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On peut dire encore, avec Voltaire: «Si Dieu avait d’abord répandu la lumière dans les airs pour être ensuite poussée par le soleil, et pour éclairer le monde, elle ne pouvait être poussée, ni éclairer, ni être séparée des ténèbres, ni faire un jour du soir au matin, avant que le soleil existât; cette théorie est contraire à toute physique, et à toute raison.»

Moïse, fort ignorant en astronomie, s’est donc laissé berner par l’Esprit-Saint; car le divin pigeon savait, au temps où fut écrite la Genèse, ce que Rœmer devait découvrir en 1675.

On remarquera aussi le peu d’importance qu’ont les étoiles, dans la création selon la Bible. Les «deux grands luminaires» sont le soleil et la lune; la lune, qui n’est qu’un satellite de notre planète terrestre! L’ignorante Genèse est bien loin de se douter que lune, terre, et même soleil, sont fort peu de choses dans l’univers; que notre brillant soleil, astre central du monde que nous habitons, est une modeste étoile, une des innombrables étoiles qui composent la voie lactée. L’auteur sacré ne voit que la terre et rapporte tout à la terre, infime planète qui, en réalité, tourne autour d’une étoile de septième grandeur; et cette étoile-soleil, le piètre écrivain la fait dépendre, astronomiquement, de sa planète!

Ah! l’infortuné Moïse serait ébahi, s’il ressuscitait de nos jours. Je m’imagine quelle tête il ferait, si, venant s’instruire, en n’importe quel observatoire d’Europe ou d’Amérique, il apprenait, par exemple, ce qu’est Sirius, étoile de première grandeur: Sirius, la plus belle et la plus brillante des étoiles du ciel, sur laquelle l’Esprit-Saint négligea d’appeler son attention; Sirius, dont la lumière met près de vingt-deux ans à nous arriver, sa distance à la terre étant de 52,174,000 millions de lieues, soit 1,373,000 fois la distance du soleil à la terre. Que dirait le pauvre Moïse, le jour où on lui révélerait l’importance prodigieuse, dans l’univers, des autres mondes solaires qu’il ne soupçonna même pas?

Supposez le professeur enseignant simplement ceci à Moïse, d’après Humboldt:

— Quoique placés à une si grande distance, Sirius et notre soleil appartiennent à la même couche d’étoiles, isolée dans les espaces célestes, une île d’étoiles dans l’univers; et cette Ile de mondes et de soleils, de forme aplatie, lenticulaire, a dans son grand axe huit cents fois la distance de Sirius à la terre; et, cependant, elle n’est qu’une petite couche, extrêmement mince, si on la compare aux grandes couches, épaisses et profondes, et incomparablement plus riches en étoiles et en soleils, qui l’environnent.

Moïse, qui a bénévolement cru que la terre est le centre de l’univers créé par Dieu, en deviendrait fou.

Revenons à la création selon la Bible:

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