Читаем Avé, Christ полностью

Varrus accepta ressentant un grand soulagement spirituel. La paix de la modeste enceinte semblait calmer son esprit enflammé.

Devinant que des tourments moraux l'assaillaient, le petit vieux déposa près de lui quelques pages contenant des paroles consolatrices relatant l'héroïsme des martyrs, essayant par là de soulager ses ulcères invisibles.

Docile, le jeune homme l'écouta. Il lut de longs extraits et prétextant se sentir très affaibli, il est resté là près de Lysippe et s'est attardé jusqu'à ce que tous deux se dirigent vers les sépultures dans la voiture d'un vieil ami.

Il faisait nuit quand ils sont arrivés aux tombes.

Ils ont passé la porte qu'un compagnon surveillait avec vigilance et ont parcouru de longues galeries avec de nombreux autres frères qui suivaient, conduits par des torches, échangeant des propos couronnés d'espoir.

Les cimetières chrétiens dans Rome étaient des lieux irradiant une grande joie. Inquiets et découragés dans leurs relations au quotidien étant donné les difficultés infinies qu'ils avaient à se communiquer entre eux, on pouvait dire que là, au foyer des défunts que les traditions patriciennes respectaient habituellement, les partisans du Christ trouvaient enfin un climat favorable à la communion dont ils étaient assoiffés. Là, ils pouvaient s'embrasser avec une indicible tendresse fraternelle, ils chantaient avec jubilation et priaient avec ferveur...

Le christianisme d'alors ne se limitait pas aux rites sacerdotaux. C'était un fleuve de lumière et de foi qui se déversait baignant les âmes, rassemblant les cœurs sur ce cheminement divin vers un idéal supérieur. Les larmes versées lors des supplices des compagnons sacrifiés n'étaient pas des gouttes de fiel incendié mais des perles d'amour et de reconnaissance.

De-ci, de-là, des sépultures rosés et blanches exhibaient des paroles aimantes qui ne passaient pas une idée sombre de la mort. La bonté de Dieu et la vie éternelle uniquement méritaient d'être exaltées.

Cherchant un soutien moral, désireux qu'il était de trouver une plus grande force intérieure, Varrus relisait avec avidité les paroles qui lui étaient familières.

Juste là, quelqu'un avait inscrit ses compliments révélant une affectueuse amitié : — «Festus, que Jésus te bénisse ». Plus loin, un père dévoué avait fait graver ces quelques mots : — «Glaucia, ma chère fille, nous sommes ensemble ». Ailleurs, brillait cette inscription «Crescenù'us vit », ou encore une autre illuminée, « Popéia est glorifiée ».

Jamais Varrus n'avait ressenti une telle paix au milieu des tombes. Se sentant expulsé de son propre foyer, il avait l'impression maintenant que la foule anonyme de ces compagnons était sa propre famille. Il s'arrêtait sur ces visages inconnus avec plus d'affection et d'intérêt et se disait même que dans ce groupe de créatures qui anxieusement venait chercher les enseignements du Seigneur, il existait peut-être des drames plus pénibles que le sien et des plaies plus profondes qui saignaient ces cœurs. Il soutenait Usipus d'un bras robuste comme s'il avait retrouvé la joie d'être utile à quelqu'un et, par les regards heureux qu'ils échangeaient entre eux, ils semblaient tous deux remercier l'influence de Jésus qui accordait à ce vieillard affectueux la grâce d'être soutenu par un fils et au jeune homme malchanceux le bonheur de trouver un père qu'il pouvait servir.

Dans la grande enceinte illuminée, des hymnes de joie ont précédé les paroles du prédicateur qui, du haut de sa tribune, a parlé avec une indescriptible beauté du Règne de Dieu, exaltant le besoin de patience et d'espoir.

Quand il eut fini son émouvante allocution, Lysippe et Varrus se sont approchés pour le reconduire chez lui.

Au-delà des tombes, une voiture les attendait, ponctuelle.

Et c'est dans l'intimité domestique qu'à ces deux vieillards qui l'écoutaient, surpris, que le jeune homme patricien, avec émotion, a fait le récit de ce dont il souffrait dans le cadre de sa vie privée suppliant Corvinus un baume à ses douleurs qui opprimaient son cœur.

Le vieux Gaulois le fit asseoir et lui caressant la tête comme s'il s'agissait d'un enfant tourmenté, il lui a demandé :

Varrus, as-tu accepté l'Évangile pour que Jésus se transforme en ton serviteur ou pour te convertir en serviteur de Jésus ?

Oh ! Sans aucun doute — a soupiré le jeune homme —, s'il est une chose à laquelle j'aspire au monde, c'est à mon admission parmi les esclaves du Seigneur.

Alors, mon fils, penche-toi sur les concepts du Christ et oublions nos désirs.

Et, en regardant le ciel par l'humble fenêtre, laissant percevoir qu'il demandait l'inspiration du Très-Haut, il a ajouté :

Avant tout, ne condamne pas ta femme. Qui sommes-nous pour juger le cœur de notre prochain ? Pourrions-nous, crois-tu, forcer les sentiments d'une autre âme, s'utilisant de la méchanceté et de la violence ? Qui de nous est irréprochable pour avoir le droit de punir ?

Néanmoins, comment éteindre le mal, si nous ne sommes pas prêts à le combattre ? — pondéra Varrus, gravement.

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