Guy Chabot, baron de Jarnac, beau-frère d’Anne de Pisseleu, duchesse d’Étampes, aimait étaler un luxe et une magnificence que tout le monde devinait au-dessus de ses moyens. Un jour, le futur Henri II lui demanda d’où lui venait tout cet argent. Guy Chabot lui répondit que sa belle-mère l’entretenait. L’entretenait ? Henri s’en gausse et va répétant que Jarnac couche avec sa belle-mère ! Jarnac se fâche, mais ne peut régler l’affaire en duel, car Henri le dauphin de France n’est pas autorisé à se battre avec un simple gentilhomme. Henri désigne alors un remplaçant : le seigneur de La Châteigneraie. Mais La Châteigneraie est robuste, quasiment invincible. Jarnac est fluet, mince, fragile. François Ier
refuse que le duel ait lieu. Aussitôt que son père meurt, Henri II autorise le combat qui doit écraser Jarnac !La cour est réunie pour le spectacle le 10 juillet 1547 en forêt de Saint-Germain. Jarnac a eu le temps de prendre des leçons de maniement des armes auprès d’un maître italien qui lui a enseigné une botte secrète. Le combat commence. On n’a d’yeux que pour le puissant La Châteigneraie, on a pitié du chétif Jarnac ! Soudain, la foule des spectateurs n’est plus qu’un cri : Jarnac ! Jarnac vient de porter sa botte secrète, son fameux coup, le coup de Jarnac, celui qui surprend, un coup imprévu, mais parfaitement loyal : il a coupé le jarret gauche de La Châteigneraie qui s’effondre, perdant son sang en abondance. On l’emporte pour le soigner, mais le vaincu refuse qu’on arrête son sang, il ne peut survivre à cette défaite, il meurt dans la nuit. Alors, le coup de Jarnac ? De l’imprévu, mais rien de déloyal. De quoi corriger peut-être ce que vous croyiez jusqu’à présent…
Charles Quint assiste à ses propres funérailles
Étonnant, étrange Charles Quint ! Le 21 septembre 1558, il meurt. Rien d’étonnant ou d’étrange direz-vous. Non, sauf que Charles Quint, un mois avant sa mort, avait décidé d’assister à ses propres obsèques ! Il les avait fait organiser exactement comme elles se dérouleraient quand il serait vraiment mort. Et il avait prié pour lui-même, pour le repos de son âme, encore bien installée dans son corps… Il s’était vêtu de noir, tenait un cierge à la main… Charles Quint, fils de Jeanne la Folle.
Que se passe-t-il sans tarder après l’abdication de Charles Quint ? Oui, vous l’avez deviné : la guerre contre la France ! Dans un premier temps, les Espagnols alliés aux Anglais remportent la victoire de Saint-Quentin le 10 août 1557. Le connétable Anne de Montmorency est fait prisonnier. Philippe II, le nouveau roi d’Espagne, décide alors, pour célébrer sa victoire ce 10 août 1557, jour de la Saint-Laurent, de donner au plan du palais de l’Escurial qu’il fait construire la forme de la grille du supplice subi par le saint martyr. Les Espagnols et les Anglais pourraient se ruer vers Paris. Ils ne le font pas. Henri II en profite pour reprendre Calais, ville anglaise depuis deux siècles !