La sixième guerre commence en avril 1577. La ville de Montpellier en fait les frais : prise par les protestants, sa citadelle est rasée. Les catholiques en font ensuite le siège, mais la paix est signée à Bergerac le 17 septembre, elle reprend les conditions de l’édit de Beaulieu en atténuant les avantages des protestants.
La septième guerre porte le nom de guerre des amoureux. Pourquoi ? Parce que, à Nérac où vit la cour d’Henri de Navarre, les affaires amoureuses vont bon train ! Henri fait tourner la tête des filles d’honneur de sa femme Margot qui n’est pas en reste et fait tourner la tête de bien des hommes… Henri III qui entend parler de cette pagaille amoureuse s’en moque devant qui veut l’entendre. Mais sa sœur Margot l’apprend, s’en vexe : elle pousse ses amies à exciter leurs hommes contre le roi Henri III. Et voilà pourquoi la septième guerre de religion a eu lieu, et qu’elle s’appelle
Quand Margot…
Ravissante, élancée, élégante, brune, mais portant une perruque presque rousse – la mode étant au blond –, Margot, la reine Margot, l’épouse d’Henri de Navarre, le futur Henri IV, n’a pas son pareil pour séduire et faire chavirer le cœur des hommes. De plus, elle est cultivée, écrit des vers, des nouvelles. Ses liaisons amoureuses ne se comptent plus – on prétend même à l’époque que le bel Henri de Guise le catholique ferait partie de la liste. Trop, c’est trop ! Elle est exilée à Nérac, en Navarre, à la cour de son mari. Là-bas, elle se lasse d’une vie conjugale houleuse, et décide de devenir nomade : elle se fait recevoir de château en château, jusqu’au jour où, considérant déplacé son comportement, notamment ses frasques amoureuses, la reine la fait placer en résidence forcée à Usson en Auvergne. Elle y poursuit en toute tranquillité ses excès.
Elle divorce en 1599, revient en 1605 à Paris d’où elle avait été chassée. Accueillie à bras ouverts par Marie de Médicis, sa remplaçante auprès d’Henri IV, elle est d’autant mieux acceptée par les Parisiens qu’elle se montre aimable et surtout charitable en toute occasion. Elle perd ses cheveux, ses dents, mais on lui prête encore des aventures galantes, jusqu’au jour de sa mort, le 27 mars 1615, avant sa résurrection sous la plume de Dumas au XIXe
siècle. Dumas qui lui attribue l’hypocoristique dont nous usons, attendris et fascinés : Margot !Le 10 juin 1584, François d’Alençon, le frère du roi – Monsieur –, meurt de tuberculose. Aussitôt, les passions se rallument car Henri III n’ayant pas d’enfant, la succession est ouverte. Qui peut y prétendre ?
Dans le cœur des Français, le Béarnais Henri de Navarre pourrait être le bienvenu, s’il n’était protestant ! Prudemment, pourtant, Henri de Navarre n’abjure pas immédiatement. Il ne veut pas s’aliéner son parti, et ne veut pas risquer le refus de l’autre. Il propose simplement son appui à Henri III. Les Guise, eux, reprennent du service : ils attisent les appétits de la ligue catholique qu’ils ont constituée. Ils signent avec l’Espagne un traité secret : contre 50 000 écus mensuels, le duc de Guise s’engage à tout faire pour que le cardinal de Bourbon devienne roi si Henri III disparaît. Et bientôt, ils passent à l’attaque en s’emparant de plusieurs villes !