Читаем Vie de Napoléon полностью

Si ce favori avait été un Richelieu, un Pombal, un Ximenès, un scélérat habile, on concevrait les Espagnols; mais il se trouva que c’était le plus stupide coquin de l’Europe. Ce peuple, qu’on prétend si fier, se voyait gouverné despotiquement par l’objet de ses mépris. Mais, mettons à part toute fierté; que de malheurs généraux et particuliers ne devait pas amener un gouvernement aussi infâme! Notre aristocratie de France, avant 1789, devait être une république en comparaison de l’Espagne. Et cependant l’Espagne refusa une constitution libérale, et, ce qui est bien plus encore, une constitution garantie par le voisinage du souverain légitime et détrôné!

Il faut déjà être parvenu bien avant dans la vie et avoir pour les hommes presque autant de mépris qu’ils en méritent pour concevoir une telle conduite.

Napoléon, qui avait vécu en Corse et en France au milieu de nations pleines d’énergie et de finesse, fut à l’égard des Espagnols la dupe de son cœur.

L’Espagne, de son côté, manqua une occasion que la suite des siècles ne lui représentera plus. Chaque puissance a un intérêt (mal entendu il est vrai) à voir ses voisins dans un état de faiblesse et de décadence. Ici, par un hasard unique, l’intérêt de la France et de la péninsule pour un moment se trouva le même. L’Espagne avait l’exemple de l’Italie que Napoléon avait élevée. Quoique la nation espagnole soit très contente sur son fumier, peut-être d’ici à deux cents ans parviendra-t-elle à arracher une constitution, mais une constitution sans autre garantie que cette vieille absurdité qu’on appelle des serments, et Dieu sait encore par quels flots de sang il faudra l’acheter! Au lieu qu’en acceptant Joseph pour roi, les Espagnols avaient un homme doux, plein de lumières, sans ambition, fait exprès pour être roi constitutionnel, et ils avançaient de trois siècles le bonheur de leur pays.

Chapitre XL

Parallèle de la conduite de Napoléon avec l’Espagne et de celle des Anglais avec Napoléon

Supposons que Ferdinand VII se soit livré à l’empereur, comme Napoléon s’est livré aux Anglais à Rochefort. Le prince espagnol refuse le royaume d’Étrurie; il est conduit à Valençay, séjour agréable et sain, et Napoléon, qui en avait appelé à la générosité si vantée du peuple anglais, est confiné sur un rocher où, par des moyens indirects et en évitant l’odieux du poison, on cherche à le faire périr. Je ne dirai pas que la nation anglaise est plus vile qu’une autre; je dirai seulement que le ciel lui a donné une malheureuse occasion de montrer qu’elle était vile. Quelles réclamations en effet se sont élevées contre ce grand crime? Quel généreux transport de tout le peuple, à l’ouïe de cette infamie, a désavoué son gouvernement aux yeux des nations? Ô Sainte Hélène, roc désormais si célèbre, tu es l’écueil de la gloire anglaise! L’Angleterre, s’élevant par une trompeuse hypocrisie au dessus des nations, osait parler de ses vertus; cette grande action l’a démasquée; qu’elle ne parle plus que de ses victoires tant qu’elle en aura encore. Cependant l’Europe est muette et elle accuse Napoléon ou, du moins, elle semble écouter ses accusateurs. Je ne puis dire ma pensée. Ô hommes lâches et envieux, peut-on s’abandonner à trop de mépris envers vous, et lorsqu’on ne parvient à être votre maître, ne fait-on pas très bien de s’amuser de vous comme d’un vil gibier[92]?

Chapitre XLI

Convention de Bayonne. Joseph reconnu roi d’Espagne. Guerre d’Espagne

Terminons en peu de mots ces dégoûtantes affaires d’Espagne. Dans la conversation de Bayonne, Escoïquiz dit à Napoléon:

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