Любезный друг мой, твое последнее письмо меня огорчило до смерти. Ты мне говоришь в своем последнем письме, что женщина должна торговать, потому что она сама и есть товар. Зачем же ты так несправедлив ко мне, я и без того уж настрадалась. Мой любезный друг, моя любовь к тебе была ошибкой, потому что раньше я была спокойна, а теперь я словно страждущая душа.
В конце концов, я не хочу надоедать тебе своими жалобами, я сделаю все возможное, чтобы забыть тебя. Больше всего я хочу, чтобы ты изо всех сил постарался вылечиться. Мама не злится на тебя. Наоборот, она искренне жалеет тебя. Я же окунусь в водоворот балов-маскарадов. Может быть, это лучший способ тебя забыть. Прощай, мой друг, может быть, навсегда! Целую тебя от всего сердца, мама жмет тебе руку.
14 января <1861 г., Париж>
Mon cher ami, tu ne saurais croire combien ta lettre me fait du bien. [Dans] la dernière lettre que tu as reçu de moi je te disais que je ne voulais plus t’écrire parce que tes lettres me faisaient trop souffrir. Mais après, moi, j’aurais bien voulu t’écrire de nouveau mais je n’avais plus ton adresse. Et ce matin quand je me suis levée maman m’a donné ta lettre. Tu ne saurais croire combien mon pauvre cœur sait [s’est] senti bat[t]re. Ainsi tu me dis que tu vas beaucoup mieux. Je suis très heureuse pour toi, et cela fait beaucoup de bien à moi. Ainsi ce que je demandais avant tout c’était ta guérison. Tu dis que tu m’aime[s] plus autant. Tant mieux, mon ami, ou tu me dis que tu m’aime[s] d’une grande amitié. Moi, je voudrais bien qu’il en soit de même pour moi. Je t’aime toujours. Autant l’amour que j’ai pour toi ne s’oublie pas. Et je crois que tu m’aimeras toujours autant. Tant pires [pis] pour moi car je suis très malheureuse. Dans ma dernière lettre je te disais que les bals masqués me distraire [distraient] mais pas du tout. Au contraire, quand je suis aux bals je m’assois sur ma banquette et je regarde la foule presque sans voir. Je ne suis plus du tout la même femme puisque jusqace [jusqu’à ce que] femmes qui me demandent ce que j’ai, mais tu comprends bien que je ne leurs [leur] dis pas. Elles se moqueraient de moi.
Ton ami est venu me voir en disant qu’il était très fâché qu’il n’avait pas de tes nouvelles. Il m’a beaucoup effrayé. J’ai cru que tu étais beaucoup plus malade et je l’ai prié quand on aurait de tes nouvelles qu’il vienne me le dire parce que j’aurais eu ton adresse et comme cela je t’aurais écrit. Et tu [dois] penser ce matin comme j’ai été contente. Ainsi tu dois penser avec l’humeur triste comme je l’ai si je me trouve contente de la vie que je mène. Ainsi je suis tellement abrutie que quand j’ai un louis je reste chez moi sans sortir jusqu’à je n’ai plus un sou. Alors tu ne sais pas ce que j’ai fait: j’ai tout engagé ce que j’avais pour vivre. Ne crois pas que cela a été pour paiyé [payer] mes dettes – non, puisque je me suis laissé faire des frais. Quand maman a vu cela elle a été tellement furieuse après moi. Elle a pris mon châle et la [l’a] engagé[e] et elle a payé avec. Et maintenant quand il faut que je sorte c’est elle qui est obligé de me dire. Tu vois bien qu’il n’y a rien à la maison. Mon pauvre ami, ma pauvre mère n’est pas reconsable [responsable], et moi, je n’ai pas de cœur ou j’en ai trop… Tu sais, avant, comme j’étais vigilante. Mais au présent plus rien. Mais que te diraige [dirais-je] pour te donner une idée de ce que je suis devenue? Puisque tu me demande[s] un détail de ma vie, je pense bien de dire cela. Figure-toi je suis celle à l’opérer, et bien un Américain m’a beaucoup regardé et m’a demandé mon adresse. Je le lui ai donné et il est venu me voir le lendemain. Il m’a dit que j’avais l’air bien triste. J’ai dis que non. Il est resté trois jours avec moi. J’allais au théâtre avec lui, mais comme j’avais l’air si gai il n’est pas revenu.
Mais il faut bien que je prenne une résolution si je ne veux pas voir tomber malade ma mère qui l’est déjà. Ainsi c’est demain le 18 janvier il faut que je paie mon terme. Je ne sais pas où est le premier sou. Il faut que je vive, moi, et ma mère, et mes dettes… Je ne sais plus où donner de la tête. Tu vois que le plus heureux des deux ce n’est pas moi. Tu es dans un bon climat chaud mais si tu saurais, à Paris comme il fait froid. Ce n’est pas tenable pour ma santé. Je me porte bien du corps mais de l’âme non. Mon pauvre ami, voilà où j’en suis réduite, moi, qui ne pensait à rien auparavant. Maman me dit de te dire bien des choses de la part, et moi je me jette dans tes bras ou [où] je voudrais rester. Mais ce n’est pas possible. Au revoir, mon ami, écris-moi, cela me fera du bien. Je te serre les mains et je t’embrasse.
А. А. Писарев , А. В. Меликсетов , Александр Андреевич Писарев , Арлен Ваагович Меликсетов , З. Г. Лапина , Зинаида Григорьевна Лапина , Л. Васильев , Леонид Сергеевич Васильев , Чарлз Патрик Фицджералд
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