60 000 Gallo-Romains et barbares fédérés, et 50 000 Huns s’affrontaient aux Champs Catalauniques. Or, les historiens romains qui rapportent les faits font état d’un bilan extrêmement lourd, annonçant 165 000 morts ! Il faut donc croire qu’il n’y avait plus personne au matin du combat sur le champ de bataille, mais vraiment plus personne ! Et encore, le compte n’y est pas. Si on veut croire les historiens romains, il faut bien admettre que des Gallo-Romains ou des barbares ont accepté de mourir deux fois pour ne pas faire mentir les statistiques. À moins que les Romains qui n’étaient pas très forts en calcul aient effectué cette addition singulière : Hun + Hun = Huns…
Odoacre était roi des Hérules, une peuplade germanique. Mais, battu par les Ostrogoths (l’autre branche des Goths, nous n’avons parlé jusqu’à présent que des Wisigoths), il passe au service des Romains et devient chef de la garde germanique de l’empereur d’Occident à Rome. Il participe à la révolution qui porte Oreste au pouvoir, et place le fils de celui-ci, Romulus Augustulus, sur le trône de l’Empire.
En récompense de ses services, Odoacre réclame pour ses soldats des terres qui leur avaient été promises par Oreste. Mais celui-ci refuse ! Furieux, Odoacre décide de se venger : il attire les troupes d’Oreste à Pavie, et les écrase. Oreste est tué. Odoacre revient à Rome et dépose Romulus Augustulus qui n’est encore qu’un enfant. Conduit dans un couvent de Naples, Romulus Augustulus vivra sans aucun souci grâce à une énorme pension qui lui est allouée. Odoacre s’installe à Ravenne après avoir envoyé à l’empereur romain d’Orient Zénon les insignes de la fonction impériale. Ainsi, on peut considérer que la mort de cet Empire romain d’Occident marque la fin de l’Antiquité. C’est un Romulus qui avait fondé Rome, c’est un Romulus qui clôt son histoire conquérante. Bienvenue dans le Moyen Âge!
Un poète : Sidoine Apollinaire
Sidoine Apollinaire (et même saint Sidoine Apollinaire, puisque, chrétien, il fut évêque et canonisé) est né à Lyon en 431 et mort en 487. C’est le gendre d’un empereur romain éphémère : Avitus. Il vit dans un immense domaine à Avitacum en Auvergne. C’est là qu’il écrit de nombreux poèmes ou proses poétiques où il vante la douceur de la vie dans sa villa. Jugeons ensemble de la qualité de son inspiration : « Qu’il est doux dans ce lieu d’écouter vers midi le chant des cigales, et vers le soir, le coassement des grenouilles, puis, dans la nuit, le clairon des cygnes et des oies, plus tard, le chant du coq, le croassement des corbeaux saluant par trois fois les rougeurs de l’aurore, et, au point du jour, les plaintes de Philomèle dans les arbrisseaux… » Vous avez compris, c’est mignon tout plein…
La Gaule avant Clovis
Chapitre 3
476 à 768 : Bienvenue dans le Moyen Âge !Son arrière-grand-père s’appelle Clodion, son grand-père Mérovée, son père Childéric. Son nom ? Clovis ! Clovis, le roi des Francs…