Читаем Pseudo полностью

Néanmoins l’affaire eut des conséquences humaines, en particulier sur sa relation avec son neveu, à la fois fasciné et amusé par l’aventure qui le faisait sortir de l’ombre, rencontrer éditeurs, journalistes, admirateurs, et cependant terrifié à l’idée de ne pas être à la hauteur de son rôle, et malgré tout honteux de son imposture. Avec Pseudo, leur relation, d’abord faite de tendresse, de complicité et, du côté de Paul, d’admiration pour son oncle, dégénéra brutalement. Il était vital pour Gary de conserver l’anonymat. Il proposa donc à Paul Pavlowitch, dès le début de ce livre et toujours moyennant finance, d’être son secrétaire. Une première version de 231 pages manuscrites commencée le 23 novembre 1975 fut achevée le 5 décembre. Elle fut suivie huit jours plus tard d’une deuxième version, logorrhée de 1200 pages qui fut donnée à taper, jour après jour, à Paul Pavlowitch, c’est lui qui le raconte. Elle sera suivie d’une troisième beaucoup plus courte et lisible, aérée par des scènes comiques et de nombreux dialogues, celle que l’on va lire. Prévenu par Gary qu’il lui prêtait une personnalité mentalement dérangée, Paul Pavlowitch ne s’attendait tout de même pas à ce qu’elle fût aussi pathologique. Il ne s’attendait pas non plus à voir son oncle se servir à sa façon de toute leur famille, détourner au profit de ce livre tout ce qu’il savait de lui, tout ce qu’il voyait de ses réactions, pour l’étaler ainsi au regard de tous. Il en fut choqué, ne sachant pas que les écrivains sont des ogres et se nourrissent de tout ce qui passe à leur portée. Pourtant, il le raconte aussi, Jean Seberg, qui habitait toujours à proximité, rue du Bac, lui dit un jour : « Romain est un cannibale ».

Перейти на страницу:

Похожие книги