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Mais Satan ne se tient pas pour battu. Le malheureux Job se voit bientôt couvert d’une plaie hideuse, qui se répand depuis sa tête jusqu’à la plante de ses pieds. Assis sur un fumier, il enlève avec les tessons d’un pot cassé l’humeur fétide qui coule de ses ulcères. Sa femme elle-même vient l’invectiver; mais Job répond encore d’une voix résignée: «Nous tenons tout de Dieu; si nous avons reçu de lui les biens, pourquoi n’en recevrions-nous pas les maux?» Trois de ses amis, Eliphas, Baldad et Tsohar, instruits de ses infortunes, vinrent le voir; «et ils s’assirent à terre avec lui pendant sept jours et sept nuits, sans lui dire aucune parole; car ils voyaient que sa douleur était fort grande».

Tout à coup, Job éclate en plaintes violentes sur ses afflictions; il maudit le jour de sa naissance. «Que ne suis-je mort au sortir du ventre de ma mère! ou pourquoi n’ai-je pas été comme un avorton?» Et il appelle la mort à grands cris. Ces plaintes forment les 26 versets du chapitre 3; mais, comme elles sont en contradiction avec le sujet principal du livre, on n’en parle jamais dans les manuels d’histoire sainte. En effet, il suffirait que le livre s’arrêtât là; Satan, qui est représenté comme ayant fait une sorte de pari avec Jéhovah, est le gagnant, dès que Job perd patience et reproche à Dieu de l’avoir fait venir au monde et de ne pas l’en retirer maintenant.

Eliphas, Baldad et Tsohar entreprennent alors de sermonner Job; ils l’humilient en lui déclarant que les adversités ne tombent que sur les méchants. Job prend Dieu à témoin de son innocence et proteste qu’il est injustement opprimé. Ce dialogue entre Job et ses amis dure vingt-neuf chapitres. Tout à coup, au chapitre 32, surgit un nouvel interlocuteur, nommé Elihu, plus jeune que les autres, lequel prend la parole non pour accuser Job d’avoir mérité par ses crimes les châtiments sévères que Jéhovah lui a infligés, mais pour lui faire remarquer qu’il a montré trop d’orgueil en protestant de son innocence, parce que, dit-il, nul mortel ne peut se flatter de pénétrer dans les jugements de Dieu et d’être toujours resté parfaitement pur à ses yeux.

Puis, Jéhovah lui-même arrive dans un tourbillon, et, après avoir blâmé la présomption du jeune Elihu, rappelle quelques-uns des prodiges qui montrent sa puissance. Alors, Job reconnaît qu’il est sorti des bornes que devaient lui imposer sa faiblesse et son ignorance, et Dieu, satisfait de sa soumission, le guérit de ses maux et lui rend au double les biens qu’il avait perdus.

Dans son discours, Jéhovah cite, en témoignage de son pouvoir, deux animaux extraordinaires, le Béhémoth et le Léviathan, dont la description fantastique tient deux chapitres. Quant à Satan, il n’en est plus question. Le dernier chapitre (42) nous apprend que Job eut encore sept fils et trois filles et qu’il vécut cent quarante années après cette terrible épreuve de sa vie.

Comme on voit, ce livre de Job n’offre pas un intérêt très palpitant. Les critiques y relèvent cette singularité: Satan, dont il est parlé pour la première fois, allant et venant dans le ciel parmi les bons anges et gageant que le bonhomme Job commettra le grand péché de proférer des malédictions, s’il est accablé de misère et de maladie; et Dieu acceptant la gageure, avec l’espoir que son fidèle serviteur sera patient jusqu’au bout. Voilà donc Jéhovah qui ignore l’avenir et qui même se trompe dans ses prévisions, puisque Job se laisse aller à maudire.

Nous avons vu que la Bible compte quatre grands prophètes, prétendus auteurs de livres; elle donne aussi quelques livres censément écrits par des petits prophètes, au nombre de douze. On les nomme; Osée (dont nous avons reproduit un court extrait), Joël, Amos, Abdias, Jonas, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Aggée, Zacharie et Malachie. Sans contredit, Jonas est le seul qui mérite d’être cité; «l’histoire des douze petits prophètes, dit le bénédictin Calmet, ne nous fournit rien qui approche tant du merveilleux que la vie de Jonas».

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