Louis IX décide d’aller en Palestine. Pendant quatre ans, il fait fortifier les villes aux mains des croisés : Jaffa, Césarée, Saint-Jean-d’Acre, Sidon. C’est dans cette ville, en janvier 1253, qu’il apprend la mort de sa mère Blanche de Castille, décédée le 21 novembre 1252, à soixante-quatre ans. Sa douleur est telle qu’il refuse de parler, à ses proches ou ses intimes, pendant plusieurs jours. Cette attitude déçoit même son plus fervent admirateur : Jean de Joinville (1224 - 1317) qui le lui reproche – et le raconte dans la biographie du roi qu’il écrivit à son retour en France, après la canonisation de son maître :
En octobre 1254, Louis IX est de retour à Paris. De plus en plus pieux, il ne se vêt que d’étoffes strictes, noires et bleues. Son programme de moralisation des mœurs se durcit encore : ses représentants ne doivent ni mettre les pieds dans une taverne, ni recevoir quelque cadeau que ce soit. Pour ce qui concerne les bains publics, nombreux dans la capitale, et propices à toutes sortes de rencontres, de rendez-vous, il sera désormais interdit aux hommes et aux femmes de faire trempette ensemble ! Le roi qui savait être gai avant l’aventure croisée se transforme certains jours en triste sire que tout irrite.
Louis IX, au retour de la septième croisade, désire faire la paix avec les Anglais. Mais la Terre Sainte l’obsède, jusqu’à sa mort…
Afin de mettre un terme aux querelles avec l’Angleterre, le traité de Paris est signé le 28 mai 1258 : le roi d’Angleterre, Henri III, renonce à ses droits sur la Normandie, l’Anjou, le Maine, la Touraine et le Poitou. En revanche, le Limousin, le Quercy et la Saintonge sont restitués. Mais la clause majeure de ce traité précise que le roi d’Angleterre redevient le vassal du roi de France. Et c’est, pour Louis IX et la politique de l’époque, l’essentiel, et le moyen le plus sûr d’éviter de nouveaux conflits.
Louis IX, toujours préoccupé par la situation en Terre Sainte, par les revers que là-bas subissent les croisés, décide, en mars 1267, d’organiser une nouvelle croisade, la huitième et dernière – pour lui, la seconde. Son entourage le lui déconseille formellement. Mais le roi est obstiné et il obtient le départ de cette nouvelle expédition qui, vingt-deux ans après la septième (la première de Louis), part d’Aigues-Mortes en 1270. Direction Tunis dont il espère convertir le sultan afin de le dresser contre l’Égypte. Cela servirait les plans de Charles d’Anjou, son frère, roi de Sicile, et qui rêve de devenir empereur à Constantinople.
Quinze années de règne pour Philippe le Hardi, le fils de Louis IX, un règne pendant lequel la paix relative va se poursuivre dans un royaume qui se centralise de plus en plus.