Читаем Sept jours pour une éternité… полностью

Les hommes qui inspectaient le vieux bateau descendirent par l'échelle de coupée. Ils entrèrent dans deux Ford noires (dont les portières ne firent aucun bruit en se refermant), qui roulèrent lentement vers la sortie de la zone portuaire.

– Si tu pensais prendre ta journée de congé demain, n'y compte plus! J'ai bien peur qu'elle ne soit encore plus chargée que d'habitude.

– Je le crains aussi.

– Alors, où en étions-nous? reprit Jules.

– Aù moment où j'allais me disputer avec vous pour vous emmener refaire votre pansement! Restez là, je vais chercher ma voiture.

Zofia ne lui laissa pas le loisir d'argumenter et s'éloigna.

– Mauvaise joueuse! bougonna-t-il dans sa barbe.

Après avoir raccompagné Jules, Zofia fit route vers son appartement. Elle conduisait d'une main et cherchait son portable de l'autre. Il devait encore se cacher au fond de son grand sac et, comme elle ne le trouvait pas… le premier feu passa au rouge. A l'arrêt, elle retourna le fourre-tout sur le siège à sa droite et prit le combiné au milieu du désordre.

Lucas avait laissé un message, il passerait la prendre en bas de chez elle à sept heures et demie. Elle consulta sa montre, il lui restait exactement quarante-sept minutes pour rentrer embrasser Mathilde et Reine et se changer. Une fois n'étant pas coutume… elle se pencha, ouvrit la boîte à gants et posa son gyrophare bleu sur la plage avant. Sirène hurlante, elle remonta 3rd Street à vive allure.


*


Lucas s'apprêtait à quitter son bureau. Il prit la gabardine accrochée sur un cintre au portemanteau et la passa sur ses épaules. Il éteignit la lumière et la ville apparut en noir et blanc derrière la baie vitrée. Il allait refermer la porte lorsque le téléphone se mit à grelotter. Il retourna sur ses pas pour prendre l'appel. Ed l'informa que le rendez-vous qu'il avait sollicité aurait lieu à dix-neuf heures trente précises. Dans la pénombre, Lucas griffonna l'adresse sur un morceau de papier.

– Je vous téléphonerai dès que j'aurai trouvé un terrain d'entente avec notre interlocuteur.

Lucas raccrocha sans plus de civilités et s'approcha de la vitre. Il regardait les rues qui s'étendaient en contrebas. De cette hauteur, les files de lumières blanches et rouges délinéées par les feux de voitures dessinaient une immense toile d'araignée qui scintillait dans la nuit. Lucas plaqua son front contre le carreau, une auréole de buée se forma devant sa bouche, au centre, un petit point de lumière bleue clignotait. Au loin, un gyrophare remontait vers Pacific Heights. Lucas soupira, mit les mains dans les poches de son manteau et sortit de la pièce.


*


Zofia coupa la sirène et rangea le gyrophare; il y avait une place devant la porte de la maison, elle s'y gara aussitôt. Elle grimpa l'escalier quatre à quatre et entra dans son appartement.

– Ils sont nombreux à te poursuivre? demanda Mathilde.

– Pardon?

– Tu n'es presque pas du tout essoufflée, si tu voyais ta tête!

– Je vais me préparer, je suis très en retard! Comment s'est passée ta journée?

– À l'heure du déjeuner, j'ai fait un petit sprint avec Carl Lewis, c'est moi qui l'ai battu!

– Tu t'es beaucoup ennuyée?

– Soixante-quatre voitures sont passées dans ta rue, dont dix-neuf vertes!

Zofia revint vers elle et s'assit au pied du lit.

– Je ferai mon possible pour rentrer plus tôt demain.

Mathilde jeta un œil en coin à la pendulette posée sur le guéridon et hocha la tête.

– Je ne veux pas me mêler de ce qui ne me regarde pas…

– Je sors ce soir, mais je ne rentrerai pas tard. Si tu ne dors pas, on pourra parler, dit Zofia en se levant.

– Toi ou moi? murmura Mathilde en la regardant disparaître dans la penderie.


Elle reparut dix minutes plus tard dans le salon. Une serviette entourait ses cheveux mouillés, une autre sa taille encore humide. Elle posa une petite trousse en tissu sur le rebord de la cheminée et s'approcha du miroir.

– Tu dînes avec petit Lu? questionna Mathilde.

– Il a téléphoné?!

– Non! Pas le moins du monde.

– Alors comment le sais-tu?

– Comme ça!

Zofia se retourna, posa ses mains sur ses hanches et fit face à Mathilde, l'air très déterminé.

– Tu as deviné comme ça, que je dînais avec Lucas?

– Sauf à me tromper, il me semble que ce que tu tiens dans ta main droite s'appelle du mascara, et dans ta gauche un pinceau à blush.

– Je ne vois vraiment pas le rapport!

– Tu veux que je te donne un indice? dit Mathilde d'un ton ironique.

– Tu m'en verrais absolument ravie! répondit Zofia, légèrement agacée.

– Tu es ma meilleure amie depuis plus de deux ans…

Zofia inclina la tête de côté. Le visage de Mathilde s'illumina d'un sourire généreux.

– … c'est la première fois que je te vois te maquiller!

Zofia se retourna vers le miroir sans répondre. Mathilde prit nonchalamment le supplément des programmes de télévision et en recommença la lecture pour la sixième fois de la journée.

– Nous n'avons pas la télé! dit Zofia en étalant délicatement du doigt un peu de brillant à lèvres.

– Ça tombe bien, j'ai horreur de ça! répondit Mathilde du tac au tac en tournant la page.

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