Pierre l’Ermite ouvre la voie aux barons vers Jérusalem, en passant par Constantinople que beaucoup ne dépasseront pas.
À Clermont est lancé le grand appel qui va mettre en mouvement une grande partie de l’Europe du Nord vers le tombeau du Christ tombé aux mains des infidèles, objectif idéal pour tous ceux, jeunes ou moins jeunes, qui se sentent à l’étroit dans leurs terres ou dans leur pays.
Le 27 novembre 1095, le pape Urbain II – Eudes de Chatillon, d’origine française – vient de clore le concile qu’il a ouvert le 18 novembre à Clermont, en Auvergne, la ville aux cinquante-quatre églises. On a beaucoup parlé, au cours de ce concile, des Lieux Saints de Jérusalem. Ces Lieux Saints, où se trouve le tombeau du Christ, sont occupés par les infidèles : les musulmans. En effet, tout a commencé en 1055 avec l’arrivée des Turcs. Le chef de la tribu des Seldjoucides, Togroulbeg, s’empare de Bagdad, puis vainc l’empereur byzantin romain Diogène en Arménie. Fait prisonnier, l’empereur est libéré, mais, auparavant, on lui crève les yeux. Plus d’empereur à Byzance pour les contrarier, les Turcs foncent sur Jérusalem qu’ils prennent aux Arabes en 1078, puis ils s’emparent d’Antioche qui appartenait aux Byzantins.
La situation est grave : le tombeau du Christ est devenu la propriété des musulmans ! Il faut aller le délivrer ! Il faut aussi donner à une population française en forte progression (elle passe de cinq millions en l’an 1000 à dix millions en 1200) des horizons nouveaux, faire prendre l’air aux jeunes nobles turbulents et tenter d’ouvrir des voies commerciales avec cet Orient tout proche et qu’on connaît si mal. «
Guillaume le Conquérant, fils de Robert et d’Arlette…
14 octobre 1066. Une troupe de chevaliers débarque en Angleterre. Ils sont Bretons, Flamands, Français. Mais les plus nombreux sont les Normands. Ils ont à leur tête Guillaume le Bâtard. Pourquoi le Bâtard ? Parce que son père, Robert, duc de Normandie et descendant de Rollon, a eu ce fils avec la fille d’un tanneur de Falaise, Arlette, en dehors de son mariage. Les 7 000 guerriers s’en vont combattre à Hastings Harold qui a pris la couronne anglaise alors qu’elle avait été promise à Guillaume par Édouard le Confesseur, son oncle, qui vient de mourir.
Harold s’est tranquillement installé sur la hauteur de Senhac, près de Hastings. Guillaume lance ses premiers assauts inefficaces. Il décide de s’engager dans la bataille. Mais une lance transperce son cheval et on le croit mort. Les Anglais rompent alors leurs rangs pour poursuivre les Normands saisis par un début de panique. À ce moment, Guillaume qui est bien vivant relève la visière de son casque. On le reconnaît. Tous ses soldats se rassemblent. Guillaume lui-même atteint le poste de commandement d’Harold qui se meurt, ayant reçu une flèche normande dans l’œil. C’est la déroute des Anglais, la victoire de Guillaume. À ce moment, l’adjectif