Читаем Vie de Napoléon полностью

Il passait une revue de la garde nationale de Paris, dans cette cour du Carrousel où l’Europe entière était venue assister aux évolutions de la garde; il était devant cet arc de triomphe, orné de ces nobles trophées qu’il devait si tôt perdre. Il paraît que l’éloquence des lieux agit sur lui; il se sentit attendri; il fit dire aux officiers de la garde nationale de monter à la salle des maréchaux. Tous crurent un moment qu’il allait leur proposer de sortir de Paris et de marcher à l’ennemi. Tout à coup, il sort de la Galerie de la Paix et paraît avec son fils dans ses bras; il leur présente le jeune roi de Rome: «Je vous confie cet enfant, l’espoir de la France; pour moi, je vais combattre et ne songer qu’à sauver la patrie.» En un instant, les larmes furent dans tous les yeux. On voyait l’homme de la destinée laisser parler son cœur. Je me souviendrai toute ma vie de cette scène déchirante[163]. J’étais en colère de mes larmes. La raison me répétait à chaque instant: «Du temps des Carnot et des Danton, le gouvernement, en un aussi pressant danger, se serait amusé à tout autre chose qu’à émouvoir des cœurs faibles et incapables de vertu.»

En effet, les mêmes gens qui, le 24 janvier, pleuraient aux Tuileries, le 31 mars, au passage de l’empereur Alexandre sur le boulevard, agitaient des mouchoirs blancs à toutes les croisées et paraissaient ivres de joie. Il faut remarquer que, le 31 mars, il n’était pas encore question de l’illustre maison de Bourbon, et que les Parisiens étaient si joyeux, uniquement parce qu’ils se voyaient conquis.

Chapitre LXIII

Idée sur Paris

Dans de pareilles circonstances, la Convention décrétait que tel jour, le sol de la liberté serait purgé de la présence de l’ennemi, et, au jour fixé, le décret était mis à exécution par les armées.

Au 25 janvier 1814, jour du départ de l’empereur, l’affaire de toute la France semblait être devenue l’affaire d’un seul homme. L’emphase que cet homme mettait dans ses discours, et qui, dans ses jours heureux, lui avait donné tous les cœurs faibles, faisait maintenant que tous avaient un plaisir secret à le voir humilié.

Beaucoup de gens désiraient la prise de Paris comme spectacle. Comme je repoussais cette parole avec horreur, l’un d’eux me dit fort bien: «Paris est une capitale qui ne convient plus à la France. Sept cent mille égoïstes, les gens les plus pusillanimes et les plus vides de caractère que la France produise, se trouvent, par la force de l’usage, les représentants de la France dans toutes les grandes révolutions. Soyez sûr que la crainte de perdre leurs meubles d’acajou leur fera toujours faire toutes les lâchetés qui leur seront proposées. Ce n’est pas leur faute; une excessive petitesse a entièrement étiolé leurs âmes pour tout ce qui n’est pas affaire personnelle. La capitale de la France doit être une ville de guerre, placée derrière la Loire, près de Saumur.»

Chapitre LXIV

Congrès de Châtillon

Le congrès de Châtillon fut ouvert le 4 février et terminé le 18 mars. Une grande puissance s’opposait à la déchéance de Napoléon. Appuyé par cette grande puissance, il pouvait faire la paix avec sûreté. Mais il se serait regardé comme déshonoré, s’il eût accepté la France diminuée d’un seul village de ce qu’elle était lorsqu’il la reçut au 18 brumaire. C’est bien là l’erreur d’une grande âme, le préjugé d’un héros! Voilà toute la clef de sa conduite. D’autres princes se sont montrés exempts de cette vaine délicatesse[164].

Chapitre LXV

Campagne de France

La défense que Napoléon entreprit autour de Paris était romanesque, et, cependant, elle fut sur le point de réussir. Les armées de la France étaient disséminées à des distances immenses, à Dantzig, à Hambourg, à Corfou, en Italie. L’Ouest et la Vendée s’agitaient. Ce feu est moins que rien, vu de près, mais, de loin, il fait peur. Le Midi s’enflammait et l’on craignait des assassinats; Bordeaux s’était déclaré pour ce roi qui devait enfin nous donner le gouvernement constitutionnel. Le Nord délibérait avec ce calme qui l’a distingué dans tout le cours de la Révolution. L’Est, animé des plus nobles sentiments, ne demandait que des armes pour purger le sol de la France.

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