Читаем Sept jours pour une éternité… полностью

Un nouvel éclair zébra le ciel devenu noir. Sur la plage le vent soufflait désormais en rafales. Ce temps avait des airs de fin du monde.

– Vous ne voudriez pas que l'on se mette plus à l'abri? demanda Zofia.

– Comment allez-vous? dit Lucas pour seule réponse.

– Bien! Pourquoi? répondit-elle, étonnée.

– Parce que j'aurais voulu vous inviter à passer l'après-midi avec moi… mais vous n'êtês pas libre, vous avez du travail, vous êtes occupée. Peut-être qu'un dîner ce soir serait parfait?

Zofia sourit. Il ouvrit son manteau pour l'abriter et l'entraîna ainsi vers la voiture. La mer démontée abordait le trottoir désert. Lucas fit traverser Zofia. Il lutta pour ouvrir la portière plaquée par les assauts du vent. Le bruit assourdissant de la tempête s'étouffa dès qu'ils furent à l'abri et ils reprirent la route sous une pluie battante. Lucas déposa Zofia devant un garage, comme elle le lui avait demandé. Avant de la quitter, il consulta sa montre. Elle se pencha à sa fenêtre.

– J'avais un dîner ce soir, mais j'essaierai de l'annuler, je vous téléphonerai sur votre portable.

Il sourit, démarra et Zofia le suivit du regard, jusqu'à ce que la voiture disparaisse dans le flot de Van Ness Avenue.


Elle alla payer la recharge de sa batterie et les frais de remorquage de sa voiture. Lorsqu'elle s'en gagea dans Broadway, l'orage était passé. Le tunnel débouchait directement au cœur du quartier chaud de la ville. À un passage clouté, elle repéra un pickpocket qui s'apprêtait à fondre sur sa victime. Elle se rangea en double file, sortit de la Ford et courut vers lui.

Elle interpella sans ménagement l'homme, qui recula d'un pas: son attitude était menaçante.

– Très mauvaise idée, dit Zofia en pointant du doigt la femme à l'attaché-case qui s'éloignait.

– T'es flic?

– La question n'est pas là!

– Alors, barre-toi, connasse!

Et il courut à toute vitesse vers sa proie. Alors qu'il approchait d'elle, sa cheville dévissa et il s'étala de tout son long. La jeune femme qui avait grimpé dans un Cablecar (*Le tramway de San Francisco) ne se rendit compte de rien. Zofia attendit qu'il se relève pour rejoindre son véhicule.

En ouvrant la portière, elle se mordit la lèvre inférieure, mécontente d'elle-même. Quelque chose avait interféré avec ses intentions. L'objectif était atteint, mais pas comme elle l'aurait voulu: raisonner l'agresseur n'avait pas suffi. Elle reprit la route et se rendit vers les docks.


*


– Dois-je aller garer votre voiture, monsieur?

Lucas sursauta et releva la tête, il fixa le voiturier qui le détaillait d'un air étrange.

– Pourquoi me regardez-vous comme ça?

– Vous restiez sans bouger dans votre voiture depuis cinq bonnes minutes, alors je me disais…

– Qu'est-ce que vous vous disiez?

– J'ai cru que vous ne vous sentiez pas bien, surtout quand vous avez posé votre tête sur le volant.

– Eh bien, ne croyez pas, ça vous évitera des tas de déceptions!

Lucas sortit de son coupé et lança les clés au jeune homme. Quand les portes de l'ascenseur s'ouvrirent, il tomba nez à nez avec Elizabeth, qui se pencha vers lui pour lui dire bonjour. Lucas fit aussitôt un pas en arrière.

– Vous m'avez déjà salué ce matin, Elizabeth, dit Lucas en faisant la grimace.

– Vous aviez raison pour les escargots, c'est délicieux! Bonne journée!

Les portes de la cabine s'ouvrirent sur le neuvième étage, et elle disparut dans le couloir.

Ed accueillit Lucas à bras ouverts.

– C'est une bénédiction de vous avoir rencontré, mon cher Lucas!

– On peut appeler cela comme ça, dit Lucas en refermant la porte du bureau.

Il avança vers le vice-président et s'installa dans un fauteuil. Heurt agita le San Francisco Chronicle.

– Nous allons faire de grandes choses ensemble.

– Je n'en doute pas.

– Vous n'avez pas l'air d'aller bien?

Lucas soupira. Ed ressentit l'exaspération de Lucas. Il secoua à nouveau joyeusement la page du journal où figurait le papier d'Amy.

– Formidable, l'article! Je n'aurais pas fait mieux.

– Il est déjà publié?

– Ce matin! Comme elle me l'avait promis. Elle est délicieuse cette Amy, n'est-ce pas? Elle a dû y travailler toute la nuit.

– Quelque chose comme ça, oui.

Ed pointa du doigt la photo de Lucas.

– Je suis idiot, j'aurais dû vous remettre une photo de moi avant le rendez-vous, mais tant pis, vous êtes très bien vous aussi.

– Je vous remercie.

– Vous êtes certain que tout va bien, Lucas?

– Oui, monsieur le président, je vais très bien!

– Je ne sais pas si mon instinct me trompe, mais vous avez l'air un peu bizarre.

Ed déboucha le carafon en cristal, servit un verre d'eau à Lucas et ajouta d'un air faussement compatissant:

– Si vous aviez des soucis, même d'ordre personnel, vous pouvez toujours vous confier à moi. Nous sommes une grande maison mais avant tout une grande famille!

– Vous vouliez me voir, monsieur le président?

– Appelez-moi Ed!

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