Les forces de l’opposition refusent leur défaite. Le 17 juillet 1936, elles organisent un soulèvement militaire, sous la direction du général Franco. Hitler, le nazi, Mussolini, le fasciste italien, Salazar, le dictateur portugais, apportent leur soutien à Franco : plus de 100 000 soldats, des centaines d’avions de combat, de blindés, de canons, des tonnes de munitions, et des instructeurs militaires. L’Andalousie, la Galice, les Asturies, la Navarre, et la vieille Castille sont gagnées par les nationalistes. Madrid et Barcelone et le Pays basque constituent le cœur de la résistance républicaine.
La guerre civile espagnole va servir aux armées allemandes et italiennes de terrain d’expérimentation pour les armes et les nouvelles techniques de terreur sur les populations. Ainsi, le 26 avril 1937, les cinquante appareils de la légion Condor – unité allemande chargée de répandre la terreur – expérimentent l’attaque en piqué sur la petite ville de Guernica, près de Bilbao, dans le Pays basque. Les cinquante tonnes de bombes incendiaires lâchées en deux heures et demie font près de 2 000 morts parmi une population où se trouvaient de nombreux réfugiés espérant gagner la France par le train.
Finalement, la dictature franquiste va l’emporter, face à des républicains qui manquent d’unité dans leur idéologie – les communistes et les anarchistes tentant mutuellement de se supprimer ! Franco maintiendra son régime jusqu’en 1975, désignant pour lui succéder le roi Juan Carlos de Bourbon.
L’extrême droite, favorable à une intervention de la France aux côté des nationalistes espagnols de Franco, contre les républicains, se déchaîne contre le gouvernement de Léon Blum. Celui-ci décide alors la dissolution du groupe nationaliste les Croix de feu, du colonel Laroque, groupe formé en 1927, et qui rassemble ceux qui ont reçu une croix pour leur bravoure au feu pendant la guerre de 14. Cette dissolution, placée sous la responsabilité du ministre de l’Intérieur Roger Salengro, rend encore plus virulente la presse d’extrême-droite, notamment le périodique
Harcelé sans cesse par la droite, Léon Blum est attaqué par la gauche en 1937 : les communistes lui reprochent de maintenir son refus d’intervenir dans la guerre d’Espagne, les radicaux n’admettent pas qu’il éprouve le besoin de faire une pause face aux revendications sociales. En juin 1937, son gouvernement est renversé. Le Front populaire se maintient cependant jusqu’en avril 1938. Édouard Daladier forme alors un gouvernement radical allié à la droite. Aussitôt, les capitaux reviennent, et reviennent d’autant plus vite que Daladier a décidé, en accord avec l’Angleterre et les États-Unis, une dévaluation du franc de 12 %. Les capitaux de retour, l’activité industrielle reprend, surtout celle de l’armement.
Sur l’initiative de Mussolini, Chamberlain l’Anglais et Daladier le Français vont rencontrer Adolf Hitler à Munich afin d’arrêter l’engrenage conduisant à une nouvelle guerre européenne. Cette rencontre se déroule à Munich les 29 et 30 septembre 1938.