Un jeune humaniste, admirateur et défenseur des « bibliens de Meaux », Jean Calvin, né à Noyon en 1509, entre alors en scène. Grand lecteur d’Érasme et de Luther, il se fait le défenseur d’un texte réformiste écrit par Marguerite d’Angoulême, la sœur de François Ier
. Menacé pour cette prise de position résolue, il doit s’enfuir en hâte à Bâle au début de 1535. Cela n’empêche pas les publications favorables à la Réforme de se multiplier. François Ier décide alors, la mort dans l’âme, d’interdire l’imprimerie qu’il a tant contribué à développer ! Le 21 janvier 1535, il participe à une immense procession expiatoire où sont sorties les reliques que Luther condamne et qualifie de superstitions : la couronne d’épines du Christ, une goutte de son sang, une goutte de lait de la Vierge. Et pour terminer la journée, six hérétiques sont brûlés sur le parvis de Notre-Dame !Les catholiques pris de vitesse
La Réforme protestante prend de vitesse une réforme qui avait commencé à se dessiner dans l’Église catholique toujours lente à accepter le changement. Trop lente pour beaucoup de déçus qui vont adhérer aux idées de Luther avec d’autant plus de convictions qu’elles les libèrent de la dîme qu’il faut verser au clergé ! La Réforme catholique prend une tournure concrète en 1526 à peine dix ans après la publication des quatre-vingt-quinze thèses de Luther. Les frères capucins font le vœu de soulager la misère des humbles dans un esprit de pauvreté, opèrent un retour à la règle initiale de Saint-François d’Assise, les franciscains s’en étant trop écartés à leur avis. Ceux qu’on appelle les cordeliers – à cause de leur ceinture de corde – sont aussi, par esprit de sacrifice, les pompiers de Paris, jusqu’à la Révolution !
Le 15 août 1534, dans l’église de Montmartre, Ignace de Loyola, un religieux espagnol et boiteux – au siège de Pampelune par François Ier
, sa jambe droite fut brisée en trois endroits – décide de créer la Compagnie de Jésus (les jésuites), entièrement dévouée à la cause catholique et soumise en tout au pape. Partout où la foi catholique est menacée, elle promet d’intervenir. Ancien soldat, Ignace de Loyola donne une organisation militaire à sa compagnie dont le supérieur porte le nom de général ! Ainsi, le terrain perdu par Rome est partiellement reconquis en France, en Allemagne, en Autriche, par la création de maisons où se donne en exemple une morale plus conquérante que tolérante. Des missions sont organisées pour l’étranger – en Amérique du Sud, par exemple. De 1545 à 1563, le concile de Trente permettra d’affermir l’autorité du pape, de condamner les abus de toutes sortes, de définir le dogme.À Paris, un imprimeur installé à Lyon, correcteur d’ouvrages avec Rabelais, et philologue (il étudie les textes à la lumière de leur histoire), est arrêté, emprisonné à Paris et brûlé, après avoir été étranglé, place Maubert, au milieu de ses livres. À Meaux, le 8 septembre 1546, les Réformés sont arrêtés où ils tenaient leurs réunions secrètes chez Étienne Mangin. Le parlement les juge : quatorze d’entre eux sont condamnés à être torturés sous les yeux de leurs compagnons puis à être brûlés vifs. La maison de Mangin est rasée et une chapelle est construite à la place… Malgré tout cela, les idées de la Réforme progressent.
Rabelais, vous aimez ?