Bonaparte et son frère la veille du 18 brumaire (9 novembre 1799); le reste était relatif aux moyens d’exécution.

Chapitre XVII

Sieyès

Pendant que Napoléon prenait son parti et ses mesures, il était courtisé par les différentes factions qui déchiraient une république expirante. Ce gouvernement tombait, parce qu’il n’y avait pas un Sénat conservateur pour tenir l’équilibre entre la Chambre des Communes et le Directoire et nommer les membres de celui-ci, et nullement parce que la République est impossible en France. Dans le cas actuel, il fallait un dictateur, mais jamais le gouvernement légitimement établi ne se serait résolu à le nommer. Les âmes de boue qui se trouvaient au Directoire, formées sous une vieille monarchie, ne voyaient, au milieu des malheurs de la patrie, que leur petit égoïsme et ses intérêts. Tout ce qui était un peu généreux leur semblait duperie.

Le profond et vertueux Sieyès avait toujours tenu au grand principe que, pour assurer les institutions conquises par la Révolution, il fallait une dynastie appelée par la Révolution. Il aida Bonaparte à faire le 18 brumaire. Sans lui, il l’aurait fait avec un autre général. Depuis, Sieyès a dit: «J’ai fait le 18 brumaire, mais non pas le 19.» On dit que le général Moreau avait refusé de seconder Sieyès, et le général Joubert, qui aspirait à ce rôle, fut tué au commencement de sa première bataille, à Novi.

Sieyès et Barras étaient les deux premiers hommes du gouvernement. Barras vendait la République à un Bourbon, sans s’inquiéter des suites, et demandait au général Bonaparte de diriger le mouvement. Sieyès voulait faire une monarchie constitutionnelle; le premier article de sa constitution eût nommé roi un duc d’Orléans, et il demandait au général Bonaparte de diriger le mouvement. Le général nécessaire aux deux partis se rapprocha de Lefèvre, général plus connu par sa bravoure que par ses lumières et qui commandait alors Paris et la 17e division. Il agissait de concert avec Barras et Sieyès, mais il eut bientôt gagné Lefèvre pour lui-même. De ce moment, Bonaparte eut les troupes qui occupaient Paris et les environs, et il ne fut plus question que de la forme à donner à la révolution.

Chapitre XVIII

Le 18 brumaire

Le 18 brumaire (9 novembre 1799) dans la nuit, Bonaparte fit convoquer subitement, et par des lettres particulières, ceux des membres du Conseil des Anciens sur lesquels il pouvait compter. On profita d’un article de la Constitution qui permettait à ce conseil de transférer le Corps Législatif hors de Paris, et il rendit un décret qui, le lendemain 19, indiquait la séance du Corps Législatif à Saint-Cloud, chargeait le général Bonaparte de prendre toutes les mesures nécessaires à la sûreté de la représentation nationale, et mettait sous ses ordres les troupes de ligne et les gardes nationales. Bonaparte, appelé à la barre pour entendre ce décret, prononça un discours. Comme il ne pouvait parler des deux conspirations qu’il déjouait, ce discours n’a que des phrases. Le 19, le Directoire, les généraux et une foule de curieux se rendirent à Saint-Cloud. Des soldats occupaient toutes les avenues. Le Conseil des Anciens s’assembla dans la galerie. Le Conseil des Cinq-Cents, dont Lucien venait d’être nommé président, se réunit dans l’Orangerie.

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