Philippe le Hardi doit lancer une croisade contre l’Aragon, Pierre d’Aragon s’étant emparé de la Sicile à la tête de laquelle se trouvait Charles d’Anjou, son oncle ; mais les Siciliens, fatigués des excès des soldats de Charles d’Anjou avaient décidé de les exterminer, et de passer au fil de l’épée tous les Français vivant là-bas – la goutte d’eau qui fait déborder le vase, c’est le jeune Français Drouet, soldat de Provence, qui conduit une cour obstinée et un peu trop insistante auprès d’une jeune fille de Palerme.
La révolte commence le 30 mars 1282. Au signal convenu – les premiers coups de cloche de l’office des vêpres – le massacre commença, il dura un mois. Les Français disparus – morts ou en fuite –, Pierre d’Aragon maître de la Sicile, Philippe le Hardi se décide à intervenir. La croisade est lancée. On y voit de nombreux combattants de valeur, dont un jeune colosse blond dont nous reparlerons tout à l’heure… La croisade se dirige vers Barcelone où Pierre d’Aragon se prépare à combattre, mais avant d’y parvenir, elle est décimée par une épidémie de typhus. Philippe le Hardi en meurt à Perpignan le 5 octobre 1285.
Les vêpres siciliennes
En 1855, Guiseppe Verdi s’inspira de l’épisode du massacre des Français par les Siciliens, massacre déclenché au signal convenu, le 30 mars 1282 : les premiers coups de cloches de l’office des vêpres, pour écrire un opéra. Il lui donne ce titre :
Après le bref passage de Philippe le Hardi, Philippe le Bel va poursuivre l’œuvre centralisatrice de son grand-père Saint-Louis. Il va doter la France d’une administration solide. Il prend l’habitude de convoquer en assemblée les représentants de ses sujets. Ces assemblées où sont représentés le clergé, la noblesse et la bourgeoisie, vont devenir les états généraux. Ils sont consultés lorsque de nouveaux impôts doivent être levés. Ces impôts sont souvent insuffisants pour combler les besoins du royaume. Philippe le Bel va utiliser toute son énergie pour rassembler les sommes considérables dont il a besoin pour affermir son pouvoir.
Pour vaincre les Anglais, il faut de l’argent, pour trouver de l’argent, il faudrait imposer le clergé ; le pape s’y oppose, mal lui en prend…
Aussitôt qu’un nouveau roi de France apparaît, les vieux problèmes se rallument. Et parmi eux, les relations avec les Anglais. Et Philippe le Bel n’y échappe pas. Sacré à Reims en 1286, à dix-huit ans, il doit faire face, en 1293, à la défection du roi Édouard Ier
qui ne répond pas à sa convocation à la suite d’incidents entre Anglais et Normands pour un différend de pêcheurs. Philippe le Bel déchoit Édouard Ier de ses possessions en France. Évidemment, la guerre est déclarée. Philippe veut prendre les devants et envahir l’Angleterre, mais il lui faut de l’argent. Comment faire ? Afin de trouver la solution, il se retire quelque temps, non pas dans un lieu secret de son palais, ou sous sa tente comme Achille, mais à l’abbaye de Maubuisson, une abbaye dont le cadre et le silence lui plaisent particulièrement. C’est là qu’il prendra les plus importantes décisions de son règne.Philippe vient de trouver ! Il se dit qu’il faut prendre l’argent où il est, et décide alors d’imposer le clergé. Et il ne demande pas l’accord du pape. Pas content, le pape refuse que soit prélevé cet impôt baptisé la décime, et menace Philippe d’excommunication. Philippe riposte en bloquant tout simplement l’argent de l’église de France qui va régulièrement dans les caisses du pape ! Un à un, balle au centre ! Le pape se dit que finalement il est préférable d’autoriser cette décime. Ce qui est fait en 1297. Mais, en 1303, Philippe fait arrêter en France un protégé du pape, Bernard Saisset, évêque de Pamiers, qui a tenu des propos injurieux contre lui. Cette fois, Boniface VIII se fâche plus fort et convoque un concile afin de mettre en accusation le roi de France.
Faux-monnayeur !