Ce ne sont pas les vents, qui accouraient dans le ciel!Ce ne sont pas les nues, qui dans le ciel s'aheurtaient!Nos Preux se pr'eparaient au combat,Nos Preux combattaient l'ennemi.Et de toute la volont'e de leur d'esirIls ont d'eploy'e l'imp'etueux brandissement!Ils foul`erent une arm'ee innombrable,Ils occirent toute la force pa"ienne…Et les Preux, alors, se mirent `a se vanter,D'eraisonnablement rire dans la victoire!— «Les 'epaules puissantes, offraient-ils, veulent encore lutter,Les chevaux vaillants ne sont pas las encore,Et les glaives ne sont pas 'emouss'es!Qu'on nous donne, dirent-ils, une Force qui n'est pas d'ici,Et nous exterminerons cette Force qui n'est pas d'ici, —Et combien, avec elle, nous nous amuserons!»…Et, d`es que de l'un d'eux, fut cette parole,Parurent deux Guerriers,Seulement deux, non point la masse d'hommes,Mais des guerriers, et non pas des parleurs!Et ils proclam`erent: «Or, entrons en lutte, les Preux!Vous ^etes sept, nous sommes deux, — peu importe!»…Dans ce moment aveugle les Preux n'ont pas reconnu qui 'etaient les Guerriers:S'alluma en leur poitrine le coeur ardent.La soif de bataille est chaude dans le sang…Les yeux qui flambent, sur les guerriers un s''elancaitEt les coupa en deux, d'un seul effort d''epaule:Ils devinrent quarte, — tous les quatre vivants!…S''elanca un second, sur eux 'eprouva la duret'e du glaive,Et les coupa en deux: ils devinrent huit, tous les huit vivants!…S''elanca le troisi`eme, les yeux qui br^ulent,Les coupa en deux par un coup de hardiesse:Ils devinrent deux fois plus, — ils s'avancent et tous s'avancent, tous vivants!…Alors, tous les Preux s'enlev`erent pour hacher cette arm'ee.Ils ont brandi les glaives: o`u 'etait l'ennemi, il en est deux fois plus,Et qui s'approchent, et muets, et menacants.Et la puissance inconnue grandit et granditEt s'avance sur les Preux, en attaque!Et maintenant les Preux ne luttent pas autantQue meurtrissent, de leurs sabots frappant, les destriers vaillants…Mais la puissance inconnue grandit et grandit,Toujours avance, combattante, sur les Preux qui bataillent.Hors de soi-m^eme sortent les forces neuves et menacantes, — fatales d'horreur!…Juste trois jours, trois heures, trois minutes, les preux lutt`erent.Leurs 'epaules puissantes ont assez travaill'e,Les glaives damasquin'es se sont 'emouss'es,Les chevaux se lass`erent dans leurs 'elans!Les coups qu'ils ont rendus ont 'epuis'e les Preux…Mais l'arm'ee inconnue grandit et granditEt sur les Preux bataillant s'avance, — en attaque!Alors, prirent peur les Chevaucheurs puissants…Ils coururent vers les montagnes,Ils coururent vers les cavernes, vers les gorges o`u la for^et inextricable se tient:Mais quand arrive un Preux `a la montagne, il y resteP'etrifi'e.Et arrive un second, — et, pierre, il s'ajoute aux pierres.Et le troisi`eme et tous les autres, s'en sont venus, 'etonn'es, — et ils deviennent muets!…Et depuis, il n'est plus de Preux en Russie.Et depuis, dans l'ombre des montagnes il en est peu qui osent s'aventurer:'Etrange est le dessin de leurs rocs, et une lueur myst'erieuseAu-dessus des gouffres, souvent blanchit…