L’
Algérie devient indépendante dans la douleur et dans la tragédie. De Gaulle ensuite organise la France en tentant de lui donner son indépendance par rapport aux États-Unis. En 1968, le mouvement contestataire du monde étudiant, puis du monde ouvrier, le déstabilise. Son projet de régionalisation lui est fatal en 1969.
Une solution pour l’Algérie
C’est pour se retrouver face au devenir de l’Algérie que Charles de Gaulle sort de sa retraite de Colombey-Les-Deux-Églises. Il faut d’urgence mettre en place une nouvelle constitution, ce sera celle de la Ve
République qui est encore la nôtre.
La Ve
République : place au président !Charles de Gaulle fait préparer par l’un de ses fidèles, Michel Debré, ministre de la Justice, une nouvelle constitution qui est présentée publiquement le 4 septembre 1958, place de… la République. Soumise aux Français par référendum, elle est massivement approuvée – 79,26 % de oui. La Ve
République vient de voir le jour ! La nouvelle constitution accorde au président de la République une place importante. Il est élu pour sept ans, par un collège de 80 000 grands électeurs – l’élection au suffrage universel sera décidée plus tard, par référendum, le 28 octobre 1962 : 61,75 % de oui. Cette constitution précise que :
Le président peut dissoudre l’Assemblée nationale, soumettre aux Français certains projets de loi au moyen du référendum, et détenir les pleins pouvoirs en cas de menace exceptionnelle.
Le président nomme tous les ministres à la tête desquels on ne trouve plus le président du Conseil, mais le Premier ministre.
L’Assemblée nationale, qui vote les lois, peut contrôler le gouvernement par des motions de censure ou par la question de confiance.
Le gouvernement dispose, lui, d’un article de la constitution lui permettant d’engager sa responsabilité si l’Assemblée est réticente : le 49.3. Les députés peuvent alors voter une motion de censure, et ainsi de suite…
L’Algérie : vers les accords d’Évian
Deux tendances opposées s’affrontent jusqu’aux accords d’Évian en 1962 : l’autodétermination décidée par le général de Gaulle, et l’Algérie française, désirée par la population européenne. Après le putsch des généraux français qui tentent de prendre le pouvoir dans la capitale algérienne, l’opposition au projet du président de la République devient clandestine et violente, avec l’OAS. Jusqu’à la signature des accords, suivie de l’arrivée de centaines de milliers de rapatriés…
Pour l’Algérie, quel devenir ?
L’Algérie : de Gaulle semble d’abord favorable à l’Algérie française. Il propose la « paix des braves » ainsi que des réformes économiques et sociales. Mais ces propositions n’ont aucun effet sur les Algériens. De Gaulle commence alors à parler d’autodétermination – le droit pour les Algériens de décider de leur avenir. Les Européens manifestent leur opposition au projet : le 24 janvier 1960, une émeute fait vingt-deux morts dans le quartier des facultés à Alger. Des barricades se dressent dans la ville. L’armée n’intervient pas – le général Massu n’avait-il pas déclaré qu’elle était hostile à l’autodétermination, et favorable à l’Algérie française ? Mais de Gaulle reste ferme.
20 février 1961 : Pierre Lagaillarde fonde l’OAS
Finalement, les émeutiers abandonnent la partie et, le 2 février, Pierre Lagaillarde en tête – l’instigateur du mouvement – se rendent aux forces de l’ordre. Le référendum sur l’autodétermination en Algérie a lieu le 8 janvier 1961. Le oui l’emporte avec 75 % des suffrages. Le 16 janvier, le GPRA annonce qu’il est prêt à négocier avec la France, un de ses représentants va rencontrer en secret Georges Pompidou. De son côté, Pierre Lagaillarde, réfugié en Espagne, fonde, le 20 février 1961, l’Organisation de l’armée secrète (l’OAS) destinée à agir par tous les moyens pour que l’Algérie demeure française.
22 avril 1961 : Challe, Zeller, Jouhaud, Salan…
« Le cœur parfaitement tranquille. » C’est ainsi que de Gaulle qualifie son sentiment, le 11 avril 1961, lorsqu’on lui demande de quelle façon il envisage l’indépendance de l’Algérie. Parmi ceux qui l’entendent et refusent l’éventualité de l’indépendance, trois généraux, Challe, Zeller et Jouhaud, vont tenter de rééditer le coup de force de Massu et Salan du 13 mai 1958 : le 22 avril 1961, aidés de parachutistes, ils se rendent maîtres du gouvernement général d’Alger, arrêtent le ministre Robert Buron qui se trouvait là en mission et reçoivent le renfort de Salan qui arrive d’Espagne où il s’était réfugié. La population européenne est enthousiaste, mais ils ne sont guère suivis.
« Un quarteron de généraux en retraite… »