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Quand, fut venu le moment de repartir pour Londres, Janet, qui avait eu le coup de foudre pour New York, dit à Christopher :

« Pourquoi ne pas vivre ici? Tu ouvrirais une nouvelle banque!

— Chérie, tu es fantastique! Je n'osais pas te le proposer! »

Ce fut aussi simple. Ils tombèrent dans les bras l'un de l'autre et achetèrent, le jour même, un splendide hôtel sur Park Lane. Deux ans plus tard naissait Peggy. En se réveillant à la clinique, sa mère, qui l'avait prise dans ses bras, s'écria avec horreur :

« Quelle affreuse chose! Elle n'a pas l'air d'un bébé, mais d'une petite vieille! C'est épouvantable, je l'ai eue trop tard! »

Comme Janet venait d'entrer dans sa vingt et unième année, sa phrase eut le don de provoquer un immense éclat de rire parmi les infirmières et les médecins. Née dans une Rolls empaquetée dans un matelas de dollars, Peggy, de toute éternité, était destinée à être ritzy, selon la célèbre expression bostonienne désignant ainsi l'élite digne de faire du Ritz une espèce de résidence secondaire naturelle et à vie. Peggy n'allait pas tarder à justifier les espoirs placés sur sa tête. A deux ans déjà, elle avait son nom cité dans la chronique de Charlie Knickerbocker :

Peggy Nash-Belmont, écrivait-il, est une blondinette adorable aux immenses yeux verts qui ne cillent pas sous le regard d'un homme. Elle m'a pourtant autorisé à la prendre dans mes bras, le temps de lui donner un peu de bouillie car Peggy, aurais-je oublié de vous le dire, fêtait hier son deuxième anniversaire.

A cinq ans, Peggy, prise en main par sa mère, emportait son premier concours hippique. A huit ans, elle achevait un livre de poèmes dont la première partie, en vers libres, était un péan à la nature, et la seconde, en alexandrins, une déclaration d'amour à son poney favori, Jolly Beaver. A dix ans, elle avait son premier vrai chagrin d'amour, pour les yeux bleus d'un aviateur ayant osé, malgré les promesses qu'il lui avait faites, épouser une horrible fille brune de douze ans son aînée. Malgré cette déception, la vie s'était écoulée comme un conte de fées, dans des résidences somptueuses aux façades rappelant les hôtels français du XVIIIe siècle, des parcs sublimes, des parterres de fleurs peuplés de jardiniers souriants, et des longues voitures noires d'apparat, conduites par des chauffeurs assortis, à la casquette galonnée. Ou alors, pendant, la période des vacances, sur d'immenses plages désertes, parce que privées, dans l'ambiance raffinée et irréelle de goûters d'enfants, de nurses autrichiennes aux longues jupes amidonnées, blondes, angéliques, sereines. Peggy avait eu dès sa naissance une nurse française, Anne-Marie, et nul n'aurait su dire si ses premiers balbutiements avaient été émis en anglais ou en français, en quelque sorte, ses deux langues maternelles. Ce qui était remarquable chez cette petite poupée blonde extrêmement douée, c'était le sérieux presque effrayant qu'elle apportait à toutes ses activités. Cela amusait fort son père, qui l'escortait régulièrement aux concours hippiques. Il disait d'elle avec fierté : « Elle est née sur une selle. » Et en fait, Peggy, à l'âge de six ans, damait facilement le pion, sur un parcours de jumping, à des enfants qui en avaient douze. On ne pouvait s'empêcher de la montrer du doigt avec admiration et attendrissement lorsque, sanglée dans sa veste de tweed cintrée, minuscules culottes de cheval et petit chapeau rond, elle traînait son poney avec les gestes chevronnés d'un jockey professionnel.

Un drame était survenu lors de sa quatrième année. Un jour d'avril, sa mère, qui s'était absentée pendant trois semaines, était revenue à la maison avec un bébé sur les bras. En souriant, elle avait dit à Peggy : « Regarde ta petite sœur. Elle s'appelle Patricia. » Peggy, que personne n'avait cru devoir prévenir de l'événement, avait fixé sa mère d'un air dur, incrédule, accusateur. Puis, elle avait éclaté en sanglots, tourné les talons et était partie en courant dans sa chambre, pour se jeter dans les bras de Coody, son ours en peluche. Son père l'y avait suivie, assez inquiet, tentant de lui expliquer qu'avoir une petite sœur était la chose la plus merveilleuse qui pouvait arriver à une petite fille. Mais, devant son air buté, il avait dû battre en retraite, après avoir promis de lui offrir un chien.

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