Читаем Sur la dalle полностью

— Une voix basse, rauque, un nez rond comme une bille, les sourcils qui se rejoignent, la pomme d’Adam très saillante sur un cou maigre, c’est lui, dit « Domino », dit-il en désignant un nouveau visage.

— Et donc c’est Jean Gildas, dit Mercadet après quelques instants de recherche.

Matthieu fit signe aux gendarmes qu’ils pouvaient emmener le blessé. Deux d’entre eux garderaient sa porte à l’hôpital de Combourg. Un autre véhicule emportait le tireur vers le commissariat de Rennes, Verdun au volant et Berrond aux côtés d’Yvon le Bras, dit le « Prestidigitateur ».

— Donc déjà cinq dans la même classe, dit Matthieu en notant : Pierre Robic, Yvon Le Bras, Jean Gildas, Hervé Pouliquen et Pierre Le Guillou.

— J’ai les adresses des deux nouveaux, dit Mercadet en levant le nez de sa machine. Le tireur habite Louvigné et le chauffeur Bois-sur-Combourg. On prévoit deux nouvelles perquisitions, commissaire Matthieu ?

— Avec l’accord d’Adamsberg et du divisionnaire, oui.

— Je vous laisse organiser cela, dit Mercadet qui ne tenait plus debout.

Noël entra avec Retancourt, revenant de l’hôpital de Rennes. Tous les visages se tournèrent vers eux.

— Pour ce que l’infirmière nous en a dit, le biceps a été perforé, ils vont recoudre tout cela sous anesthésie locale et nous le rendre demain, avec antibiotique, antiseptique et pansement à changer tous les jours. Évidemment, il ne pourra pas facilement bouger le bras avant la cicatrisation. Donc, une attelle.

— Bon Dieu de soulagement, dit Johan en versant le chouchen. À quelle heure on l’opère ?

— Dès ce soir.

Matthieu résuma les identifications de Josselin pour Noël et Retancourt.

— C’est du beau boulot, dit Noël, on cueille les hommes de Robic comme des pommes et ça ne doit pas lui plaire. Mais cette affaire nous éloigne de notre but initial : le tueur de Louviec.

— Non, dit Retancourt, on suit sa diagonale, comme a dit le commissaire. Robic a fait tuer le docteur à la demande d’un gars de Louviec. En coinçant sa bande, on coince notre tueur. Suffit qu’on fasse parler l’un des leurs.

— Juste, dit Veyrenc. Commissaire, je propose qu’on se colle demain aux deux perquisitions dès que possible. Les deux maisons dans la journée.

— Ça marche, dit Matthieu. On ne procédera aux interrogatoires qu’après en avoir fini avec les fouilles. On ne sera que sept. C’est un peu juste pour deux baraques à visiter dans la journée. J’amène cinq hommes de plus et notre perceur de coffre.

<p>XXXIV</p>

L’autorisation du divisionnaire de faire procéder à la perquisition des domiciles d’Yvon Le Bras à Louvigné et de Jean Gildas à Bois-sur-Combourg parvint à Matthieu le lendemain matin à neuf heures moins dix, avant même qu’il ait eu le temps de la demander. Ce qui prouvait que, sitôt son opération du bras achevée, Adamsberg était de nouveau sur le terrain et avait contacté son supérieur. Depuis l’hôpital, certes, mais sur le terrain. Il signalait par un autre message que tout allait bien et qu’il pensait être à l’auberge le soir même à dix-neuf heures.

Rendez-vous fut aussitôt pris entre les deux équipes devant la maison d’Yvon Le Bras à Louvigné, 6, rue de la Ceriseraie. Là aussi, il s’agissait d’une longère, mais moins grande que celle d’Hervé Pouliquen.

— Ramassez tout ce que vous pourrez trouver d’intéressant, mais à mon avis, il n’a rien laissé traîner, dit Matthieu. Sauf dans son coffre. Sondez tous les murs et les planchers, et contrôlez les dalles de sol. Fouillez la cave et les combles à fond, sans oublier le garage. Il nous faut ce coffre.

Les douze agents enfilèrent des gants et se répartirent à travers la maison, surchargée de mobilier et d’objets de toute sorte. Pour travailler plus à l’aise, les policiers sortaient le maximum de meubles sur le pré. Matthieu se chargeait d’ouvrir et fouiller tous les tiroirs, buffets, commodes, armoires, malles. Il descendit avec Noël et Veyrenc dans la cave, ils la vidèrent de tout son rebut, évacuèrent le contenu des étagères, sortirent les casiers à bouteilles et les caisses de vin en attente. Le sol du cellier était recouvert de terre battue argileuse, ce qui limitait son humidité. Veyrenc souleva une paire de bottes, dont les semelles étaient encrassées d’une terre molle et plus sombre.

— Il y a une seconde cave là-dessous, dit-il, c’est certain.

Une fois le sol à découvert, ils le frappèrent des pieds lentement, trente centimètres par trente centimètres, pour déceler si un son différent se faisait entendre. Ce fut le cas à l’emplacement des casiers à vin, sur une superficie d’environ un mètre vingt sur un mètre.

— On va chercher les outils et on déblaie la terre, dit Veyrenc.

À seulement dix centimètres sous l’argile apparurent des planches en bois qu’ils achevèrent de dégager. La trappe, munie d’un gros anneau, se souleva sans bruit.

— Il prenait soin de graisser les charnières, dit Matthieu en accrochant le panneau à une barre en fer. Faites attention en descendant, l’échelle est raide.

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