Quels étaient ses secrets de beauté ? Peut-être son hygiène de vie : couchée à huit heures du soir, elle se lève à six heures du matin, prend un bain glacé, un sirop à base d’or, puis se met à cheval pour la chasse au fond des bois. Elle fait une sieste au retour, prend une collation et pratique des exercices physiques nombreux et variés qui réjouissent toute sa personne. Voulez-vous la recette de son « eau de pigeon » ? Elle se compose de jus de liseron, de concombre, de melon, de nénuphar, de fleurs de lys et de fèves. Dans cette mixture, vous faites macérer des pigeons hachés, ajoutez du beurre, du sucre en poudre, du camphre et de la mie de pain. Versez ensuite du vin blanc. Laissez reposer, puis distillez cet ensemble, et vous obtenez l’eau de pigeon de Diane de Poitiers. Ah, nous oublions les mains que vous voulez aussi blanches que les siennes : massez-les avec des décoctions de feuilles de bouleau et de millet. Le parfum de Diane ? Le musc, le benjoin, le girofle, la muscade, la gomme arabique ! Ce qu’elle porte pour dormir ? Le musc, le benjoin, le girofle…
Henri II semble une antithèse de son père, le jovial François Ier
. Il va cependant conduire honorablement les affaires du royaume.25 janvier 1547. Le roi François Ier
, qui n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’une fistule tuberculeuse lui occasionne gêne et souffrances incessantes, apprend la mort d’Henri VIII. Il devient sombre et pensif : il a presque le même âge que le roi d’Angleterre, il se dit que la mort pourrait décider de les traiter à égalité. Il ne se trompe pas. Deux mois plus tard, le 31 mars, à Rambouillet, François Ier rend l’âme. Dès le lendemain, 1er avril 1547, son fils Henri devient le roi Henri II. Ah ! Quelle différence entre le fils et le père. Henri II est triste, morne, taciturne, austère : il chasse de la cour la plupart des femmes et recommande aux hommes d’être réservés, modestes et honnêtes en la compagnie des demoiselles, sous peine d’être sévèrement châtiés ! Il n’a jamais admis sa captivité en Espagne.Lors de sa libération, le 1er
juillet 1530, à la question posée par le connétable de Castille chargé de leur surveillance qui leur demandait s’il aurait pu faire mieux, François, le dauphin, mort à dix-huit ans, avait aimablement répondu ; Henri avait fait une pétarade postillonnante avec sa bouche ! Henri aime par-dessus tout l’exercice physique. Il est bien bâti et robuste. Ce qu’il préfère, ce sont les tournois. Son mentor, celui à qui il se confie et confie presque toutes les affaires du royaume est un chef de guerre, plus habile diplomate que militaire efficace : le connétable Anne de Montmorency. Celle à qui il confie la conduite de son cœur, de sa passion sans limites, s’appelle Diane de Poitiers. Le 28 octobre 1533, il a épousé – non pas Diane de Poitiers, puisqu’à cette époque elle est aussi la maîtresse de son père François Ier –, mais Catherine de Médicis, la nièce du pape, une florentine qui appartient à la famille la plus riche d’Europe !Les trois évêchés de Metz, Toul et Verdun, la ville de Calais, voilà ce qu’on peut mettre à l’actif d’Henri II. Mais, à l’issue du traité de Cateau-Cambrésis, l’Italie toute entière est abandonnée à l’influence des Habsbourgs, ce qui est ressenti comme une humiliation dans le royaume.
Le coup de Jarnac