« Rappelons quelques faits, pour bien comprendre de qui et de quoi l’on parle. Depuis plusieurs années, des élèves de confession israélite membres de l’Association de maison d’enfant (A.M.E.) du château de Laversine, proche de Creil, ne viennent pas en classe le samedi matin et, en septembre, ne rentrent qu’une dizaine de jours après tout le monde. Considérant que la situation n’avait que trop duré, M. Chénière, principal du collège, et avec lui le conseil d’administration réuni en juin 1989, avaient décidé que l’absence aux cours pour raisons religieuses ne serait plus tolérée à la rentrée scolaire suivante.
C’est alors que certains professeurs évoquèrent le cas de trois jeunes fi
lles porteuses d’un « voile »: si l’on demandait à des enfants juifs de respecter lе cadre laïque des établissements scolaires, il fallait agir de même vis-à-vis de ces jeunes filles musulmanes…Les vacances d’été passent, la rentrée arrive. Je dois avoir Fatima A. dans une de mes classes; je ne la verrai pas avant le 9 octobre ! Elle et sa sœur (sur la demande de leur père ?) refusent de reprendre les cours. Finalement, trois semaines après la rentrée, une note de service nous apprend qu’il faut refuser en classe
tout élève se présentant avec un « voile ». Quelques jours après, Samira S. est envoyée dans le bureau du principal, qui la fait, après une âpre discussion, raccompagner par une surveillante jusque chez elle avec un mot avertissant la famille de la nouvelle situation: l’élève n’est pas renvoyée du collège au sens strict du terme (seul le conseil de discipline peut prendre une telle décision, insistons sur ce point.)Résumons: des élèves reprenant les cours quand ils le veulent bien, s’abstenant systématiquement le samedi matin, d’autres venant avec un voile et refusant de rentrer en classe (pour deux jeunes fi
lles).Cette affaire a certes fait surgir un certain refoulé, mais aussi un nombre surprenant de contradictions. Les jeunes fi
lles concernées, les premières, ne semblent pas avoir toujours un comportement logique quant à leurs convictions: elles veulent, disent-elles, vivre pleinement leur religion, en bonnes fondamentalistes qu’elles paraissent être. Elles respectent certains préceptes essentiels du Coran, mais si Samira S. refuse la reproduction de son image, en revanche elle laisse voir le bas de ses jambes, des chevilles jusqu’à mi-mollet, suivant la mode actuelle. Les deux sœurs A. se font faire des photos d’identité sans « voile »; posent pour les photographes, se laissent filmer par les caméras. Toutes trois sont dans une école mixte, suivent les cours d’E.P.S. »Комментарии
le voile islamique – хиджаб (араб
.)Versets m pl
sataniques de Salman Rushdie – «Сатанинские стихи», скандально известный четвёртый роман британского писателя индийского происхождения Салмана Рушди, изданный в 1988 г. и посвященный эмигрантам и эмиграции. Автор проводит в нем мысль о невозможности ассимиляции в новой культуре и неизбежности возвращения к историческим корням.E.P.S. (éducation physique et sportive) – школьные занятия по физической культуре.
IX
La France au XXIe siècle
52
Les émeutes de 2005
Le 27 octobre 2005, deux adolescents originaires de Clichy-sous-Bois, dans la banlieue de Paris, qui fuyaient des policiers, trouvent la mort par électrocution dans un local technique protégé. Cet événement est à l’origine d’une flambée de violences dans les banlieues parisiennes, puis dans de nombreuses villes françaises. Les émeutes durent trois semaines, elles font 56 blessés parmi les policiers et deux morts. Près de 3000 arrestations sont opérées. La dégradation de la situation entraîne l’instauration de l’état d’urgence dans le pays. Le 14 novembre 2005, le président Jacques Chirac s’adresse directement au pays. Présentée à la radio et à la télévision, son allocution est suivie par un auditoire estimé à environ 20 millions de personnes
.Allocution de Jacques Chirac, président de la République, le 14 novembre 2005
« Mes chers compatriotes,