Читаем L’Histoire de France pour les Nuls полностью

L’épisode de Roncevaux est tout simplement une défaite militaire ! Mais voilà, c’est bien difficile à admettre pour la mémoire collective qui choie son Charlemagne, lui pardonne tout et transforme la moindre de ses actions en acte héroïque ! Voilà l’histoire : Charlemagne revient d’Espagne ce 15 août 778. Il s’est fait battre à Pampelune, à Barcelone, à Saragosse, il a été trahi par son allié maure Soliman Ben Arabi ; bref, il rentre la tête basse ! À une quarantaine de kilomètres au nord de Pampelune, le gros de la troupe franchit le col d’Ibaneta – Roncevaux. De chaque côté du col, cachés derrière des pitons rocheux, comme dans les westerns, les Vascons, ancêtres des Basques, attendent. Ils savent que l’arrière-garde peu nombreuse encadre des dizaines de chariots qui sont chargés à ras bords des trésors de guerre et de vivres. Cette arrière-garde est commandée par Roland, par ailleurs commandant des Marches de Bretagne – une zone où les Francs sont installés, et qui correspond à l’Ille-et-Vilaine et la Loire-Atlantique actuelles.


Le mot d’ordre de Roland : « Honte à qui fuira ! »

Les Vascons fondent sur ce détachement isolé, massacrent tout le monde et repartent avec les chariots dans leurs montagnes. Avant de mourir, après une défense héroïque, Roland a saisi son épée Durendal, s’est réfugié sous un pin. Il tente de la briser, mais elle est si solide que c’est le rocher qui fend ! Ensuite, il sonne de l’olifant, une trompe en ivoire d’éléphant, afin d’appeler au secours Charlemagne. Il serait encore temps de sauver Roland. Et miraculeusement – dans la chanson de 1100 en tout cas… – Charlemagne entend l’olifant et le dit à Ganelon le félon, jaloux de l’affection de Charlemagne pour Roland. Ganelon dit à Charlemagne « Vous êtes un peu vieux, vous entendez mal », et cela se reproduit à deux reprises. La troisième fois, Charlemagne fait demi-tour, mais il est trop tard. Afin que ses Francs ne fussent pas dévalués aux yeux de la postérité, Roland leur avait dit : « Honte à qui fuira ! Il n’en manquera pas un devant la mort ! » À l’arrivée de Charlemagne, il n’en manque pas un : tous sont étendus sur le champ de bataille, sans vie. Et Ganelon, le félon ? Il fut mis à mort, évidemment. Vrai ? Non ! Ganelon, c’est de la chanson…


Ordre, travail, culture : le tiercé de Charles le Grand

Entouré des grands, les dignitaires du royaume, Charlemagne réfléchit à tout ce qui peut contribuer à améliorer l’existence de ceux dont il a la charge dans son royaume. Son souci est de permettre à chacun d’occuper la place que Dieu a prévue pour lui, ainsi que le suggère Saint Augustin dans le livre de chevet de Charlemagne : La Cité de Dieu.


Les missi dominici : des envoyés du maître

Charlemagne organise son royaume puis son empire de façon remarquable. Il envoie ses compagnons – ses comtes – dans des cités où ils ne sont pas établis par avance. Malgré la confiance qu’il leur accorde, il les fait surveiller par des envoyés spéciaux, les missi dominici, les envoyés du maître. Ils vont par deux, un laïc et un évêque ; ils sont chargés de faire appliquer les décisions prises par les grands du royaume réunis autour de Charlemagne, autrement dit, ils font appliquer les lois. Ils jouent aussi le rôle de juges. Partout, dans les moindres détails, de la date des semailles au nom des pommes en passant par le contrôle des prix, Charlemagne veille, Charlemagne est là.


Justice : on tranche dans le vif

Il ne fait pas bon pratiquer une forme de mendicité qu’on appelle la manche sous Charlemagne ! Il a horreur de la paresse et du laisser-aller. Il interdit qu’on fasse l’aumône aux mendiants valides et qui peuvent travailler. Il ne fait pas bon voler non plus : dans le capitulaire – un capitulaire est une loi écrite – publié lors de la onzième année de règne de Charlemagne, on apprend que :


L’auteur de tout méfait grave doit être condamné à mort.

Le droit d’asile lui est refusé dans les églises.

Celui qui ne respecte pas un serment, une promesse, aura la main tranchée.

Si un brigand est convaincu de vol, on lui arrache un œil.

S’il est convaincu de deux vols : on lui arrache un œil et on lui coupe le nez.

S’il est convaincu de trois vols, il est condamné à mort.

Continence quarante jours avant Noël

Il ne fait pas bon user de pratiques contraceptives contre nature, ou même simplement jugées déviantes. Par exemple, la position du missionnaire est seule autorisée – mais il est évident que les contrôles sont difficiles à effectuer et les amendes à dresser. L’Église conseille la continence quarante jours avant Noël, quarante jours avant pâques, la veille des grandes fêtes, les mercredis, les vendredis, les dimanches, cinq jours avant la communion…


À table, Charlemagne !

Перейти на страницу:

Все книги серии Pour les Nuls

Похожие книги

Аламут (ЛП)
Аламут (ЛП)

"При самом близоруком прочтении "Аламута", - пишет переводчик Майкл Биггинс в своем послесловии к этому изданию, - могут укрепиться некоторые стереотипные представления о Ближнем Востоке как об исключительном доме фанатиков и беспрекословных фундаменталистов... Но внимательные читатели должны уходить от "Аламута" совсем с другим ощущением".   Публикуя эту книгу, мы стремимся разрушить ненавистные стереотипы, а не укрепить их. Что мы отмечаем в "Аламуте", так это то, как автор показывает, что любой идеологией может манипулировать харизматичный лидер и превращать индивидуальные убеждения в фанатизм. Аламут можно рассматривать как аргумент против систем верований, которые лишают человека способности действовать и мыслить нравственно. Основные выводы из истории Хасана ибн Саббаха заключаются не в том, что ислам или религия по своей сути предрасполагают к терроризму, а в том, что любая идеология, будь то религиозная, националистическая или иная, может быть использована в драматических и опасных целях. Действительно, "Аламут" был написан в ответ на европейский политический климат 1938 года, когда на континенте набирали силу тоталитарные силы.   Мы надеемся, что мысли, убеждения и мотивы этих персонажей не воспринимаются как представление ислама или как доказательство того, что ислам потворствует насилию или террористам-самоубийцам. Доктрины, представленные в этой книге, включая высший девиз исмаилитов "Ничто не истинно, все дозволено", не соответствуют убеждениям большинства мусульман на протяжении веков, а скорее относительно небольшой секты.   Именно в таком духе мы предлагаем вам наше издание этой книги. Мы надеемся, что вы прочтете и оцените ее по достоинству.    

Владимир Бартол

Проза / Историческая проза