Читаем Vie de Napoléon полностью

Un autre sénatus-consulte montre bien le despote tombé en démence. Cet acte du sénat, qui d’abord avait le ridicule de s’écarter des usages appelés les Constitutions de l’Empire, déclarait qu’on ne ferait jamais la paix avec l’Angleterre qu’au préalable elle n’eût fait restituer la Guadeloupe, qu’elle venait de donner à la Suède. Les membres du sénat qui, avant que d’y entrer, étaient presque tous comptés parmi les hommes les plus remarquables de la France, une fois réunis au Luxembourg ne luttaient plus entre eux que de bassesse. C’est en vain qu’une courageuse opposition essayait de les faire rougir: ils répondaient: «Le siècle de Louis XIV recommence et nous ne voulons pas ruiner à jamais nous et nos familles.» Comme les délibérations étaient secrètes, les opposants n’avaient que les dangers de l’opposition, non la gloire, et la postérité doit répéter avec une double reconnaissance les noms de Tracy, Grégoire, Lanjuinais, Cabanis, Boissy d’Anglas, Lenoir La Roche, Colaud, Cholet, Volney et peu d’autres, hommes illustres qui, aujourd’hui encore, sont de l’opposition et sont injuriés par les mêmes flatteurs qui, seulement, ont changé de maître[156].

Napoléon envoya ordre à tous ses préfets de faire injurier Bernadotte, prince de Suède, dans des centaines d’adresses doublement ridicules, car en quittant la France, Bernadotte était devenu Suédois[157].

Cependant Wellington triomphant, par la force des circonstances, d’un général plus habile que lui, s’approchait de Bayonne. La Hollande se révoltait. Quarante-quatre gendarmes, qui se trouvèrent pour toute garnison à Amsterdam le jour de la plus tranquille insurrection qui fût jamais, ne purent empêcher ce pays de se séparer de la France. Les places les plus imprenables furent occupées comme des villages. Dans l’intérieur, l’empereur n’avait laissé ni un homme, ni une cartouche, ni surtout une tête. Tout ce qu’on put faire fut de garder Berg-op-Zoom, et peu après, la garnison française, faisant prisonnier le corps d’armée anglais qui l’assiégeait, montra au monde:

disjecti membra poetæ.

Après la révolte de la Hollande, parut la déclaration de Francfort; elle promettait à la France la Belgique et la rive gauche du Rhin; mais où était la garantie de cette promesse? Qui empêchait les Alliés de recommencer les hostilités six mois après la paix? La postérité se souviendra de la bonne foi qu’ils montrèrent après les capitulations de Dresde et de Dantzig.

Chapitre LX[158]

Faiblesse de l’entourage de Napoléon

Toutes les pièces de l’empire semblaient tomber les unes sur les autres. Malgré ces épouvantables désastres, Napoléon avait encore mille moyens d’arrêter le cours de sa décadence. Mais il n’était plus le Napoléon d’Égypte et de Marengo. L’obstination avait remplacé le talent. Il ne put prendre sur lui d’abandonner ces vastes projets, regardés si longtemps par lui et ses ministres comme absolument immanquables. Au moment du besoin, il ne trouva plus autour de lui que des flatteurs. Cet homme, que les féodaux, les Anglais et Mme de Staël représentent comme le machiavélisme incarné, comme une des incarnations de l’esprit malin[159], fut deux fois la dupe de son cœur: d’abord lorsqu’il crut que l’amitié, qu’il avait inspirée à Alexandre, ferait faire l’impossible à ce prince, et ensuite, lorsqu’il pensa que parce qu’il avait épargné quatre fois la Maison d’Autriche au lieu de l’anéantir, elle ne l’abandonnerait pas dans le malheur. Il disait que la Maison d’Autriche verrait la mauvaise position où elle se trouve à l’égard de la Russie. La Bavière qu’il avait créée en 1805 et sauvée en 1809 l’abandonna et chercha à lui donner le coup de grâce à Hanau, et si le général bavarois avait fait vingt fossés sur la route, il réussissait. Napoléon eut le défaut de tous les parvenus: celui de trop estimer la classe à laquelle ils sont arrivés.

Pendant la route de Hanau à Paris, Napoléon n’avait pas la moindre idée de son péril. Il pensait à l’élan sublime de 1792, mais il n’était plus le premier consul d’une république. Pour abattre le consul il fallait abattre trente millions d’hommes. En quatorze ans d’administration, il avait avili les cœurs et remplacé l’enthousiasme un peu dupe des républiques, par l’égoïsme des monarchies. La monarchie était donc refaite; le monarque pouvait changer sans véritable révolution. Qu’est-ce que cela fait aux peuples[160]?

Перейти на страницу:

Похожие книги

100 мифов о Берии. От славы к проклятиям, 1941-1953 гг.
100 мифов о Берии. От славы к проклятиям, 1941-1953 гг.

Само имя — БЕРИЯ — до сих пор воспринимается в общественном сознании России как особый символ-синоним жестокого, кровавого монстра, только и способного что на самые злодейские преступления. Все убеждены в том, что это был только кровавый палач и злобный интриган, нанесший колоссальный ущерб СССР. Но так ли это? Насколько обоснованна такая, фактически монопольно господствующая в общественном сознании точка зрения? Как сложился столь негативный образ человека, который всю свою сознательную жизнь посвятил созданию и укреплению СССР, результатами деятельности которого Россия пользуется до сих пор?Ответы на эти и многие другие вопросы, связанные с жизнью и деятельностью Лаврентия Павловича Берии, читатели найдут в состоящем из двух книг новом проекте известного историка Арсена Мартиросяна — «100 мифов о Берии»Первая книга проекта «Вдохновитель репрессий или талантливый организатор? 1917–1941 гг.» была посвящена довоенному периоду. Настоящая книга является второй в упомянутом проекте и охватывает период жизни и деятельности Л.П, Берия с 22.06.1941 г. по 26.06.1953 г.

Арсен Беникович Мартиросян

Биографии и Мемуары / Политика / Образование и наука / Документальное