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Le bilan de cette bataille qui a duré dix mois est terrible : du côté français, on compte 378 777 morts, blessés ou disparus ; du côté allemand, 335 000. Entre le 21 février et le mois de juillet 1916, les Allemands ont labouré le secteur de Verdun en y lançant près de vingt-cinq millions d’obus de 120 mm ! Les Français ont riposté au moyen de dix millions d’obus de 75 mm. Le 25 décembre 1916, les positions des deux camps étaient les mêmes qu’en février…


1917 : le Chemin des Dames, les mutineries

Le général Nivelle lance, en 1917, l’offensive du Chemin des Dames. C’est une telle boucherie que des mutineries vont se déclencher dans l’armée, durement réprimées.


La paix ? Jamais !

Deux années ! Deux années pour rien ! Le front ne bouge pas, la guerre de position dure et se profile dans une sorte de flou effrayant où disparaissent les jeunes générations. L’hémorragie est déjà énorme : des millions de morts en Europe. Et la fin de cette folie ne s’annonce d’aucune façon. Dans les troupes, une propagande pacifiste se développe, notamment par l’intermédiaire de journaux comme le Bonnet Rouge. Au mois de janvier, les Allemands font des offres de paix, mais, parce qu’ils réclament les minerais de fer de Lorraine, elles échouent ! Au mois de mars, le prince Sixte de Bourbon-Parme s’efforce de négocier la paix avec l’Autriche – le nouvel empereur, Charles, est son beau-frère. Vains efforts : la France et l’Angleterre déclarent ne pas vouloir négocier avec l’Autriche, mais vouloir la fin des empires centraux. La guerre va donc continuer. Une nouvelle offensive se prépare du côté français – une de plus.


« C’est à Craonne, sur le plateau… »

Entre Cerny-en-Laonnois et Craonne, une crête s’élève, entre deux rivières, l’Aisne et l’Ailette. C’est là qu’au XVIIIe siècle, Louis XV avait fait ouvrir et entretenir un chemin qui permettait à ses filles – les Dames de France – de regagner leur château de Bove. C’est là que va se dérouler la nouvelle offensive contre les Allemands. Le site du Chemin des Dames constitue une sorte de barrage naturel, avec des pentes abruptes dont il faudrait tenir compte. Mais Nivelle ne se préoccupe guère du terrain. Il est persuadé de l’emporter facilement. Sa solution ? Une préparation d’artillerie, puis l’attaque menée par l’infanterie. On ne peut imaginer plus simple. Hélas, les Allemands sont mis au courant des projets français. Ils renforcent discrètement leurs effectifs, construisent des casemates bétonnées sous lesquelles sont dissimulées des mitrailleuses, leurs abris sont creusés à dix ou quinze mètres de profondeur. Lancer des hommes contre ce dispositif, c’est courir au suicide !

«… qu’on doit laisser sa peau ! »

Pourtant, au matin du 16 avril 1917, Nivelle ordonne sa préparation d’artillerie qui atteint les premières lignes ennemies, mais ne produit pas l’effet escompté. L’infanterie française est alors lancée contre les pentes du Chemin des Dames. Les mitrailleuses allemandes se dévoilent et se déchaînent. Les soldats tombent par milliers sous leurs tirs croisés. Au soir de l’attaque, des régiments entiers ont disparu ! Les fantassins survivants se terrent au bas des pentes où les cherchent les balles des mitrailleuses qui ne cessent de tirer. Derrière, les ordres sont les ordres : il faut avancer ! À la fin du premier assaut, 40 000 Français sont tombés sous les balles. Nivelle persiste, il s’obstine pendant six semaines. C’est un désastre, les pertes sont énormes : 270 000 hommes !


La chanson de Craonne

L’inutile boucherie de Nivelle met au plus bas le moral des soldats. Née à Verdun, cette chanson est adaptée pour la bataille du Chemin des Dames, pour Craonne, en particulier, où les combats ont été les plus meurtriers : « Adieu la vie, adieu l’amour / Adieu toutes les femmes. C’est bien fini, c’est pour toujours / De cette guerre infâme. C’est à Craonne, sur le plateau / Qu’on doit laisser sa peau / Car nous sommes tous condamnés /Nous sommes les sacrifiés. /C’est malheureux d’voir sur les grands boul’vards / Tous ces gros qui font leur foire / Au lieu de s’cacher, tous ces embusqués / F’raient mieux d’monter aux tranchées / Pour défendr’leurs biens, car nous n’avons rien / Nous autr’s, les pauvr’s purotins. / Tous les camarades sont enterrés là / Pour défendr’les biens de ces messieurs-là / Ceux qu’ont l’pognon, ceux-là r’viendront / Car c’est pour eux qu’on crève / Mais c’est fini, car les trouffions / Vont tous se mettre en grève / Ce s’ra votre tour, messieurs les gros, / De monter sur l’plateau, / Car si vous voulez la guerre, / Payez-la de votre peau ! » Les mutineries de 1917 vont bientôt suivre.

1917 : quarante-neuf mutins fusillés

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