Soeurs, Soeurs, vous, ^o les Fi`evres,De sous terre tourmenteuses 'emanations en choeur!Nous jouions `a cache-cache par l'Enfer!C'est assez! En haut! T^ete en avant!Il oeuvrera avec ardeur, le choeur des Soeurs!Nous allons refroidir, — algides, nous refroidirons,Et r'echaufferons, et malaxerons!Nous sommes vites, nous ne tarderons…Soeurs! ^o Soeurs! En haut! chez les hommes!Et nous y sommes: commencons!Nous agrippant, fortement, ^o les Fi`evres,Vite au jeu, `a cache-cache, `a nouveau:L'^etre humain est notre passe-temps.^O les Soeurs, les Soeurs, а nos places!Toutes les treize, sus au h^ableur!O`u est-il? Vit-il? — Nous commencons…Toi, Frissonie, laisse-leFrissonner, s'il lui arrive d'^etre en prison.Toi, Flammore, prolonge sa douleur,Par le feu, br^ule de la Terre la poussi`ere qu'il est.Toi, Glacine, de telle sorte, en la froidurePousse-le, qu'il appelle son cercueil!Toi, Oppressante, souffle sur le sein,Couve-le d'un lourd de pierre, et toute, 'epoumone-le tout!Toi, Poitraille, sur la poitrine,Un peu, et encore un peu plus, demeure!Toi, Sourdaude, crache sur lui,Pour qu'il n'entende rien, plus rien!Toi, Courbatue, courbe-lui les os,Et qu'ils rendent un craquement.Toi, Gonfl`ene, connais ton terme:Que de toute sa bouffissure, il enfle!Toi, Jaunisse, `a ton tour!Laisse-le, laisse-le prendre couleur.Toi, Torsionne, marche `a sa suite,Et les menottes, les petons, tortille-les donc!Toi, Visionn'ee, surgis en diable,Pour que des yeux disparaisse le sommeil.Toi, Siccate, — il est bas —Fais maintenant qu'il se dess`eche.Toi, Putridie, ^o Soeur des Soeurs!Toi, danse-lui: «Il est temps!»L'homme n'a pas de jugement…Oh! tenaces, et fortes, sont les Fi`evres,Nous autres Soeurs qui sommes treize!…^O Soeurs! En bas! Notre heure est pass'ee!