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L’uniforme qui a délaissé le pantalon garance se fond dans un paysage où la mort peut tomber à tout instant, tomber ou planer en vagues de brume jaune : le terrible gaz moutarde, l’ypérite.


1915 : cent mille morts pour cinq kilomètres

L’année 1915 est celle des efforts multipliés, sans grand résultat. Le front occidental s’étend de la mer du Nord à la frontière suisse, immobile ! Du 15 février au 18 mars, l’offensive lancée par les Français en Champagne échoue. Le 22 avril, près d’Ypres, en Belgique, les Allemands, malgré l’interdiction qui en est faite par le pacte de La Haye datant de 1899, utilisent, lors d’une attaque, un gaz dont l’emploi va sa généraliser sous le nom de gaz moutarde. On va aussi l’appeler l’ypérite – du nom d’Ypres, où les Allemands l’utilisent pour la première fois, le 22 avril 1915. Ce gaz détruit bronches et poumons en quelques instants, ou bien laisse des séquelles atroces qui font mourir à petit feu ceux qui en ont été victimes. L’effet de ces gaz, parfois, se retourne contre ceux qui en font usage, lorsque le vent change brusquement de direction. Du 9 mai au 18 juin, des offensives alliées sont lancées en Artois. Cinq kilomètres de terrain – parfois davantage, parfois moins selon le lieu – peuvent coûter jusqu’à 100 000 morts !

Un casque, des bandes molletières…

En juillet 1915, le soldat français, dont la tête était couverte d’un képi d’étoffe renforcée, bénéficie d’un vrai casque, le modèle Adrian. Les officiers ont enfin admis que le rouge garance du pantalon des soldats n’était pas la meilleure façon de camoufler leurs troupes : l’uniforme est maintenant bleu horizon. Cet uniforme comporte un élément singulier qui a irrité des générations de militaires tant son utilisation peut être malaisée : les bandes molletières ! Ce sont des bandes de drap dont il faut entourer les mollets, en serrant juste assez pour que l’ensemble ne tombe pas en accordéon sur les chevilles, ralentissant marches et manœuvres ! Elles resteront en usage jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale où elles seront remplacées non par des bottes, mais par des guêtres.


25 septembre au 6 octobre : Champagne et Artois

Le nouvel équipement n’a aucun effet sur les offensives françaises en Champagne et en Artois, lancées du 25 septembre au 6 octobre 1915. Sur le front de l’Orient, les alliés tentent en février 1915 une expédition dans les Dardanelles pour prendre Istanbul. De mai à septembre, les Russes subissent des pertes considérables contre les Austro-Russes. Le 23 mai, l’Italie entre en guerre contre les empires centraux. Le 6 octobre, la Serbie est envahie par les Allemands. Le 12 octobre, les Français débarquent à Salonique afin de limiter l’avance allemande dans les Balkans.


1916 : Verdun !

Presque toutes les familles de France ont un ancêtre qui a fait Verdun. Cette bataille a commencé en février 1916. Interrompue en juillet, elle ne s’est vraiment terminée qu’en décembre, le front n’ayant quasiment pas bougé. 1916, c’est aussi la bataille de la Somme.


21 février 1916 : en neuf heures, des millions d’obus !

Il faut rompre le front, par tous les moyens. En janvier 1916, Falkenhayn, le général allemand, décide de porter un coup décisif à l’armée française, de la saigner à blanc. Il décide d’atteindre Verdun dont il est tout proche ! Fin décembre 1915, Joffre a commencé à préparer, avec les autres généraux, une offensive prévue pour l’été : les franco-britanniques devront rompre le front dans la Somme, sur une largeur d’une trentaine de kilomètres. Falkenhayn n’attend pas l’été, il passe à l’action le 21 février 1916, à sept heures quinze. La préparation d’artillerie va durer neuf heures ! Lorsqu’elle se termine, vers seize heures, plusieurs millions d’obus ont été tirés. L’infanterie allemande entre en action immédiatement après, bousculant ce qui reste des première et deuxième lignes françaises. Pour la première fois, des lance-flammes sont utilisés.


Pétain : « Courage, on les aura ! »

Les 23 et 24 février, les Allemands avancent, s’approchent de Verdun. Le 25, ils s’emparent du fort de Douaumont. Pétain prend alors la direction des opérations dans ce secteur, clamant le célèbre : « Courage, on les aura ! » En 24 heures, 6 000 camions montent vers le front afin d’y conduire des troupes fraîches. Ils empruntent une route qui va prendre le nom de Voie sacrée. Pétain va organiser les attaques de sorte que s’y succèdent sans cesse de nouveaux effectifs : c’est le tourniquet – ou la noria – des combattants. Il ordonne de tenir à tout prix. À quel prix ! Il n’y a pas - au début de la bataille – de tranchées, seuls les trous d’obus servent de refuge ; les arbres sont hachés, déchiquetés, les terres parcourues de monstrueux labours ; et les hommes agonisent dans ce paysage sans nom !

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