Читаем La nuit des longs couteaux полностью

Maintenant Sepp Dietrich a quitté Munich. Dans la nuit, la voiture qui a été mise à sa disposition par le Quartier Général de la S.S. dans la capitale bavaroise, le fief de Heydrich et de Himmler, roule entre les prairies humides, les phares éclairent les pommiers en fleur. La route vers Kaufering est déserte. Le chauffeur a reçu l’ordre de « foncer ». Il fonce. Un officier S.S. a embarqué avec Sepp Dietrich : les deux hommes se taisent. Dans leur cantonnement les S.S. de la Leibstandarte sont allongés tout habillés sur les lits que la Reichswehr met à leur disposition.

Ils ne sont pas hommes à se poser des questions. Ils obéissent et puis tout dans cette opération paraît avoir été bien organisé, prévu depuis longtemps. Ils sont en alerte depuis plusieurs jours, avertis que la mission à accomplir va exiger d’eux la plus grande fidélité au Führer. Ils attendaient à Berlin. Une unité du train, appartenant à la Reichswehr et stationnée à Ludwigsburg, a assuré leur transport jusqu’ici. Ils somnolent, prêts à exécuter les ordres. C’est vers eux que roule par cette nuit douce leur Gruppenführer Sepp Dietrich.

Dans le hall de l’hôtel Dreesen, Adolf Hitler vient de prendre lui-même une communication en provenance de Berlin. Le Reichsführer S.S. Himmler a demandé à parler directement au Führer en personne : il téléphone du siège de la Gestapo. Hitler, au fur et à mesure qu’il écoute Himmler, paraît ne plus maîtriser sa nervosité. Il répond par monosyllabes, puis il laisse presque tomber l’appareil, se mettant à parler fort, le regard tout à coup brillant. Il prend Goebbels à témoin, il mêle son récit d’injures. Il est environ minuit et demi. Himmler lui apprend, explique-t-il, que l’État-major de la S.A. de Berlin a ordonné une alerte générale pour aujourd’hui samedi à 16 heures. À 17 heures les S.A. doivent occuper les bâtiments gouvernementaux : « C’est le putsch », lance Hitler et il répète plusieurs fois les mots « le putsch », « le putsch ». Il crie de nouvelles injures. « Ernst dit-il, n’est pas parti pour Wiessee comme il le devait. » Le Gruppenführer doit donc diriger le putsch.    « Ils ont l’ordre de passer à l’action », « un putsch ». Les phrases violentes se télescopent Goebbels s’est approché, il maudit lui aussi les S.A. En 1931, déjà le chef S.A. de Berlin, Stennes, ne s’était-il pas révolté contre le parti ? Goebbels à voix basse rappelle ce passé, il rappelle ce tract que les S.A. avaient le 1er avril 1931, fait distribuer dans les rues de Berlin et qui accusait le Parti nazi et son Führer de trahir les S.A. et le « socialisme-national ». Aujourd’hui, n’est-ce pas la même chose qui recommence, mais de façon plus dangereuse ?

Hitler est de plus en plus nerveux. Sur son visage se lisent la violence et l’inquiétude. À aucun moment il ne paraît douter de la réalité des informations transmises par Himmler. Goebbels, qui est arrivé tard de Berlin hier soir, sait pourtant que le Gruppenführer Karl Ernst a quitté la capitale pour Brème afin d’y prendre un paquebot à destination de Ténériffe et de Madère où il doit séjourner pour son voyage de noces. Mais Goebbels ne dément pas Himmler.

LA DECISION DU FÜHRER

De courtes minutes passent puis, avant qu’il ne soit 1 heure du matin, le téléphone fonctionne à nouveau. Hitler, pour la deuxième fois, prend la communication. Adolf Wagner, Gauleiter et ministre de l’Intérieur bavarois, téléphone de son ministère. A Munich dit-il, la Sturmabteilung est descendue dans la rue ; des slogans hostiles au Führer et à la Reichswehr ont été poussés. Les S.A. bavarois ont donc les mêmes consignes que ceux de Munich.

« Tout est coordonné » s’écrie Hitler. Autour de lui, on se rassemble. Le Führer injurie les chefs S.A. : c’est de la « vermine » lance-t-il. Ce sont des traîtres. La fureur éclate ; Goebbels approuve. Hitler parle de châtiment. Il marche fébrilement Il est près de 1 heure du matin, ce samedi 30 juin.

A Bad Wiessee Roehm dort paisiblement et les S.A. de Munich sont chez eux. Quelques-uns ont bien manifesté dans la soirée, protestant contre l’attitude de la Reichswehr, mais les officiers sont intervenus. L’un d’eux, juché sur une voiture arrêtée, Koenigsplatz, a crié : « Rentrez tranquillement chez vous et attendez la décision du Führer.

« Quoi qu’il arrive, qu’Adolf Hitler nous congédie, qu’il nous autorise à porter cet uniforme ou qu’il nous l’interdise, nous sommes avec lui, derrière lui. » La manifestation s’était terminée aux cris de Heil Hitler !

Mais Wagner vient de téléphoner â Hitler la nouvelle d’une insurrection S.A. et le Führer s’emporte dans l’une de ces colères de la nuit qu’amplifie le manque de sommeil et qui déferlent comme une tornade. « Roehm », « Roehm », le nom revient et Hitler le couvre d’insultes.

Brusquement Hitler s’écrie : « Tout le monde à Munich, tout de suite, puis de là, en avant à Bad Wiessee ». Après tant d’heures incertaines voici venu le moment du choix. Hitler a tranché.

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