Au plus fort du massacre, Charles IX, écumant de rage, s’était adressé à Henri de Navarre en lui disant : « La mort ou la messe ! » Évidemment, Henri, pas si fou, avait répondu « La messe ! » Le 28 septembre 1572, un mois après la tuerie, il confirme son abjuration. Le voilà redevenu catholique, la religion de son enfance. Adolescent, il était protestant. Un peu plus tard, son père Antoine de Bourbon – qui passera ensuite dans le camp des Réformés –, le force à redevenir catholique. Puis sa mère Jeanne d’Albret, devenue reine de Navarre à la mort d’Antoine de Bourbon, le ramène au protestantisme. Protestant, il se marie avec Margot la catholique. Catholique il se fait pour éviter la mort le 24 août 1572 ! Protestant il redeviendra lorsqu’il s’évadera de la cour en s’éclipsant discrètement au cours d’une partie de chasse, en 1576 !
Charles IX est remplacé par son frère Henri III. Les catholiques et les protestants s’affrontent de plus belle, et le roi de France va se sentir plus d’une fois menacé, jusqu’à son dernier jour…
« Ah ! Ma nourrice ! Que de sang, que de meurtres ! Que j’ai suivi un mauvais conseil ! » Ce sont les dernières paroles de Charles IX qui meurt le 30 mai 1574, rongé par la tuberculose. L’année précédente, en 1573, des places fortes protestantes se sont révoltées, notamment celle de La Rochelle de février à mai, mois où Henri d’Anjou apprend qu’il est devenu roi de… Pologne, en vertu des alliances diplomatiques. Henri d’Anjou n’est pas enchanté du choix des Polonais. C’est en traînant les pieds qu’il prend le chemin de son nouveau royaume. Il laisse en France celle qu’il aime, sa maîtresse : Marie de Clèves, l’épouse d’Henri de Condé.
En Pologne tout est fait pour lui rendre la vie agréable, mais rien ne parvient à le distraire de sa nostalgie des fêtes du Louvre, de Paris et de son agitation insouciante. Le 14 juin 1574, il apprend par un message de sa mère Catherine de Médicis que son frère Charles IX est mort. Comment quitter son royaume de Pologne ? On ne le laissera certainement pas partir. Pourtant, il désire plus que tout retrouver la France, Marie de Clèves qu’il aime plus que jamais, et puis monter sur le trône afin que personne d’autre ne s’en empare.