« Interrogatoire de Fieschi par le magistrat instructeur, Fieschi est encore identifi'e sous le nom de G'erard.
3e interrogatoire subi par Fieschi, sous le nom de Joseph-Francois G'erard, le 29 juillet 1835, huit heures du matin, devant le m^eme magistrat.
A huit heures du matin:
Le pr'evenu est mieux, il parle librement.
D.: Voulez-vous me dire aujourd’hui vos nom et pr'enoms?
R.: Je vous les ai dits hier.
D.: Comment vous appelez-vous?
R.: Joseph-Francois G'erard, ^ag'e de 39 ans, n'e `a Lod`eve, m'ecanicien, demeurant `a Paris, boulevart (sic) du Temple, n°50.
D.: Travailliez-vous pour un ma^itre ?
R.: Non, Monsieur; depuis quelques jours je m’'etais mis chez moi.
D.: Comment s’appelle votre ma^itre?
R.: Ici (?)
Cette r'eponse est une question adress'ee par Fieschi au magistrat interrogateur et la demande suivante contient la r'eponse `a cette question.
D.: Oui.
R.: Je n’ai pas travaill'e ici.
D.: Ne dites-vous pas que vous ^etes ici depuis le mois d’avril?
R.: Oui.
Nous adressons quelques repr'esentations au pr'evenu; il dit, entre autres choses:
« Je suis un malheureux ! Je suis un mis'erable
« Je ne puis rien esp'erer !
« Je puis rendre service
Nous verrons.
« J’ai du regret de l’avoir fait … »
Le pr'evenu a sur le c^ot'e gauche de la poitrine une croix `a cinq branches en pointe, surmont'ee d’un aigle, au-dessus duquel est une couronne. Le pr'evenu dit que c’est une d'ecoration du prince Murat.
M. le Garde des sceaux est pr'esent; il joint ses exhortations et ses efforts aux n^otres pour engager le pr'evenu `a dire toute la v'erit'e.
Le pr'evenu dit encore entre autres choses, d’apr`es diverses interpellations qui lui sont adress'ees:
« J’arr^eterai peut-^etre quelque chose … Je ne nommerai personne;
« Je ne vendrai personne. Mon crime a 'et'e plus fort que ma raison. »
Il lui est demand'e s’il n’a pas 'et'e excit'e par les journaux; apr`es avoir r'epondu: « Pas trop… , il ajoute: Oui.
D.: Nous ne vous demandons pas de noms.
Pas de r'eponse.
D.: Est-ce vous qui ^etes l’inventeur de la machine ?
R.: Oui, Monsieur.
D.: O`u avez-vous eu les canons de fusil?
La r'eponse du pr'evenu indique qu’il les a achet'es en plusieurs endroits.
D.: O`u avez-vous achet'e la poudre?
R.: Chez les marchands de tabac.
D.: Avez-vous achet'e aussi les balles toutes faites?
R.: Oui
D.: Avez-vous 'et'e plusieurs jours `a faire la machine?
R.: Oui.
Il dit encore en r'epondant `a d’autres questions, qu’il y avait « longtemps qu’elle 'etait faite.»
Il ajoute: