Читаем Vie de Napoléon полностью

La paix avec l’Angleterre, qui survint sur ces entrefaites, arrêta les machinations des royalistes, mais, bientôt après, quand la guerre se renouvela, leurs complots recommencèrent. Georges Cadoudal[56], Pichegru et d’autres émigrés arrivèrent secrètement à Paris. Le tranquille Moreau, entraîné par les propos des officiers de son état-major qui voulaient faire un ambitieux de leur général, se persuada qu’il était ennemi du premier consul et entra dans leurs machinations. Il y eut des réunions à Paris, où l’on discuta des plans pour l’assassinat de Napoléon et l’établissement d’une nouvelle forme de gouvernement.

Chapitre XXV[57]

Conspiration de Pichegru. Affaire du capitaine Wright

Pichegru et Georges furent arrêtés. Pichegru s’étrangla au Temple; Georges fut exécuté; Moreau fut mis en jugement et condamné à la prison. Sa peine fut commuée et il partit pour l’Amérique. Le duc d’Enghien, petit-fils du prince de Condé, qui résidait sur le territoire de Bade, à quelques milles de la France, fut arrêté par des gendarmes français, emmené à Vincennes, mis en jugement, condamné et exécuté, comme émigré et conspirateur. Des complices subalternes de cette conspiration, quelques-uns furent exécutés; la plus grande partie eut son pardon. On vit la peine de mort commuée en celle de la prison. Le capitaine Wright, qui avait débarqué les conspirateurs et qui paraissait avoir eu connaissance de leurs complots, fut pris sur les côtes de France, renfermé pendant plus d’un an à la tour du Temple, et traité avec tant de dureté qu’il mit fin à sa propre existence.

La découverte de cette conspiration obtint, pour Napoléon, le dernier et grand objet de son ambition; il fut nommé empereur des Français, et l’empire fut héréditaire dans sa famille. «Ce gaillard-là, disait un de ses propres ambassadeurs, sait tirer parti de tout.»

Telle est, à ce que je crois, la véritable histoire de ces grands événements[58]. J’observe de nouveau que la vérité tout entière sur Bonaparte ne peut guère être connue que dans cent ans. Que Pichegru ou le capitaine Wright aient fini autrement que par leurs propres mains, je n’en ai jamais rencontré de preuve qui pût soutenir le moindre examen[59].

Quel eût été le motif de Napoléon pour faire périr Pichegru en secret? Le caractère de fer du premier consul épouvantant l’Europe et la France, ce qu’il y avait de plus impolitique à lui, c’était de donner à ses ennemis un prétexte pour l’accuser d’un crime. L’amour de l’armée pour Pichegru avait été affaibli par sa longue absence et entièrement détruit par le crime que l’opinion publique ne pardonne jamais en France: la liaison ouverte avec les ennemis de la patrie. Le conseil de guerre le plus impartial aurait indubitablement condamné à mort le général Pichegru, comme traître lié avec les ennemis de la France, ou comme conspirateur contre le gouvernement établi, ou enfin comme déporté rentré sur le territoire de la République. Mais, dit-on, Pichegru avait été mis à la question, on lui avait serré les pouces dans des chiens de fusil, et Napoléon craignait la révélation de cette atrocité. J’observe que cette pratique atroce de donner la question n’est abolie en France que depuis la Révolution et que la plupart des rois de l’Europe en font encore usage dans les complots contre leur personne. Enfin, il vaut mieux courir la chance d’être accusé d’une cruauté que d’un assassinat, et il était facile de jeter celle-ci sur le compte d’un subalterne qu’on eût puni. On pouvait faire condamner Pichegru à mort par un jugement qui parût juste à la nation et commuer sa peine en une prison perpétuelle. Il faut remarquer que l’espoir d’obtenir des révélations par le supplice de la question n’est pas calculé pour des âmes de la trempe de celle de Pichegru. Comme le jeune guerrier sauvage, cette lâche ressource n’eût fait qu’animer l’intrépidité du général. Des Anglais et des Français détenus au Temple ont vu le corps de Pichegru, et aucun homme digne de foi n’a dit avoir aperçu des marques de la torture.

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