Louis III, roi en 879, mort en 882, à dix-neuf ans.
Carloman, roi en 879, conjointement avec son frère Louis III. Il meurt à dix-huit ans en 884.
Charles III le Gros, roi en 884, et même empereur – le dernier – qui abandonna Paris aux Normands. Souffrant de maux de tête invalidants, il fut trépané – on ouvrit la boîte crânienne pour vérifier l’intérieur… Sans résultat : aux migraines s’ajoutèrent des sautes d’humeur telles qu’il fallut congédier ce souverain imprévisible et l’envoyer finir ses jours dans une abbaye en Forêt-Noire en 888.
Trois Robertiens
Eudes, fils aîné de Robert le Fort, courageux contre les Normands, mais qui dut ou bien les payer pour qu’ils partent, ou bien les laisser aller vers la Bourgogne. Eudes est mort en 898.
Robert Ier
, le frère d’Eudes. Robert Ier prend le pouvoir pendant le règne de Charles le Simple, écarté. Règne éphémère puisqu’il se termine à la bataille de Soissons en 923 : Robert Ier y est tué. Raoul, beau-frère de Robert Ier
, mort en 936, sans héritier. et mis sur le trône en 923, à la place d’un Charles le Simple trop ambitieux. Raoul meurt en 936, sans héritier.Quatre Carolingiens
Charles III le Simple – rappelez-vous, celui que Rollon le Normand (le nordr mannr
: homme du nord) a fait tomber de son trône cul par-dessus tête ! Charles le Simple a été évincé par Robert Ier, puis par Raoul en 923. Emprisonné à Péronne, Charles le Simple y est mort en 929. Louis IV d’Outremer, le fils de Charles le Simple, débarqué d’Angleterre où il avait accompagné en 923 sa mère en fuite. Il devient roi, en 936, à la mort de Raoul. Louis IV d’Outremer est suivi comme son ombre par Hugues le Grand qui voudrait prendre la place, mais n’y parvient pas. Et puis ce Louis meurt en 954 de façon tragique : tué par un loup qu’il chassait.
Lothaire, fils de Louis IV d’Outremer, couronné à Reims en 954, très tôt mis en concurrence avec le futur Hugues Capet.
Louis V le Fainéant, l’ultime Carolingien, succède à son père Lothaire à la mort de celui-ci en 986. Mais il meurt d’un accident de chasse (décidément…) à vingt ans. Son surnom de fainéant est dû, non pas à une éventuelle tendance à la paresse, mais à la brièveté de son règne : il n’a pas eu le temps de faire grand-chose…
Gerbert d’Aurillac importe le zéro
Mine de rien, Gerbert d’Aurillac (940 - 1003) est celui qui a sans doute le plus changé notre vie quotidienne ! Jugez-en : élève dans le monastère clunisien d’Aurillac, Gerbert est envoyé poursuivre ses études en Catalogne où il découvre les travaux des savants arabes qui, pour la numération, utilisent le zéro. Les Arabes ont emprunté ce zéro aux Indiens chez lesquels ils vont commercer et qui nous ont légué aussi tous nos chiffres – chiffres indiens, dont la graphie seule est arabe, due aux savants de Kairouan. Les mots zéro
et chiffres ont la même racine indienne : sunya, devenu sifr en arabe, qui signifie le vide représenté par le petit cercle du zéro. L’importation des chiffres arabo-indiens permet progressivement de se défaire d’un système de calcul romain laborieux et difficile à lire. Imaginez vos comptes aujourd’hui en chiffres romains ! Gerbert s’intéresse à tout, à la médecine, à la littérature, à la musique, aux sciences, à l’astronomie. Il écrit plusieurs traités scientifiques. Archevêque de Reims en 991, il devint pape sous le nom de Sylvestre II en avril 999, quatre ans avant sa mort.
Hugues Capet élu roi de… Paris et d’Orléans
Capet ! Ce nom qui apparaît en 987 s’apprête à dévaler plus de 800 ans…
Roi Hugues, quel est ton domaine ?
Capet, un surnom donné à Hugues parce qu’il portait souvent la cape de Saint-Martin-de-Tours, une relique de celui qui donna la moitié de son manteau (l’autre moitié appartenant à l’armée romaine – sinon, il aurait tout donné, vous vous le rappelez sans doute, mais on peut le souligner une nouvelle fois…).
Tout petit mon domaine !
Or donc – sonnez trompettes – il y eut Hugues Capet, en 987 ! Hugues Capet est le fils de Hugues le Grand qui suivait comme son ombre les rois, désireux qu’il était d’accéder au trône, ou d’y faire monter l’un des siens. C’est fait avec ce fils Hugues qui inaugure le long règne des Capétiens. Et ce fils, prudent, prend la précaution, l’année de son accession au trône, de désigner son successeur, de le faire élire par les grands et de le faire sacrer. Roi Hugues, quel est ton domaine ? Tout petit, mon domaine royal, c’est-à-dire ce qui m’appartient et me rapporte des revenus ! Tout petit : une vingtaine d’évêchés, des seigneuries, le tout couvre de façon discontinue le bassin parisien ! Tout petit, pas tant que ça, Hugues. Roi Hugues Capet, roi de la France entière !
Je ne suis qu’un seigneur parmi d’autres