Читаем L’Histoire de France pour les Nuls полностью

Isabeau n’est pas d’une grande beauté : son large visage aux gros traits, au nez épais, aux narines larges, est cependant illuminé par deux yeux malins et rieurs, mutins même ! De sorte qu’on remarque à peine qu’elle a les jambes trop courtes et une démarche légèrement chaloupée. Sous la haute salle du palais, elle s’avance vers le roi, s’agenouille devant lui, et attend. Charles VI, tout de suite, est conquis ! Il veut se marier sur le champ, et si rapidement que le père de la mariée n’a pas même le temps d’arriver pour le jour de la cérémonie, le 17 juillet 1385 ! Les deux jeunes gens sont si épris l’un de l’autre – Philippe le Hardi, l’oncle du roi, les qualifie même de « malades »… – qu’ils se retirent rapidement au soir de la noce dans leur lit nuptial. Et le chroniqueur de l’époque rapporte qu’ils eurent cette nuit-là beaucoup de plaisir ! Isabeau donnera douze enfants à Charles. Le onzième deviendra le roi Charles VII.

« Faites ce qu’il vous plaira ! »

Un peu plus de trois ans plus tard, le 3 novembre 1388, c’est l’anniversaire du sacre de Charles VI. C’est aussi le jour où le jeune roi qui a vingt ans décide de gouverner comme il l’entend. Il écarte ses trois oncles dépensiers et massacreurs. Il fait appel aux anciens conseillers de son père Charles V le Sage. Ces conseillers, issus de la bourgeoisie et de la petite noblesse, sont moqués et méprisés par les grands du royaume qui les surnomment les marmousets, du nom de figures grotesques qui servent d’ornement aux façades d’églises. Mais leur efficacité aux affaires est remarquable. Ils réorganisent la justice, les finances. Charles VI, d’abord d’un tempérament inquiet, anxieux, s’accommode fort bien de la présence des marmousets à ses côtés dans le gouvernement du royaume. Progressivement, il devient insouciant, fait la fête à s’en étourdir. À ses conseillers qui lui demandent son avis, il répond avec désinvolture : « Faites ce qu’il vous plaira ! »


Le roi Charles VI devient fou

Le front breton se rallume encore. Sur le chemin qui le conduit vers le fief du révolté Jean IV de Montfort, Charles VI ne sait pas que la déraison s’est embusquée. Et l’attend…

1392 : le roi n’est plus le roi

En mars 1392, le roi est soudain pris d’un accès de fièvre. Les médecins appelés au chevet du malade s’inquiètent non de l’état physique de leur royal patient, mais de son état mental : en effet, il peine à retrouver sa raison, il délire encore alors que la fièvre est tombée, il semble entré dans un monde où il perd son identité. Ce n’est pas la première fois que Charles VI donne de telles inquiétudes à son entourage. Mais, d’ordinaire, tout rentre dans l’ordre, et on oublie bien vite ces étranges épisodes où le roi n’est plus le roi.

5 août 1392 : « Noble roi, tu es trahi ! »

La même année, le 13 juin 1392, un attentat est commis contre le connétable Olivier de Clisson qui, après un bal où il s’est beaucoup amusé avec Charles VI, rentre dans son hôtel du Marais à Paris. Charles VI arrivé sur les lieux est très impressionné par la vue du sang. Clisson est encore vivant et va se remettre rapidement, mais Charles VI est entré dans un état d’agitation tel qu’on lui conseille d’aller en Bretagne châtier le duc Jean IV. Celui-ci a permis l’évasion vers l’Espagne de Pierre de Craon, auteur de l’attentat contre le connétable. Le 2 août 1392, l’armée se met en route en direction de la Bretagne. Le 5 août, Charles VI et sa troupe traversent la forêt du Mans. Soudain, un vieillard à l’air étrange, en haillons, et qui sort d’une léproserie toute proche, court vers le roi qui est à cheval. Les hommes d’armes veulent l’écarter, mais le lépreux brandit sous le regard du roi ce qui reste de ses poings rongés par la lèpre, et il lui crie : « Noble roi, ne va pas plus loin ! Fais demi-tour, tu es trahi ! »

« Je suis livré à mes ennemis ! »

Перейти на страницу:

Все книги серии Pour les Nuls

Похожие книги

Аламут (ЛП)
Аламут (ЛП)

"При самом близоруком прочтении "Аламута", - пишет переводчик Майкл Биггинс в своем послесловии к этому изданию, - могут укрепиться некоторые стереотипные представления о Ближнем Востоке как об исключительном доме фанатиков и беспрекословных фундаменталистов... Но внимательные читатели должны уходить от "Аламута" совсем с другим ощущением".   Публикуя эту книгу, мы стремимся разрушить ненавистные стереотипы, а не укрепить их. Что мы отмечаем в "Аламуте", так это то, как автор показывает, что любой идеологией может манипулировать харизматичный лидер и превращать индивидуальные убеждения в фанатизм. Аламут можно рассматривать как аргумент против систем верований, которые лишают человека способности действовать и мыслить нравственно. Основные выводы из истории Хасана ибн Саббаха заключаются не в том, что ислам или религия по своей сути предрасполагают к терроризму, а в том, что любая идеология, будь то религиозная, националистическая или иная, может быть использована в драматических и опасных целях. Действительно, "Аламут" был написан в ответ на европейский политический климат 1938 года, когда на континенте набирали силу тоталитарные силы.   Мы надеемся, что мысли, убеждения и мотивы этих персонажей не воспринимаются как представление ислама или как доказательство того, что ислам потворствует насилию или террористам-самоубийцам. Доктрины, представленные в этой книге, включая высший девиз исмаилитов "Ничто не истинно, все дозволено", не соответствуют убеждениям большинства мусульман на протяжении веков, а скорее относительно небольшой секты.   Именно в таком духе мы предлагаем вам наше издание этой книги. Мы надеемся, что вы прочтете и оцените ее по достоинству.    

Владимир Бартол

Проза / Историческая проза