Dien-Bièn-Phu, le 7 mai 1954
La Seconde Guerre mondiale favorise, en Indochine, l’émergence d’un homme politique formé au communisme en France : Ho-Chi-Minh. Il crée un front de résistance au colonialisme dans son pays qui s’identifie alors à la cause communiste : le Viêt-minh. Profitant de la confusion qui règne en France et en Europe en 1945, il proclame l’indépendance du Viêt Nam à Hanoi, jugeant inadmissible l’exploitation économique de son peuple par les Français. Les responsables politiques, en France, hésitent sur l’attitude à adopter, certains préférant la négociation à l’affrontement. Celui-ci intervient cependant sous la forme du bombardement de Haiphong, le 23 novembre 1946. Ho-Chi-Minh prend le maquis, la guerre commence le 19 décembre suivant.
Après 1949, les Vietnamiens, qui utilisent une forme de guérilla très efficace, bénéficient de l’aide de la Chine communiste. Cette guerre apparaît alors comme le double fer de lance de la guerre froide – les États-Unis venant en aide à la France. L’armée française subit des revers successifs. En janvier 1954, plus de 12 000 soldats sont encerclés par le Viêt-minh dans la plaine de Dien-Bièn-Phu, choisie comme point de fixation par les Français afin d’épuiser les forces ennemies. En réalité, ce sont les Français qui subissent un désastre et doivent se rendre le 7 mai 1954. Sur les 12 000 hommes, 5 000 sont morts, 5 000 autres, prisonniers, mourront dans les semaines qui suivront.
Pierre Mendès-France parvient en un mois à la signature des accords de Genève : le 17e
parallèle partage le Viêt Nam en deux. Au nord, la République démocratique, de régime communiste, et au sud, un régime proaméricain, les États-Unis prenant la relève de la France. Le Laos et le Cambodge deviennent indépendants. Les derniers soldats français quittent Hanoi le 9 octobre 1954. Le 5 février 1955, après s’être fréquemment opposé au parlement, Mendès-France démissionne.En Afrique, la Tunisie et le Maroc deviennent indépendants en 1956, les États africains le sont en 1960, conservant avec la France de solides liens politiques, économiques et culturels.
En 1952, le président du Conseil qui succède au gouvernement d’Edgar Faure – qui voulait augmenter les impôts de 15 % – s’appelle Antoine Pinay. Presque aussitôt sa nomination, il trouve un excellent moyen de drainer de l’argent : l’émission de l’emprunt qui porte son nom, un emprunt à 3,5 %, indexé sur l’or, mais surtout exonéré des droits de succession ! C’est la ruée sur cet emprunt Pinay qui permet à « l’homme au chapeau » de restaurer le franc, d’endiguer l’inflation et de réduire les dépenses publiques. Pinay deviendra, au fil du temps, un thaumaturge – un faiseur de miracles – qu’on va consulter comme un oracle dès que la monnaie se convulsionne. En attendant, son cabinet est bientôt renversé. En 1958, il devient ministre des Finances. Son action aboutit en 1960 à la création du nouveau franc : cent francs ne valent plus qu’un franc. Outre l’efficacité économique de cette mesure, il faut admettre que ses conséquences sur les capacités personnelles des Français en arithmétique ne furent pas négligeables…
Des attentats en 1954 en Algérie, la rébellion armée qui s’étend en Kabylie et dans le Nord-Constantinois : la guerre d’Algérie commence…