Que se passera-t-il si nous n’y parvenons pas ?
Est-ce que je suis… vivant ?
Le Qval cessa d’émettre, et Maran, étourdi, reprit conscience de son environnement, de la présence de Djema, de la passerelle, des miroitements à la surface bouillonnante de l’eau, sur les cloisons et le plafond de la grande salle. Il chercha le Qval des yeux mais ne distingua aucune forme parmi les volutes de vapeur qui montaient de la cuve. Ses douleurs s’étaient assourdies, bon nombre de ses cloques s’étaient résorbées, la chaleur lui paraissait dorénavant supportable, presque agréable.
Ils se rendirent dans le sas, récupérèrent leurs vêtements, se rhabillèrent en silence. Même si Djema portait encore les stigmates de son séjour dans la cuve, yeux et lèvres gonflés, joues parsemées de plaques rouges, son visage avait recouvré en grande partie sa beauté. Ils n’éprouvaient pas le besoin de parler, seulement de s’allonger, de dormir.
Ils sortirent dans la coursive basse, croisèrent une femme âgée qui leur lança un regard interloqué, gagnèrent le niveau 1. Quand ils arrivèrent devant la porte de la cabine de Djema, elle l’invita à entrer. Ils s’étendirent sans se dévêtir sur la couchette et plongèrent au bout de quelques secondes dans un profond sommeil.
Lorsqu’il se réveilla, il aurait été incapable de dire combien de temps il avait dormi. Des brûlures sourdes couraient encore sur son corps. Djema, réveillée depuis un bon moment à en juger par la vivacité de son regard, se pencha sur lui et l’embrassa dans le cou.
« Le moment est venu, paresseux. »
Elle fit passer sa robe par-dessus sa tête puis entreprit de lui retirer sa chemise.
CHAPITRE XIX
L’AGAUER