Читаем Avé, Christ полностью

Avec délicatesse, il a évoqué des projets qu'il avait déjà tracés pour l'avenir, alors que le mari de Cintia, stupéfait par l'hypocrisie de son interlocuteur, ne savait comment répondre prononçant des monosyllabes qui dénonçaient son embarras.

C'est cordialement qu'ils se sont quittés, alors qu'Opilius lui promettait de l'accompagner dans ses démarches avec toute son affection fraternelle.

Se sentant profondément confus, Varrus Quint pris la direction du forum dans l'espoir de rencontrer quelqu'un qui pourrait lui permettre de trouver un travail honorable ; cependant, la société de l'époque semblait partagée entre les puissants et les misérables esclaves. Il n'y avait pas de place pour celui qui voulait vivre de services respectables. Même les affranchis se retiraient dans des régions lointaines du Lazio, cherchant à recommencer leur vie et vivre leur indépendance.

Il a alors effectué différentes tentatives en vain.

Personne ne souhaitait employer des bras honnêtes pour une juste rémunération. Ils alléguaient que les temps étaient difficiles, prétextaient le ralentissement des affaires face à la chute probable de Bassianus d'un moment à l'autre. Les insanités gouvernementales touchaient à leur fin et les partisans de Macrin, préfet des prétoriens, promettaient de se révolter. Rome vivait sous le régime de la terreur. Pendant plus de cinq ans, des milliers de personnes étaient mortes assassinées par des affranchis qui jouissaient de récompenses juteuses.

Le jeune patricien, un peu découragé, fixait la foule qui allait et venait sur la place publique indifférente aux problèmes qui le torturaient quand il aperçut Flave Subrius, un vieux soldat à la réputation douteuse qui l'accueillit les bras ouverts.

Il s'agissait d'un homme mûr, mais agile et astucieux. Alors qu'il était aux services de l'État et qu'il maintenait l'ordre en Gaules, Subrius avait été blessé, raison pour laquelle, maintenant boiteux, il était chargé par des nobles de réaliser des tâches secrètes.

Loin de soupçonner qu'il était attaché aux intérêts du persécuteur de sa famille, Varrus a répondu, amicalement, au geste bienveillant manifesté.

D'ailleurs, cette expression de plaisir était pour lui une précieuse incitation dans la position d'incertitude où il se trouvait. La soudaine apparition de l'ancien soldat pouvait être le début de quelque heureuse entreprise.

La conversation a donc commencé avec enthousiasme.

Après les compliments, l'ex-légionnaire a abordé le sujet qui l'amenait en soulignant :

Par Jupiter, comment remercier les dieux de la faveur qu'ils me font de te rencontrer ? Sérapis a compati de ma jambe malade et a guidé mes pas. Je m'étais dit que j'irais te voir, mais les temps sont durs et une voiture est le privilège des sénateurs. Heureusement, je n'ai pas eu à me rompre les os en une randonnée difficile.

Le jeune patricien sourit intrigué et avant qu'il n'ait eu le temps de poser une question, Subrius balaya d'un regard astucieux les alentours comme s'il voulait sonder l'entourage, et lui fit baissant la voix :

Mon cher Varrus, je connais ta sympathie pour nos compatriotes persécutés, les chrétiens. Pour être franc, en ce qui me concerne, je ne sais comment me séparer des divinités domestiques et je préférerai toujours une fête d'Apollon à toute réunion dans les cimetières, cependant, je suis convaincu qu'il y a beaucoup de braves gens dans le labyrinthe des catacombes. J'ignore si tu fréquentes le culte détesté mais je ne méconnais pas ta sympathie. Sincèrement, je ne peux accepter l'épidémie de souffrance volontaire dont nous sommes les témoins depuis tant d'années.

Après toutes ces considérations, il a feint une mine de tristesse sur son masque facial et a continué :

Malgré mon indifférence envers le christianisme, j'ai appris de nos ancêtres que nous devons faire le bien. Je crois que l'instant a sonné de rendre un service décisif à la cause méprisée. Je ne comprends pas la foi nazaréenne responsable de tant de flagellations et de tant de morts, néanmoins, j'ai pitié de ces victimes. Donc, fils aimé de Jupiter, ne mésestime pas la mission qui s'offre à toi.

Face à la perplexité muette de son interlocuteur, il a ajouté :

Le préteur Gallus, averti par Macrin, a besoin du concours de quelqu'un pour mettre à exécution certains services à Cartilage. J'admets que si tu l'effectues, cette mission pourrait se transformer en un précieux avertissement fait aux chrétiens d'Afrique.

Varrus qui cherchait davantage à trouver un emploi respectable qu'à s'ériger en sauveur de la communauté, le questionna sur la tâche à accomplir.

Se montrant mesurément enthousiaste, Subrius a expliqué que le haut dignitaire l'appelait au palais pour lui confier cette délicate affaire.

Le jeune homme n'a pas hésité.

Suivant le soldat expérimenté, compte tenu du caractère confidentiel que Subrius avait donné à leur conversation, il est allé voir Gallus à sa résidence même.

Перейти на страницу:

Похожие книги