Il va engloutir des sommes considérables dans cette construction, sacrifiant même le remboursement des sommes dues à l’Espagne pour la libération de ses fils otages à sa place… En 1527, il projette de faire détourner la Loire afin qu’elle passe au pied du château ! Le projet est finalement abandonné, et c’est le petit Cosson, modeste cours d’eau, qui fera l’affaire. En 1545, le logis royal est achevé. François Ier
meurt deux ans plus tard. Louis XIV y séjourne neuf fois entre 1660 et 1685, Molière y fait jouer pour la première foisChenonceaux ! L’incroyable vision d’un double château dans le reflet du Cher traversé : celui de l’air et celui de l’eau. Sa pierre blanche est entourée de verdure, ses arches plongent vers le ciel, vers l’infini. Élégant, fin, mystérieux, il porte bien son nom : le château des dames !
La construction de Chenonceaux commence en 1512 par l’arasement d’un ancien moulin dont seul le donjon est conservé. Thomas Bohier, l’intendant des Finances de François Ier
a décidé de faire construire selon les plans qu’il a imaginés un nouveau château. En réalité, c’est sa femme, Catherine Briçonnet, qui va surtout guider la progression des travaux. À la mort de ses parents endettés jusqu’au cou – et pour cause… – leur fils lègue Chenonceaux à François Ier qui va y séjourner régulièrement. Son fils Henri II le donne ensuite à celle qui l’a séduit pour la vie, bien qu’elle soit de vingt ans son aînée : Diane de Poitiers. C’est elle qui fait construire le pont aux cinq arches reliant le château à l’autre rive du Cher. Mais en 1559, Henri II meurt dans un tournoi. Dehors, Diane !Catherine de Médicis, la reine, épouse de feu Henri II, reprend le château, y fait de fréquents séjours – visitez son cabinet vert, une petite merveille ! Elle fait élever sur toute la longueur du pont (soixante mètres) une galerie à double étage. Des fêtes somptueuses, des bals magnifiques y sont donnés. Le temps de la tristesse vient ensuite : Louise de Lorraine, qui avait reçu de Catherine le château de Chenonceaux en héritage, va pleurer jusqu’à la fin de sa vie la tragique disparition de son époux Henri III, assassiné par le moine Jacques Clément. Sur le Cher, ne manquez pas la promenade en barque ! Dans le reflet des frondaisons sur les eaux tranquilles apparaîtront, dans votre rêverie, les visages apaisés des dames du temps passé.
Vers 1200, entre Tours et Chinon, au milieu d’une magnifique forêt, le seigneur de Ridel, armé chevalier par Philippe Auguste, fit bâtir un puissant château au lieu-dit Azay. En 1418, en pleine lutte entre les Armagnacs et les Bourguignons, Charles VII est conspué, alors qu’il est de passage à Azay, par la garnison bourguignonne ! La vengeance est terrible : le château est assiégé, investi puis brûlé ! Les 400 soldats qu’il abrite sont exécutés ! Cette répression demeure dans le nom même du lieu jusqu’au XVIIIe
siècle : Azay-le-Brûlé.Le château actuel a été construit entre 1518 et 1527, sur une petite île de l’Indre. Il est l’œuvre du couple Berthelot : tourelles d’angle en surplomb, hautes cheminées, toit élevé, chemin de ronde à mâchicoulis (en avancée par rapport à la muraille, afin de « mâcher le cou » des ennemis). Philippa Lesbahy, l’épouse, l’a rêvé, Gilles, le mari, l’a fait – payé plus exactement… En 1528, François Ier
qui le trouve à son goût le confisque et l’offre à l’un de ses compagnons d’armes au retour d’Italie : Antoine Raffin. Le château appartient ensuite à plusieurs propriétaires. Il est racheté par l’État en 1905. Si vous allez le visiter, prenez la précaution, avant, de commencer à lire un conte de fées : il y trouvera tout naturellement sa place.