Читаем Malavita encore полностью

— Reprenez de la Caesar’s salade, ma petite Lena, et ne les écoutez pas. Fred sait que vous êtes là, il est juste intimidé, vous êtes la première belle-fille de sa vie.

Lena ne savait plus si on la taquinait ou si, chez les Wayne, on pratiquait le second degré comme on passe le sel. Ils allaient vite, maniaient avec dextérité une ironie polie et piquaient comme des guêpes. Il lui tardait maintenant de rencontrer le père, sans doute le personnage clé de cette famille et de son fonctionnement si particulier.

Tom Quint arriva enfin, tiré à quatre épingles, le nœud de cravate à peine desserré, et demanda à être excusé pour le retard. Il se dirigea vers Belle et l’embrassa en se penchant derrière son épaule.

— Comment vas-tu, ma chérie ?

— On commençait à s’inquiéter.

Puis il tapota la tête de Warren et lui demanda de lui présenter cette charmante personne assise à ses côtés. Rouge de confusion, Lena se leva, prononça son prénom et tendit la main vers cet homme élégant qui lui souriait de ses yeux clairs. Tom s’installa à la droite de Maggie et empoigna le saladier.

— Ma petite famille a dû vous le dire, quand je suis dans mon bureau, je n’ai plus aucune notion du temps. Je crois que je vais changer mes horaires. J’ai entendu dire que Moravia écrivait chaque matin de six heures à midi et qu’ensuite, avec le sentiment du devoir accompli, il allait vivre sa vie.

Lena, déjà sous le charme, était récompensée de ces mois d’attente. Et Maggie, Belle et Warren, abasourdis par son entrée en scène, trouvèrent ce Fred-là impeccable.

*

Aire du Chien blanc. Après Lyon, Fred insista pour faire une pause et Peter en profita pour prendre de l’essence. Dans le restoroute, Fred jeta un œil aux produits locaux puis se dirigea vers le container réfrigéré des sandwichs. Son goût pour le pain de mie triangulaire ne se manifestait que sur l’autoroute, à raison de deux sandwichs tous les cinq cents kilomètres. Mais trouver le bon parmi l’infinie variété proposée demandait un soin particulier.

— J’espère que vous n’allez pas nous faire perdre vingt minutes comme à votre habitude, dit Peter.

— Déjà que vous m’interdisez de me taper la cloche à Paris, vous n’allez pas me gâcher ce petit plaisir ? Allez, c’est ma tournée, il va bien falloir vous nourrir aussi.

Peter, toujours très soucieux de son alimentation, n’avait pas le loisir d’hésiter ; après avoir lu la liste des ingrédients et des colorants sur l’étiquette, il se rabattit, comme d’habitude, sur le jambon et pain de mie blancs.

Une fois qu’ils eurent repris la route, Fred réussit à garder le silence pendant plus de quatre kilomètres, avec juste une sonate de Mozart qui flottait dans l’habitacle, autant dire un trop court moment de répit pour Peter.

— Une question que je me pose toujours, chez vous autres du Bureau : comment naît la vocation ?

— …?

— Nous, les wiseguys, on est souvent des enfants de la balle, on ne se pose même pas la question. Comme on dit dans la Marseillaise : Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus. Mais vous ?

— …

— Je ne parle pas du petit flic des rues, qui lui aussi est souvent fils de flic, je parle de vous, les G-men. Devenir agent fédéral n’est jamais dans aucune tradition familiale. Alors ?

— Je ne suis pas sûr d’avoir envie de répondre.

— Il n’y a qu’une seule explication à cette vocation, c’est le cinéma.

— Que voulez-vous dire ?

— Étant gosse vous avez dû voir des films avec des types en costumes stricts, qui portent des Ray-Ban et des oreillettes, et qui disent des phrases comme : Agent spécial Bowles du FBI, nous reprenons l’enquête, shérif. Ça vous a fait rêver ou je me trompe ?

— Ce qui est sûr c’est que les films où je voyais des types en costumes rayés et cravates rouges qui disaient des phrases comme : Coulez-moi ce gars dans le béton en s’empiffrant de cannellonis, ne m’ont jamais fait rêver.

— Allez, Peter, dites-le-moi. C’est quoi, ce film fondateur ?

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