Читаем L’Histoire de France pour les Nuls полностью

Coligny voudrait déclencher une guerre contre l’Espagne en attaquant la Flandre espagnole. Il espère ainsi trouver un ennemi commun à la France, l’Angleterre, et tous les pays qui voudront bien s’y joindre. Il a presque gagné l’accord de Charles IX. Presque…

10 août 1572 : furieux, Coligny !

Le 10 août 1572, une réunion se tient en présence du roi, de la reine, de conseillers et de Coligny. Ordre du jour… la guerre en Flandres. Il n’en démord pas Coligny, il la veut. Il ne l’aura pas ! Le roi dit non. Il est furieux, Coligny, furieux ! Il ferait mieux de profiter un peu de la vie, Gaspard qui atteint cinquante-trois ans. En effet, Catherine en a assez ! L’amiral a de nouveau tenté sa chance auprès de Charles IX qui n’a pas dit non… pour les Flandres. Elle décide que, finalement, si Coligny disparaissait, ce ne serait pas un mal pour la paix ! Et, après s’en être confiée à la duchesse de Nemours, femme d’Henri de Guise, chef des catholiques, elle charge un nommé Maurevert d’accomplir la besogne !

22 août 1572 : à deux doigts de la mort !

Le 22 août 1572, Coligny sort du Conseil, qui s’est tenu au Louvre, avec Charles IX. L’amiral sent qu’il grignote peu à peu l’accord du roi pour les Flandres. Il est heureux, et s’apprête à regagner son domicile, l’hôtel de Rochefort, rue de Béthisy, aujourd’hui rue de Rivoli. Soudain retentit un coup d’arquebuse. C’est Maurevert, l’homme de main de Catherine. Et cet homme de main ne réussit qu’à emporter l’index droit du vieux Gaspard, et à lui blesser le bras gauche ! On reconduit Coligny chez lui. Qui arrive en urgence avec notre esprit contemporain du gyrophare ? Ambroise Paré – toujours prêt – père de la chirurgie moderne qui inventa la ligature des artères au siège de Damvilliers en 1552 ! Ayant examiné les blessures de Coligny, il rassure tout le monde : ce n’est rien, Coligny n’a aucune inquiétude à avoir pour sa vie. Et pourtant, son index en moins, il est à deux doigts de la mort…

La panique !

Catherine a peur ! Elle a peur et elle est seule ! Depuis le mariage d’Henri de Navarre et de sa fille, mais surtout depuis la tentative d’assassinat de Coligny, les protestants n’ont cessé de s’échauffer l’esprit dans l’objectif d’une revanche. Et ils le font d’autant plus volontiers que le roi Charles IX lui-même a promis de tout faire pour châtier les auteurs de ce crime raté. Ce qu’il ignore, Charles IX, c’est que c’est Catherine sa mère qu’il devrait châtier s’il tenait sa promesse puisque c’est elle l’instigatrice de toute l’affaire. Mais il n’en sait rien, personne ne l’en a averti ! Le 23 août 1572 au soir, Catherine est saisie de panique : les protestants ne vont pas manquer de connaître la vérité, ils vont se ruer sur le Louvre, tuer les catholiques, la tuer, tuer ses enfants, un carnage se prépare, elle en est sûre !

23 août : « Qu’on les tue, mais qu’on les tue tous ! »

Que faire ? Elle rassemble Henri d’Anjou, Henri de Guise, le duc de Nevers et quelques autres et leur fait part du projet suivant : il faudrait tuer les chefs protestants au plus vite, et même dans la nuit qui vient ! Le plus dur est de convaincre le roi. Comment lui faire accepter d’ordonner la mort de celui qu’il appelle son presque père, l’amiral Gaspard de Coligny ? On dépêche alors auprès de Charles IX, dans son cabinet, à neuf heures du soir, Albert de Gondi, comte de Retz. Et il dit tout, Gondi : il apprend à Charles que c’est sa mère qui a voulu tuer Coligny, mais qu’il faut que Coligny meure parce que le royaume… et puis sa mère aimante… et puis la religion catholique… Il accomplit si bien son rôle que lorsque Catherine fait son entrée dans la pièce où ils se tiennent, Charles, qui n’a pas fait de crise nerveuse comme on le craignait, s’écrie « Eh bien, par la mort Dieu, qu’on les tue, mais qu’on les tue tous, qu’il n’en reste pas un pour me le reprocher ! »

Au son du tocsin…

Qu’on les tue tous ! Catherine n’en demandait pas tant ! Elle appelle dans ses appartements Henri de Guise et les siens. On dresse une liste de noms : Catherine en avance quatre ou cinq, pas plus ! Et, comme on sait que les protestants sont nombreux et bien armés, on décide de faire appel aux milices parisiennes et aux bourgeois. Le « Tuez-les tous » commence à circuler, répandu par on ne sait trop qui. Cet ordre d’un roi fragile psychologiquement se répercute dans les cerveaux de ceux qui n’attendaient que ces mots pour supprimer certes des huguenots, mais surtout des concurrents, des gêneurs, pour hâter des héritages, pour se venger, bref pour conduire la navrante sarabande de l’homme redevenu bête. Le prévôt de Paris a décidé que l’opération commencerait une heure et demie avant le jour. Le tocsin sera sonné et donnera le signal du massacre. Les maisons huguenotes ont été marquées d’une croix.

La mort de l’amiral Gaspard de Coligny

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