Читаем Le Crime de l'Orient-Express полностью

Ma fille me disait de me reposer tranquillement dans le train jusqu'а Paris. Pendant combien de jours allons-nous rester ici sans bouger ? Et mon bateau qui part aprиs-demain ! Comment faire ? Je ne puis mкme pas tйlйgraphier pour dйcommander ma cabine. Je suis furieuse rien que d'y penser !

L'Italien dйclarait que des affaire importantes l'attendaient а Milan et le grand Amйricain au costume voyant essayait de consoler sa compatriote en lui disant que le train pouvait encore rattraper son retard.

Ma sњur et ses enfants qui m'attendent ! gйmissait la dame suйdoise. Impossible de les avertir. Que vont-ils s'imaginer ? Ils croiront sыrement qu'il m'est arrivй malheur.

Combien de temps allons-nous demeurer ici ? Quelqu'un a-t-il une idйe ? s'enquit Mary Debenham.

Sa voix trahissait une certaine impatience, mais Poirot n'y retrouva aucune trace de cette inquiйtude nerveuse qu'elle avait manifesttйe durant l'arrкt trиs court du « Taurus- Express ».

Mrs Hubbard se livrait de nouveau а ses jйrйmiades :

Et dire qu'il n'y a personne capable de vous renseigner dans ce train ! Ces йtrangers n'essaieront mкme pas de nous tirer de lа. Ah ! en Amйrique.

Arbuthnot se tourna vers Poirot et lui parla en franзais avec un accent britannique trиs prononcй :

Vous кtes un directeur de la ligne, je crois, monsieur ? Vous pouvez nous dire.

Souriant, Poirot rectifia :

Non, non, ce n'est pas moi. Vous me confondez avec mon ami, M. Bouc.

Oh ! excusez-moi.

Il n'y a pas de quoi. Cette erreur est toute naturelle. J'occupe en ce moment son ancien compartiment.

M. Bouc ne se trouvait pas dans le wagon-restaurant. Poirot promena son regard autour de lui pour voir qui d'autre manquait.

La princesse Dragomiroff йtait absente, ainsi que le jeune couple hongrois, Ratchett, son domestique et la femme de chambre allemande.

La Suйdoise s'essuya les yeux.

Je suis ridicule de pleurer ainsi. Quoi qu'il arrive, nous devons accepter notre sort.

Toutefois, cette rйsignation chrйtienne йtait loin d'кtre partagйe par tous les

voyageurs.

Vous en parlez а votre aise, dйclara MacQueen. Ne savez-vous donc pas que nous pouvons кtre retenus ici pendant des jours et des jours !

Dans quel pays sommes-nous ? demanda Mrs Hubbard, d'une voix plaintive.

Quand on lui apprit que c'йtait la Yougoslavie, elle rйpliqua :

Oh ! encore un de ces territoires balkaniques ! Que va-t-il nous arriver ?

Mademoiselle, vous seule montrez un peu de patience, observa Poirot а Mary Debenham.

Elle haussa lйgиrement les йpaules.

A quoi sert de se plaindre ?

Vous кtes philosophe, mademoiselle.

Cela impliquerait un certain dйtachement. Je suis plutфt йgoпste et je m'applique а йviter toute йmotion inutile.

Elle parlait plutфt pour elle-mкme, et son regard se portait vers la fenкtre et les amas de neige au-dehors.

Vous avez du cran, mademoiselle. De nous tous, c'est vous qui semblez possйder le plus de force morale.

Pour зa, non : je connais quelqu'un de bien plus fort que moi.

Qui donc ?

Elle parut soudain prendre conscience qu'elle parlait а un йtranger, а un homme avec qui, jusqu'а ce matin-lа, elle avait а peine йchangй une demi-douzaine de phrases.

A cette pensйe, elle fit entendre un petit rire amusй, puis reprit :

Je veux parler de cette vieille dame. Vous l'avez sans doute remarquйe. Une femme trиs laide, mais avec un certain charme fascinateur. Il lui suffit de lever le petit doigt et de prononcer quelques mots polis pour que tout le personnel du train s'empresse autour d'elle.

Il s'empresse йgalement auprиs de mon ami, M. Bouc, parce qu'il est un des directeurs de la Compagnie, et non а cause de son esprit dominateur.

Mary Debenham sourit.

La matinйe s'avanзait. Plusieurs voyageurs, parmi lesquels Poirot, demeurиrent dans le wagon-restaurant et bavardиrent, histoire de passer le temps. Poirot en apprit davantage encore sur la fille de Mrs Hubbard et connut sur le bout des doigts les habitudes quotidiennes de feu Mr Hubbard, depuis l'heure du lever - oщ le brave homme commenзait son dйjeuner par des cйrйales - jusqu'а celle oщ il se couchait, les pieds dans des chaussons de nuit tricotйs par Mrs Hubbard elle-mкme.

Tandis que la Suйdoise lui exposait en termes vagues les buts des missionnaires en Orient, M. Poirot vit avancer vers lui un employй des wagons-lits.

Pardon, monsieur.

Eh bien ?

M. Bouc serait trиs dйsireux que vous veniez vous entretenir avec lui quelques minutes.

Poirot s'excusa auprиs de la dame et suivit l'employй. Ce n'йtait pas le conducteur de son propre wagon, mais un gros blond.

Prйcйdй de son guide, le dйtective longea le couloir de sa voiture et passa dans la suivante. L'homme frappa а une porte et se rangea pour le laisser entrer.

C'йtait un compartiment de seconde classe. choisi sans doute parce qu'il йtait spacieux. Il йtait dйjа encombrй.

M. Bouc en personne йtait assis au fond. En face de lui, un petit homme brun regardait la neige par la fenкtre. Deboout, et empкchant Poirot d'avancer, se tenaient le chef de train, un colosse en uniforme bleu, et le conducteur de son wagon.

Перейти на страницу:

Похожие книги

Том 1
Том 1

Настоящее восьмитомное собрание сочинений Конан Дойля не является полным. И в Англии не издан «полный Конан Дойль». У него, автора семидесяти книг, слишком многое не выдержало испытания временем…Что же читатель найдет в нашем собрании? Образцы художественной прозы писателя, лучшие его романы, повести и рассказы. Публицистические и очерковые его книги, в том числе «Война в Южной Африке», «На трех фронтах» и другие, остаются, естественно, за рамками издания.Произведения в собрании расположены в хронологическом порядке, однако выделены сложившиеся циклы. Выделены, например, повести и рассказы о Шерлоке Холмсе — они занимают три начальные тома. При распределении по томам других повестей и рассказов также учитывалась их принадлежность к тематическим или иным циклам.М. УрновВ первый том собрания сочинений вошли произведения о Шерлоке Холмсе: роман «Этюд в багровых тонах», повесть «Знак четырех», а также первый сборник рассказов «Приключения Шерлока Холмса».«Этюд в багровых тонах» — первый роман А.К.Дойля о прославленном сыщике, в котором Шерлок Холмс только знакомится со своим будущим другом и напарником доктором Уотсоном, и, пользуясь своим знаменитым дедуктивным методом, распутывает серию таинственных убийств, раскрывая драматические события кровавой, но справедливой мести.В повести «Знак четырех» Шерлок Холмс раскрывает тайну сокровищ Агры, а доктор Уотсон находит себе жену — очаровательную мисс Морстен.

Артур Игнатиус Конан Дойл , Артур Конан Дойль , Вадим Константинович Штенгель , Д. Григорьевна Лифшиц , Надежда Савельевна Войтинская , Наталья Константиновна Тренева , Нина Львовна Емельянникова

Детективы / Классический детектив / Классические детективы