Читаем L’Histoire de France pour les Nuls полностью

Pourquoi les femmes partent-elles en croisade ? Parce que le roi, amoureux – ou prudent – a demandé la permission aux évêques d’emmener Aliénor sa belle épouse. Permission accordée ! Les barons en font autant, si bien que c’est une croisade des plus caquetantes qui s’ébranle de Metz, le dimanche de la Pentecôte 1147. Toutes sortes de désordres vont se produire et se reproduire pendant le voyage vers Constantinople : les croisés et croisées – qui traversent ici une acception accidentelle du terme – s’accordent des écarts dans la fidélité du couple avec tant d’allégresse et de conviction que les ecclésiastiques accompagnateurs en sont scandalisés ! La chasteté a dû, elle aussi, être barrée d’une croix.

1148 : il est blond, il est beau, Raymond !

Après avoir été reçus fastueusement à Constantinople, les croisés parviennent en Terre Sainte près d’Antioche en 1148. Et qui est là pour recevoir Aliénor ? Raymond ! Oncle Raymond de Poitiers ! Il est blond, il est beau, Raymond ! Et, forcément, puisque l’accueil se déroule non loin de la plage, il sent bon le sable chaud ! Et puis, en quelque sorte, il est un peu légionnaire puisqu’il est à la guerre… Tous les ingrédients sont réunis pour qu’Aliénor, pendant les dix jours qu’elle va passer près de lui, s’abandonne à l’amitié très tendre qu’elle a toujours éprouvée pour cet oncle gai, drôle, plein d’esprit, bref, un Aquitain qui lui donne la nostalgie de sa cour bien aimée à Poitiers. Leurs affinités les auraient conduits, dit-on, à beaucoup plus. Ou plutôt, on ne le dit pas : ceux qui relatent le voyage font une espèce de grève parce que, prétendent-ils, la reine se comporte mal. Louis VII est humilié : en pleine nuit, il fait enlever Aliénor qui doit alors le suivre à Jérusalem. Et Raymond, comment finit-il ? Tué l’année suivante, le 30 juin 1149, au cours d’une embuscade contre les Turcs. Sa tête est coupée et livrée au vainqueur dans un panier.


Parlez-moi d’amour, Ventadour !

En 1124, un archer et une boulangère unissent leurs destinées en Limousin. L’année suivante un bébé tout chaud naît au foyer des deux parents ravis. Ils l’appellent Bernard. Ce bébé grandit, devient un jeune homme. On le remarque pour sa belle voix et pour les paroles qu’il compose. Peu à peu, il va devenir le troubadour à la mode, ses airs deviennent des tubes de l’été, de l’hiver, de toutes saisons.

Cet Aznavour des cours, ce Moustaki des cœurs possède bientôt une telle renommée qu’il est appelé auprès d’Aliénor d’Aquitaine qui adore l’entendre parler d’amour, lui dire des choses tendres qu’elle n’est jamais lasse d’entendre au point qu’il la suit en Angleterre à la cour d’Henri II. Mais, pris du mal du pays, il revient en France, à Toulouse. Il finira sa vie dans un monastère cistercien, à Dalon, en Limousin. L’amour que chante Bernard de Ventadour est un amour de l’attente, il ne peut être totalement assouvi sous peine de disparaître. Voilà pourquoi il rejette l’idée du mariage qui tue l’amour puisqu’il permet de combler le désir instantanément, ou presque, jusqu’à plus soif. Bernard ne se mariera pas, désespérant ses nombreuses groupies.

Aliénor et Louis font bateau séparé

Au retour de Jérusalem, peu avant la mort de Raymond, les époux royaux regagnent la France en faisant bateau séparé. C’est fini ! Ils ne s’entendent plus. Ils ne se sont jamais entendus. Aliénor ne veut plus de ce mari indécis, mesquin, et Louis en a assez d’une Aliénor sur laquelle tout le monde se retourne et que tous les hommes convoitent. Le mariage est annulé le 21 mars 1152 (le divorce n’existe pas à cette époque). Quelques jours plus tard, elle échappe à deux tentatives d’enlèvement : deux barons voulaient la kidnapper pour l’épouser ensuite. Rien de moins !


L’ex de Louis, reine… d’Angleterre

En 1154, la reine de France change non seulement de mari, mais aussi de pays ! Pas forcément pour son bonheur…

Il est blond, il est beau, Henri !

Aliénor ne reste pas longtemps seule. Il se trouve qu’à la cour d’Angleterre, un beau jeune homme de 21 ans n’attend que la femme de sa vie pour fonder un foyer et plus si affinités, c’est-à-dire agrandir le royaume. Ce jeune homme, c’est Henri II Plantagenêt. Il est blond, il est beau, vous connaissez la chanson… Aliénor a trente-deux ans lorsque le 17 décembre 1154, elle ceint la couronne de reine auprès de son jeune roi de cœur et de bonheur (et d’Angleterre aussi) Henri II. Incroyable nouvelle fortune ! La voici reine d’Angleterre, certes, mais aussi de plus de la moitié de la France anglaise : toute la façade Atlantique et celle de la Manche, des Pyrénées jusqu’à Calais. L’Empire angevin !

De l’abbaye de Winchester à l’abbaye de Fontevraud

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