Ce prophète raconte ce qu’il a fait, par ordre de Dieu. Un jour, il a mangé un livre sur lequel étaient écrites des lamentations et des malédictions (ch. 2). Quelque temps après, il s’est couché pendant trois cent quatre-vingt-dix jours sur le côté gauche, en expiation des iniquités du royaume d’Israël, et ensuite pendant quarante jours sur le côté droit, en expiation des péchés du royaume de Juda (ch. 4). En outre, tout le temps que dura cette double expiation, Ezéchiel mangea du caca en tartine, à son déjeuner. C’est Jéhovah en personne qui lui avait ordonné cette mortification:
«En présence des enfants d’Israël, eux le voyant, tu mangeras chaque matin des excréments d’homme étendus sur des gâteaux d’orge, que tu auras fait cuire.» (v. 12)
Cependant, cette nourriture ayant dégoûté le prophète, Dieu consentit à un changement:
«Je te permets la fiente de bœuf, au lieu de la merde d’homme, et tu feras cuire ton pain avec cette fiente.» (v. 15)
Dans une autre circonstance, étant dans une maison et voulant s’en aller, Ezéchiel, au lieu de passer par la porte, comme tout le monde, lit un trou dans la muraille et déménagea par ce trou avec ses habits et ses provisions (12:7).
Au chapitre 37, Ezéchiel narre que, se promenant dans une campagne pleine d’ossements desséchés, il les anima en leur faisant un discours.
Mais, de tous les passages d’Ezéchiel, celui qui a excité le plus de murmures parmi les critiques, et qui a le plus embarrassé les théologiens, est l’apologue d’Ahola et Aholiba, les deux sœurs prostituées. Sous prétexte de flétrir le manque de foi d’Israël et l’indifférence religieuse de Juda à certaines époques, Ezéchiel fait parler Jéhovah dans les termes de la plus dégoûtante obscénité:
«Mon cœur s’est détaché d’Aholiba, comme il s’était détaché de sa sœur Ahola; car elle a multiplié ses adultères, jusqu’à rappeler le souvenir de sa jeunesse où elle se prostituait en Egypte; et elle s’est attachée de préférence aux débauchés dont le membre est gros comme celui des ânes et dont l’éjaculation est puissante comme celle des chevaux.» (23:18-20)
Voilà les honteuses comparaisons que l’on trouve dans la Bible, sous prétexte d’apologue, dont, au dire des prêtres, il faut admirer le sens mystique. Du mysticisme? Quelle moquerie! Pour exprimer que les deux royaumes d’Israël et de Juda avaient manqué de piété envers Jéhovah, était-il donc nécessaire d’écrire de telles cochonneries?…
Un autre prophète qui se délecte dans les malpropretés, c’est Osée, dont les récits se rapportent à des faits vécus, et qui, tout en prétendant avoir des visions de Jéhovah, les complète par des actes passablement répugnants.
Cet Osée, né chez les Samaritains, s’attacha néanmoins au culte de Jérusalem. La Bible le cite comme un modèle d’obéissance à Dieu; mais quels étranges ordres Dieu lui donne!…
«Lorsque l’Éternel commença à parler à Osée, il lui dit: Prends pour femme une prostituée, et fornique avec elle, de manière à avoir d’elle des enfants de prostituée.» (1:2)
C’est ainsi que notre homme se justifie d’avoir épousé une femme de mauvaise vie. S’il faut en croire ce prophète, Dieu lui enjoignit plus tard de coucher avec la femme d’un de ses amis, mais à la condition toutefois qu’elle ait déjà trompé son mari: