En 1592, le roi marie Gabrielle à un seigneur complaisant : Nicolas d’Amerval. Gabrielle est de tous les déplacements du roi qui la comble de cadeaux. C’est elle qui va le convaincre de se convertir au catholicisme en 1593, et d’entrer ainsi dans Paris ! En 1594 naît leur premier fils : César, le futur duc de Vendôme. Deux autres naissances vont se succéder, celle de Catherine Henriette et celle d’Alexandre. Gabrielle est enceinte de sept mois lorsque son mariage avec Henri est sur le point d’aboutir, malgré l’opposition du pape. Mais, dans la nuit du 9 au 10 avril 1599, à quelques heures de la cérémonie nuptiale, Gabrielle est prise de convulsions dues à une crise d’éclampsie. Elle meurt au petit matin, à vingt-six ans. Henri IV, lorsqu’il apprend la disparition de sa maîtresse en est profondément affligé. Il déclare : « La racine de mon cœur est morte ! »
Chapitre 10
1594 à 1658 : L’apparence de la paixLe bon roi Henri, le Vert-Galant, le Béarnais, à ces trois noms correspond un seul souverain : Henri IV. Habilement il ramène dans un royaume exsangue la paix religieuse en signant l’édit de Nantes qui accorde la liberté de culte aux protestants. L’agriculture et l’économie vont prospérer grâce à Sully et Laffemas. L’œuvre du bon roi Henri est tragiquement interrompue un jour de mai 1610…
Petit retour en arrière pour voir Henri IV se convertir au catholicisme, le 25 juillet 1593 dans l’église de l’abbaye de Saint-Denis où le reçoit l’archevêque de Bourges. Le 25 février 1594, il est sacré roi dans la cathédrale de Chartres. Pourquoi Chartres ? Parce que Reims est encore aux mains des ligueurs catholiques extrémistes qui ne veulent toujours pas admettre pour roi Henri le Béarnais pourtant converti à leur religion, alors que la plupart des grandes villes de France se sont ralliées à son panache blanc ! Peu à peu, les Espagnols catholiques qui protègent les ligueurs sont invités à repartir au soleil ibère. Mais Paris reste encore à conquérir !
La capitale est gouvernée par seize chefs ligueurs, un par quartier – d’où leur nom : les Seize. Ils fanatisent les Parisiens par l’intermédiaire du clergé ; ceux qui sont soupçonnés de complaisance avec les protestants sont pendus ! Mayenne perd peu à peu le contrôle de la situation. Il se retire à Soissons avec toute sa famille, prétendant qu’il va attendre le secours des Pays-Bas. C’est alors que les fidèles d’Henri IV entrent en contact avec le gouverneur militaire de Paris : Charles de Cossé-Brissac. Contre 200 000 écus et un bâton de maréchal, il accepte de laisser ouverte une porte de Paris par laquelle Henri pourra s’aventurer !