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La tuerie du Chemin des Dames déclenche – comme le laisse entendre la chanson – des grèves, davantage même, des mutineries. Les soldats ne supportent pas d’être poussés à la mort comme du bétail, ils ne supportent plus de voir, lorsqu’ils vont en permission, les embusqués qui font la fête et les regardent parfois avec mépris ou ironie. Deux régiments entiers se révoltent et menacent de marcher sur Paris pour demander au Parlement une paix immédiate. Des officiers qui interviennent pour tenter de ramener l’ordre sont pris à partie. Au début de juin 1917, un général reçoit même des pierres, sa fourragère et ses étoiles sont arrachées !


Novembre 1917 : Clemenceau, le Père la victoire

À l’arrière – Rennes, Paris – des grèves éclatent. Nivelle est relevé de ses fonctions. Pétain le remplace. La répression commence : 554 condamnations à mort sont prononcées. Quarante-neuf soldats sont exécutés. Pétain s’efforce par la suite d’améliorer le quotidien de ces combattants de vingt ans, les poilus, le rythme des permissions s’accélère, les repas et les cantonnements s’améliorent. Mais le défaitisme persiste. C’est alors que Poincaré, le président de la République, fait appel à Clemenceau. Celui-ci, très populaire auprès des soldats – il publie un journal où il ridiculise les généraux incompétents –, se met à visiter les tranchées, appuyé sur sa canne, répétant partout, près des soldats ou à l’Assemblée : « Ma politique intérieure : je fais la guerre ; ma politique extérieure : je fais la guerre ! » Il y gagnera le titre de « Père la victoire ». En attendant, la guerre continue.

Le front en 1914 et 1917


1918 : l’intervention américaine, l’armistice

Le 13 juin 1917, les premiers contingents américains débarquent à Boulogne. Ils sont commandés par le général Pershing. Les Américains n’ont pas accepté que 128 des leurs périssent dans le naufrage du paquebot anglais Lusitania, coulé par un sous-marin allemand, le 7 mai 1915, près des côtes irlandaises. Ils ont demandé réparation à l’Allemagne qui n’a rien voulu entendre, intensifiant au contraire sa guerre sous-marine.


L’énorme Krupp : la Grosse Bertha

Entre juillet et novembre, les Britanniques qui ont engagé la bataille d’Ypres ne réussissent pas à dégager les côtes de Flandre. Le 21 mars 1918, les Allemands lancent une offensive qu’ils espèrent décisive en Picardie. Leur avancée est telle qu’ils menacent la coordination des troupes alliées. Les 24 et 25 mars, ils atteignent la Somme. De la colline de Montjoie près de Crépyen-Valois, ils commencent à bombarder la capitale avec des canons lançant d’énormes obus de 220 mm, longue portée – l’un de ces canons est surnommé la Grosse Bertha par les Parisiens, du prénom de la fille du fabricant : Krupp. Le 29 mars, la Grosse Bertha envoie sur le toit de l’église Saint-Gervais un obus qui crève le plafond et éclate parmi les fidèles, en pleine cérémonie du vendredi saint. Le bilan est terrible : quatre-vingt-onze morts, des dizaines de blessés ! Les bombardements se poursuivent jusqu’au 16 septembre ; ils font plusieurs centaines de morts.


Un million d’Américains en renfort

Les Allemands accumulent les victoires. Du 27 au 30 mai, ils déclenchent une nouvelle offensive du Chemin des Dames. Ils atteignent la Marne, à soixante kilomètres de Paris ! Le 30, ils surprennent Foch – nommé généralissime des armées alliées le 26 mars – et font 60 000 prisonniers ! Mais le 18 juillet 1918, la contre-attaque alliée est lancée. Six cents avions, et, surtout, 1 000 chars – des Renault, maniables, moins massifs que les premiers dont le réservoir d’essence était situé à l’avant… – vont soutenir l’attaque. Un million d’Américains sont présents aux côtés des Anglais, des Français et de tous ceux qui sont venus des colonies prêter main forte à la métropole.

Onze heures du matin, le 11 novembre 1918…

Les Allemands menacés d’encerclement reculent. Ils vont se retrouver à la fin du mois d’août à leur point de départ, la ligne Hindenburg. C’est la déroute. Les alliés conduisent en Artois une dernière offensive victorieuse. L’armistice est signé le 11 novembre, à six heures du matin, dans le wagon du maréchal Foch qui est stationné dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne. Le cessez le feu est appliqué à onze heures. Les cloches se mettent à sonner partout en France. La joie domine sans doute, mais pour les femmes qui ont perdu leur mari, pour les pères et mères dont les fils ne reviendront pas – attardez-vous devant un monument aux morts : parfois, quatre ou cinq noms identiques se suivent, ce sont souvent quatre ou cinq frères – la victoire est celle des larmes, de la douleur, sans fin.


Chapitre 201919 à 1939 : L’entre-deux-guerres : des crises successives


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