Читаем С.Д.П. Из истории литературного быта пушкинской поры полностью

Ce 3 Mai 1821.

Une assez belle matin 'ee et la perspective d’une tr`es belle journ'ee — telles 'etaient mes esp'erances d’hier. Madame! oh! qu’elles 'etaient loin de se r'ealiser. Pourquoi suis-je all'e sur cette fatale barque? Pourquoi ne suis-je pas retourn'e sur mes pas tout en arrivant chez vous? Pourquoi le malin m’a t-il pouss'e dans la barque o`u vous 'etiez avec votre 'epoux? — Je l’ai attrapp'e ce regard de d'edain que vous m’avez lanc'e, il m’a glac'e le sang. D’autres regards que vous promeniez loin du bateau, annoncaient plus d’int'er^et… J’ai eu l’hon-neur de vous dire, Madame, qu’un rien est capable de m’indisposer et d’^oter ma ga ^iet'e pour le reste de la journ'ee. Convenez que le triste r^ole que J’ai d^u jouer hier, n’'etait pas fa^ite pour m’'egayer. Et pourquoi ne pas me laisser partir apr`es avoir vu que tous mes efforts pour me rendre restant soient peu suppor-tables, restaient sans effet.

Je me perds dans le labyrinthe de mes conjectures `a l’'egard de l’impor-tant personnage d’hier au soir; Madame assure qu’elle ne peut pas le souffrir, que c’est bien l’^etre le plus vain et le plus insolent etc. etc. et cependant les proc'ed'es de Madame envers ce m^eme personnage prouvent le contraire. J’ai voulu vous conjurer `a me mettre sur la voie de me conduire envers un autre jeune homme et j’ai remarqu'e que vous avez cherch'e `a 'eluder cet entretien, qu’`a travers le peu de mots que vous avez daign'e me dire percait une esp`ece de crainte — tr`es outrageante pour moi. Quoi, Madame, Vous, douce, d’un esprit sup'erieur, et d’un admirable aplomb dans vos d'emarches, vous craind-riez un oiseau comme celui-l`a: il suffirait d’une attitude assur'ee pour lui en imposer. Et suis-je `a votre sentiment un ^etre aussi m'eprisable pour que l’on craigne de s’abaisser en me parlant?.. De gr^ace, Madame! dites-le moi, pour que je puisse agir en cons'equence. Je ne le sens que trop et je le r'ep`ete encore: j’aurais d^u me confiner dans mon r'eduit et ne jamais me rapprocher de vous: il e^ut suffi de vous en avoir vue une seule fois pour m’'eclairer sur les dangers que je courais. Mon pauvre coeur est incorrigible et les malheurs qu’il a d'ej`a essay'es n’avaient pas r'eussi `a le mettre `a m^eme de se tenir sur ses gardes. Mais ces m^emes malheurs ont contribu'e `a d'ebrouiller un peu ma cerveille, de sorte qu’avec cet air b^enet que vous me connaissez, j’ai `a pr'esent un certain tact pour voir les choses comme elles sont. J’ai ri int'erieurement, puis en en-tendant le ma^itre Celiboron disserter sur l’amour platonique, j’ai parl'e expr`es d’amour sensuel pour lui faire comprendre l’inconvenance de la conversation o`u il s’embarque. Est-ce `a lui d’en parler? L’aveugle ne pourra-t-il jamais ju-ger de la peinture, et le sourd de la musique?

Pardon, Madame, si ce griffonage vous ennuie. Le sort est jet 'e, il n’est plus `a r'etracter, arrive soit qui arrive: mais je ne suis pas morveux <нрзб.>

Votre esclave, qui meurt<нрзб.>
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