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Dès la formation de l’homme, papa Bon Dieu le constitua roi de la création. Il lui fit immédiatement passer en revue tous les animaux. «Car l’Éternel Dieu avait formé toutes les bêtes de la terre et tous les oiseaux des cieux; puis, il les avait fait venir vers Adam, afin qu’il vît comment il les nommerait, et que le nom qu’Adam donnerait à tout animal vivant fût son nom.»

On se rend compte de ce défilé; c’est Buffon, sans doute, qui aurait bien voulu être à la place d’Adam!

«Tu rempliras la terre et l’assujettiras, avait-il été dit à Adam; tu domineras sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur toute bête qui se meut sur la terre.» En tant que roi de la création, l’homme n’a pas toujours le dessus, quand il a affaire à un lion, à un tigre, à un ours, à un crocodile; voilà ce qu’on peut répondre. Et non seulement les bêtes féroces nous croquent; mais encore l’humanité est victime de mille insectes désagréables, puces, punaises, scorpions, sans parler des jésuites et autres cafards.

En outre, Dieu, qui avait créé les bêtes féroces savourant le bifteck humain, ordonna à l’homme d’être végétarien. «Voici: je t’ai donné toute herbe portant semence et qui est sur toute la terre, et tout arbre qui a en soi du fruit d’arbre portant semence; ce qui te sera pour nourriture.»

Finalement, tout étant terminé — ou à peu près — au soir du sixième jour, papa Bon Dieu, heureux et de plus en plus satisfait de son ouvrage, et peut-être légèrement fatigué, inventa la sieste et donna à l’homme l’exemple du repos en se reposant lui-même, le septième jour, comme un bon gros rentier qui éprouve le besoin de ne plus rien faire.

«Or, l’Eternel Dieu avait planté un jardin en Eden, du côté de l’Orient, et il y avait mis l’homme qu’il avait formé… Et un fleuve sortait d’Eden, pour arroser le jardin, et il se divisait en quatre fleuves. Le nom du premier est Phison; c’est celui qui coule autour de tout le pays d’Evilath, où l’on trouve de l’or; et l’or de ce pays est bon; c’est là aussi que se trouve le bdellium et la pierre d’onyx. Le nom du second fleuve est Géhon; c’est celui qui coule autour de tout le pays de Chus. Le nom du troisième fleuve est Tigre; c’est celui qui coule au pays des Assyriens. Et le quatrième fleuve est l’Euphrate.» (Genèse 2:8, 10-14)

En entrant dans ces détails, l’auteur de la Genèse a voulu donner une idée approximative de l’emplacement du merveilleux Eden. Mais il aurait beaucoup mieux fait de ne rien dire; car il est impossible de se faire prendre plus sottement en flagrant délit de gasconnade.

En effet, tous les commentateurs s’accordent à reconnaître que le Phison est le Phase, nommé plus tard l’Araxe, fleuve de la Mingrélie, qui a sa source dans une des branches les plus inaccessibles du Caucase, et, s’il y a dans cette région de l’or et de l’onyx, par contre personne n’a jamais pu découvrir ce qu’il fallait entendre par bdellium. D’autre part, il ne saurait y avoir aucune erreur au sujet des troisième et quatrième fleuves, le Tigre et l’Euphrate; d’où il résulte clairement que, d’après la Genèse, l’emplacement du paradis terrestre aurait été situé en Asie, dans la région du massif de l’Ararat, en Arménie, quoique (première bévue de l’auteur sacré) Araxe, Tigre et Euphrate, tout en ayant leurs sources relativement voisines, les ont parfaitement distinctes. L’Araxe, loin d’être dérivé d’un autre fleuve, sort du volcan Bingol-Dagh, d’où il coule vers la mer Caspienne. Quant au Tigre et à l’Euphrate, non seulement ils ne proviennent pas d’un même fleuve, mais au contraire ils se rejoignent à Korna, pour former le Chat-el-Arab et se jeter dans le golfe Persique.

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