Читаем С.Д.П. Из истории литературного быта пушкинской поры полностью

Ce 31 mai 1821.

Je sais que je ne devais plus vous 'ecrire, Madame! peut-^etre suis-je fau-tif envers vous: mais vous, Madame, vous qui ^etes une divinit'e par la figure, par l’esprit, par le coeur, vous devrez aussi avoir une bont'e divine, vous devrez pardonner `a un homme dont la t^ete s’'egare, dont la raison se trouble, dont le coeur est malade, et malade sans espoir de gu'erison. Je vous ai conjur'e, com-me un signe de gr^ace, comme un signe de vie de m’'ecrire petit billet de votre main pour lundi; un billet qui m’a^it dit que je ne suis pas encore tout `a fait perdu dans votre opinion, que je ne suis pas m'epris'e, proscrit. — La journ'ee passe, le billet n’arrive point, et je suis dans des transes mortelles qui ne s’apaisent pas m^eme jusqu’en ce moment-ci.

Eh bien, Madame, tout vient `a l’appui de mes soupcons; par exc`es d’hu-manit'e, seulement, vous n’avez pas voulu me le confirmer en face, pour ne pas r'eduire au d'esespoir un homme dont les sentiments ne vous sont que trop con-nus. Vous dirai-je, Madame? c’est expr`es que dans ma derni`ere visite, rest'e seul aupr`es de vous, j’ai hasard'e ce mot de caresse: c’'etait une pierre de touche, une esp`ece de sonde: vous n’avez pas manqu'e `a me demander d’un air grave et d’un ton de voix s'ev`ere: Quelle caresse.C’est alors que j’ai balbuti'e pour vous r'epondre. Soyez sinc`ere une seule fois avec moi, Madame! Dites que je vous d'eplais, que je vous ennuie: un aveu de cette nature sera dor'enavant la boussole de ma conduite.

C ’est une chose inexplicable que le coeur: torture que j’acquiers, la tris-te certitude de n’^etre plus agr'e'e, il ne bat que pour vous: mon imagination est rempli de votre image, je me prom`ene, je vois une dame de votre taille, et c’est vous que je crois reconna^itre en elle: j’'ecris sur ma table, je d'etourne la t^ete, et c’est vous encore que je vois `a c^ot'e de moi. C’est une fi`evre blanche; je bats la campagne, Madame: n’en soyez point f^ach'ee, plaignez-moi. H'elas! que j’en-vie… je n’ose pas achever: mon p`ere l`a-haut s’en f^acherait… je me prosterne devant lui.

Malheureux! et j ’ose aussi me tra^iner `a vos pieds

Madame!Votre tr `es-humble et tr`es d'evou'e serviteur O. Somoff.
ДНЕВНИК О. СОМОВА
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