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Jeudi 30 juin 1559. Catherine de Médicis vient de s’installer dans les tribunes qui ont été dressées rue Saint-Antoine – au niveau de l’actuel n° 62 – à Paris pour fêter le traité de Cateau-Cambrésis. À ses côtés, sa rivale en amour : Diane de Poitiers, vêtue de noir et blanc, ses couleurs, celles du deuil qu’elle porte depuis la mort de son mari en 1532, cela fait vingt-sept ans ! Henri II, le Beau Ténébreux à la triste figure, porte pour le tournoi les couleurs de sa maîtresse, le noir et le blanc !

La prédiction de Nostradamus

Catherine de Médicis est terriblement angoissée : voilà bien des années, son astrologue Luc Gauric lui a demandé d’agir de sorte que son mari évite tout combat en champ clos, surtout vers sa quarantième année. Henri a quarante ans, et il va combattre en champ clos ! De plus, Nostradamus, consulté sur l’avenir du roi, a affirmé qu’il mourrait de façon cruelle. Ajoutez à cela que, de son troisième adversaire, Montgomery, Charles Quint a dit qu’il avait entre les deux yeux un signe néfaste qui présageait la mort d’un prince à la Fleur de Lys, l’emblème des rois de France. Enfin, pour couronner le tout, le cheval que monte le roi s’appelle… Malheureux !

Choc terrible !

Le premier tournoi est lancé : Henri est vainqueur. Le deuxième est indécis : est-ce Henri, est-ce Guise qui a gagné ? On ne le sait trop. Le troisième s’engage : la lance de bois terminée par une pointe de fer, Henri lance son cheval contre l’Anglais Montgomery. Le choc est terrible, mais les deux cavaliers demeurent en selle. Il est midi, il fait une chaleur étouffante. Montgomery demande l’arrêt du combat, conservant sous son bras sa lance cassée. Le roi refuse !

La lance dans l’œil, jusqu’à l’oreille !

Le maréchal de Vieilleville n’a pas le temps de raccrocher la visière du casque royal : déjà Henri II s’est saisi d’une nouvelle lance et galope vers Montgomery qui, sur son cheval au galop également, lui oppose sa lance cassée. Celle-ci glisse sur l’armure du roi et pénètre dans son casque qui s’ouvre sans difficulté. Les morceaux pointus de la lance cassée entrent dans la tête d’Henri II en cinq endroits, dans l’œil, le front, la tempe. Le plus gros morceau fait dix centimètres, il est entré par l’œil droit pour ressortir par l’oreille ! La tribune se lève, Henri II s’agrippe à l’encolure de son cheval, tombe dans les bras de ses pages. Catherine de Médicis s’évanouit. On appelle Ambroise Paré, Jean Chapelain, premier médecin du roi.

Henri, Catherine et Diane sur le poêle

Les blessures sont extrêmement graves. Dans les jours qui suivent, on fait même venir de Bruxelles, à bride abattue, André Vésale, un anatomiste flamand qui est le médecin de Philippe II d’Espagne ! Et puis, pour mieux comprendre l’état des lieux dans le royal cerveau, Ambroise Paré demande qu’on exécute six condamnés à mort à la prison du Châtelet, et qu’on lui apporte leurs têtes tranchées. Consciencieusement, il enfonce dans ces têtes des morceaux de bois comparables à ceux de la lance de Montgomery. En vain ! La blessure du roi s’envenime, il meurt le 10 juillet 1559, en fin de matinée. Sur le poêle (le drap qui couvre le cercueil) figurent – comme à Chenonceaux – les initiales H d’Henri, et C de Catherine de Médicis, la reine. Mais en y regardant mieux, on voit surtout, dans l’entrelacs des lettres majuscules, apparaître un D, un D majestueux d’insolence et d’amour : celui de Diane !


Catherine de Médicis, mère de trois rois, régente…

Catherine de Médicis, la mère de François II, de Charles IX et d’Henri III va dominer de sa présence active les trente années qui suivent la mort de son mari. Ses fils lui sont soumis et agissent selon ses conseils. Elle va devoir faire face à la lutte entre les catholiques et les protestants, une lutte sans merci qu’elle tente de maîtriser avec un vrai courage à défaut d’habileté politique.


François II : « Les parties génitrices constipées »

« Il a les parties génitrices constipées », c’est ainsi qu’un chroniqueur décrit le nouveau roi : François II qui monte sur le trône le 10 juillet 1559. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il ne bénéficie pas d’une image positive aux yeux de ses contemporains, ni même à ceux des historiens qui le traitent de gros adolescent boutonneux, de pâle roitelet, de névropathe, de coléreux, de violent. Pourquoi ? Peut-être parce que son règne, commencé alors qu’il n’a que quinze ans, ne dure qu’un an et demi. Peut-être parce que, adolescent boutonneux effectivement, comme beaucoup d’autres, il aime passionnément celle que le choix politique a mis dans son lit : la ravissante et pure Marie Stuart, de deux ans son aînée, et plus d’un contemporain, plus d’un historien auraient aimé être à sa place ! Jaloux !


De Clermont à Louis-le-Grand

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